samedi 31 octobre 2015

Concours Eurovision (47) : 1979 ou le sabordage espagnol

Retour en arrière : nous sommes en 1979 à Jerusalem.
L'année précédente à Paris, Israël a remporté le Concours Eurovision.

Le tirage au sort a désigné l' Espagne, avec "Su cancion", paroles et musique de Fernando Moreno, interprétée par Betty Missiego, pour clore le spectacle.


A l'époque, les pays votent dans l'ordre de leur passage et c'est donc le jury madrilène qui distribue ses points en dernier.

A ce moment, Betty Missiego mène d'un petit point sur Israël et son titre "Halleluya", paroles de Shimrit Orr et Kobi Oshrat, interpété par Gali Atari et Milk & Honey


L'Espagne ne pouvant donner de points à sa chanson, le moindre vote en sa faveur assurerait la victoire d'Israël.
Et la porte parole du jury annonce : 10 points to.... Israël !

Pour la première et unique fois à ce jour, un pays provoqua sa propre défaite au Concours Eurovision de la Chanson !

Espagne : 116 points, 2ème sur 19.
Israël : 125 points, vainqueur !

mercredi 28 octobre 2015

La saucisse de la mort

Dans les années 1990, la marque de saurisserie Herta abandonna ses clips publicitaires axés sur l'évocation champêtre d'autrefois pour proposer ce spot.

Je vous laisse le (re)découvrir :


Cette publicité eut un effet particulier sur moi et mes réflexes d'achat.
Depuis sa sortie - et bien que la marque l'ait abandonné assez rapidement - je n'ai plus acheté un seul article Herta !

Je n'ai pas pardonné aux responsables de cette campagne d'avoir glorifié le meurtre comme un moyen légitime de résoudre un problème, fut-il vital.

Outre son caractère raciste et stigmatisant envers les personnes obèses, il instille la notion d'une espèce d'homme supérieure à qui tout est permis, y compris l'élimination physique de ceux qui dévient de la norme.

Les nazis étaient déjà (encore?) à l'oeuvre dans la publicité de l'époque !
C'est pourquoi je boycotterais jusqu'à ma mort cette société abjecte.

dimanche 25 octobre 2015

The Hanging Garden


The Hanging Garden est un film anglo-canadien réalisé en 1997 par Thom Fitzgerald d'après un scénario original de son cru.

Le jeune William - surnommé Sweet William - (Chris Leavins) revient, à 25 ans, chez ses parents, dans une maison isolée de Nouvelle-Ecosse, après 10 ans d'absence pour assister au mariage de sa soeur Rosemary (Kerry Fox).
Il fut un adolescent obèse gay (joué par Troy Veinotte) qui a été surpris par sa grand-mère en pleine relation sexuelle avec son meilleur ami, bisexuel, Fletcher (Joel Keller). Or c'est justement Fletcher que doit épouser Rosemary.
Rejeté par ses parents - surtout son père (Peter McNeill), le jeune Sweet William est contraint de choisir entre le suicide (son corps pendu au grand arbre de la propriété apparait au William adulte pendant tout son séjour) ou la fuite à Londres pour assumer sa différence en toute liberté.
Deux versions de la réalité se juxtaposent : celle où William est mort et où chacun a poursuivi sa vie sans jamais parler du drame et celle du William vivant et épanoui dans sa sexualité et dans laquelle le rejet est toujours palpable et la réconciliation impossible.
C'est finalement, l'amour que lui a conservé sa soeur qui ouvrira la porte du bonheur au héros.

Construit comme un parcours initiatique avec des retours en arrières fantastico-oniriques en inclusion, l'histoire est une réflexion sur la vie et la mort, l'amour, la différence et le rejet; mais aussi comment, malgré un choix difficile, le bonheur, inévitable, advient finalement.
C'est un film très étrange dès le départ à cause précisément de la collision entre les deux réalités possibles et les retours en arrières sans préavis, dans un tableau de famille très tendu.
Allégé de légères touches d'humour, l'intrigue aboutit à une conclusion heureuse et non conventionnelle pour l'époque.

Voici le début de ce film qu'il faut voir et qui a très justement reçu la consécration de nombreux prix au Canada. 


jeudi 22 octobre 2015

Mark Kostabi, artiste double


Fils d'immigrés estoniens, Mark Kostabi est un artiste étatsunien, né le 27 novembre 1960 à Los Angeles.
En 1984, il emménage à New York où il devient une vedette de East Village par ses dessins et peintures.

Il acquiert une petite renommée en dessinant des pochettes de disques, des objets publicitaires divers ainsi que le maillot du Giro d'Italia.

En 1988, une déclaration malencontreusement homophobe - pour laquelle il présentera plus tard des excuses - lui aliène l'intelligentia américaine et c'est surtout en Italie qu'il continue une brillante carrière.

De sculpteur,


mais surtout de peintre, au style reconnaissable entre tous :













Certains tableaux évoquent la musique :






Et pour cause : Mark Kostabi est également pianiste, concertiste et compositeur.
Pour preuve :




Un artiste double donc, qui rend le monde aussi coloré qu'harmonieux.

lundi 19 octobre 2015

Matthew Bourne's Swan Lake

C'est en 1995 que le chorégraphe britannique Matthew Bourne 


propose avec sa compagnie Adventures in Motion Pictures, sa vision du célèbre Lac des Cygnes.


Fidèle à une thématique que je comprends et soutiens particulièrement, il met en scène uniquement des danseurs masculins, à l'encontre de toute la tradition qui faisait de ce ballet l'apanage quasi exclusif des femmes.

Voici le trailer du spectacle :


Un extrait plus long à présent :


Enfin, le final :


vendredi 16 octobre 2015

Les bonnes énigmes du Père Cotin


Charles Cotin (1604-1682) fût aumônier de Louis XIII et fût auteur de poésies galantes et d'épigrammes qui connurent un certain succès auprès des lettrés de son temps.
La légende veut qu'il aurait servi de modèle au Trissotin de Molière dans Les Femmes Savantes.

Il inventa un genre littéraire nouveau, le poème-énigme : un  sonnet qui doit permettre au lecteur de deviner un mot caché.

En voici deux exemples :

Mon corps est sans couleur comme celui des eaux,
Et selon la rencontre il change de figure ;
Je fais plus d’un seul trait que toute la peinture,
Et puis mieux qu’un Apelle animer mes tableaux.

Je donne des conseils aux esprits les plus beaux,
Et ne leur montre rien que la vérité pure ;
J’enseigne sans parler autant que le jour dure,
Et la nuit on me vient consulter aux flambeaux.

Parmi les curieux j’établis mon Empire,
Je représente aux Rois ce qu’on n’ose leur dire,
Et je ne puis flatter ni mentir à la Cour.

Comme un autre Pâris je juge les Déesses,
Qui m’offrent leurs beautés, leurs grâces, leur richesses,
Et j’augmente souvent les charmes de l’amour.

Réponse : le miroir

Je ressemble au torrent dont la course rapide
Se dérobe à soi-même et s’enfuit loin de soi.
Je suis de l’univers le tyran et le roi
Et de tous les humains le père et l’homicide.

Les forces de Milon et les forces d’Alcide
Ont tenté vainement de s’opposer à moi.
Les superbes Césars ont fléchi sous ma loi,
Et je n’entreprends rien que le ciel ne me guide.

Tout cède à mon pouvoir par force ou par amour ;
La lune et le soleil font la nuit et le jour,
Afin d’entretenir ma puissance suprême.

Fils aîné de nature, et ministre du sort,
Je conduis dans le monde et la vie et la mort,
Et, comme le Phénix, je renais de moi-même.

Réponse : le temps

Pour faire apparaître la réponse, surlignez la ligne.

mardi 13 octobre 2015

Duo : 7 - Françoise Hardy, autour de l'icône (tome 1, en français)

Depuis plus de 50 ans, Françoise c'est pour moi la plus grande chanteuse française du monde !

Et au fil de cette carrière peu commune, elle a signé quelques duos légendaires avec des interprètes de toutes les générations et de tous le styles;

Commençons par ce jazzman tranquille et suave, le grand Henri Salvador : "Le Fou de la Reine"
(paroles de Françoise, musique d'Henri)


Avec son mari, le séduisant Jacques Dutronc : "Brouillard rue Corvisard"


Au début des années 80, Etienne Daho réalise son rêve de chanter avec son idole : "Et si je m'en vais avant toi" (paroles de Françoise, musique d'Etienne) :


A sa grande surprise, en ce 21ème siècle, Françoise est contactée par le bouillonnant Julien Doré pour chanter avec lui son "BB Baleine" :



Rendez-vous prochainement pour le volet anglophone.