Deburau par Guitry

 

En 1951, Sacha Guitry réalise un film biographique du grand mime Jean-Gaspard Deburau (1796-1846).

C'est pour le Maître, l'occasion de rendre indirectement hommage à son père, Lucien Guitry et de déclarer son amour du métier de comédien.

En particulier dans cette scène, où Jean-Gaspard dispense (en vers) ses conseils à son fils Charles qui va faire ses débuts sur les planches :

Oblivion

 

La science fiction est un genre qui ne se résume pas uniquement aux batailles galactiques, aux dérives technologiques et aux monstres de l'espace.

Elle peut servir à s'interroger sur des questions éthiques, morales, sociales.

C'est, au delà du côté aventure et quête initiatique, ce que propose "Oblivion".

Il a été réalisé en 2013 par Joseph Kosinski, qui a adapté le roman graphique qu'il avait signé avec Arvid Nelson quelques temps plus tôt.

La Terre, 2077. L’humanité a gagné la guerre contre les Chacals, une race extraterrestre. La Terre devenue inhabitable, l’humanité a migré sur Titan, une des lunes de Saturne. Le Tet, la station orbitale, a chargé Jack et sa compagne Vika de la maintenance des drones qui protègent les derniers extracteurs d’eau. Les drones sont régulièrement endommagés par des Chacals survivants. Jack a un rêve récurrent : il est à New York, avec une jeune femme... Un jour, il manque d’être capturé par les Chacals. Une nuit, un appareil spatial de la Nasa s’écrase. Contre l’avis de Vika, Jack se rend sur le site. Il trouve des capsules de survie, qu’un drone s’empresse de détruire. Jack sauve une femme, qui a les traits de celle de ses rêves : Julia.

Le film est littéralement porté par un Tom Cruise très en forme, entouré d'Andrea Riseborough et d'Olga Kurylenko.

La bande annonce :

Trois extraits :

Voilà un film de sf prenant, ingénieux, palpitant et qui donne à penser...

A voir, donc !

Edmond, de la scène à l'écran

 

L'idée qui préside à la création, en 2016, de la pièce de théâtre Edmond est d'expliquer comment un auteur de seconde zone a pu enfanter d'un des classiques du répertoire francophone.

Comment Edmond Rostand a-t-il eu l'idée de Cyrano de Bergerac et comment a-t-il réussi à l'imposer à des producteurs et un directeur de salle pour au final, remporter un des plus grand succès théâtral de l'Histoire ?

C'est cette aventure artistique que l'acteur et metteur en scène Alexis Michalik a entrepris de raconter.

Créée au Théâtre du Palais Royal, la pièce récolte 5 Molières en 2017, dont celui du meilleur auteur, du meilleur spectacle privé et de la meilleure mise en scène.

Devant le succès, tant critique que publique, Alexis Michalik entreprend de l'adapter au cinéma.

Comme on n'est jamais si bien servi que par soi même, c'est lui qui signe l'adaptation et la réalisation.

C'était d'ailleurs l'objectif premier de l'auteur de faire un film de cette histoire : c'est faute de financement qu'il s'est tourné vers le théâtre.

En 2019, après un tournage au printemps 2018 à Karlovy-Vary, en Tchéquie, le film sort en salles :

Je ne saurais que trop vous recommander de voir ou revoir ce film, parfait mélange d'humour, d'esprit et de réflexion sur la création, dans une reconstitution historique quasi parfaite.

The Swimmer

 

Un film bien étrange que " The Swimmer", rebaptisé en français "Le Plongeon", que j'ai pu découvrir par la grâce d'Arte il y a quelques mois.

Son synopsis expérimental laisse songeur quand on sait qu'il a été produit par un grand studio d'Hollywood (Columbia Pictures) : ces entreprises n'étant pas célèbres pour leur soutient aux créations originales.

Ned Merrill sort des bois vêtu seulement d'un maillot de bain et plonge dans la piscine d'une propriété aisée du Connecticut. Accueilli par de vieux amis ravis de le trouver là, il fait part de son intention de rentrer chez lui de piscine en piscine en suivant cette « rivière » qu'il baptise Lucinda du prénom de sa femme. Au fil des rencontres avec les habitants du comté, Ned invoque un passé commun amical et s'étonne des réactions divergentes de chacun. Le parcours se transforme en aventure initiatique.

Réalisé en 1968 par Frank Perry, sur un scénario de Eleanor Perry et John Cheever d'après la nouvelle de ce dernier, "The Swimmer" met en scène un Burt Lancaster en grande forme, mais plus fragile et mystérieux que d'habitude.

Trailer

Résumé

Quatre extraits :

Tempête de boulettes géantes

 

Voilà un bulletin météo bien particuliers ! Voyons de quoi il retourne :

En 2009, Phil Lord et Chris Miller décident d'adapter le roman pour enfants de Judi et Ron Barrett (la première est l'auteur et le second l'illustrateur) "Cloudy with a chance of meatballs", paru en 1978.

Ce film d'animation étatsunien nous raconte une histoire un peu folle :

Le jeune Flint Lockwood est un inventeur un peu loufoque qui aimerait enfin créer quelque chose d'utile à l'humanité ou, à défaut, à sa ville natale. Celle-ci vit depuis toujours de la pêche à la sardine, mais les goûts changent et l'activité commerciale périclite tant et si bien que la population se voit contrainte de consommer le stock important de sardines qu'elle ne peut plus écouler.
Pour aider ses concitoyens, Flint invente une machine qui peut transformer l'eau en nourriture et varier ainsi les menus des habitants.
Hélas, quand la machine se dérègle, la catastrophe s'avance sous forme d'une tempête de junk food, des hamburgers, des spaghettis et des boulettes de viande !

Au départ, j'étais sceptique quant à ce dessin animé et pourtant, lors de sa diffusion sur je ne sais plus quelle chaîne de la TNT, j'ai franchement rigolé devant cette pochade délirante et gentiment moralisatrice.

Franz, duo de légende

 

Jacques Brel est le maître d'oeuvre de ce film dramatique, sorti en 1972.

Il en a écrit le scénario - en collaboration avec Paul Andréota pour les dialogues -, composé la musique (sauf la valse signée François Rauber), assuré la réalisation et incarné l'un des deux personnages principaux.

Le second - ou plus exactement la seconde - c'est Barbara.

                                                      

Ce tandem de choc - deux légendes de la chanson devenus acteurs - nous entraînent dans une histoire très romantique :

Dans une pension pour fonctionnaires d'une ville balnéaire belge, six hommes se remettent qui d'une opération chirurgicale qui d'une maladie. Leur quotidien routinier change radicalement quand deux femmes arrivent. Catherine, bonne vivante, sexuellement libérée et Léonie, réservée et conservatrice.
Alors que tous tournent autour de Catherine, Léon, ancien mercenaire belge est attiré par Léonie. Blessé à la jambe au Katanga en 1964 et victime des séquelles psychologiques, l'ancien militaire doit affronter les farces, parfois cruelles des autres convalescents. La mère de Léon, très possessive, débarque et accroit ainsi sa détresse émotionnelle. Le couple Léon-Léonie, malheureux, lutte pour surmonter ces obstacles. Tandis que Léonie retrouve sa famille sur un quai de gare, Léon s'enfonce dans la mer du Nord. Il ne sait pas nager…

Le Conte des Contes

 

Quand on vous parle de "conte" vous pensez à Charles Perrault, aux frères Grimm, à Hans Christian Andersen...

Mais je suis certain que ce mot ne vous évoque jamais Giambattista Basile.

Soldat, courtisan, poète et écrivain napolitain, Basile s'est mis au service de plusieurs princes italiens au cours de sa vie, de 1566 à 1632.
Il est passé à la postérité grâce à son recueil de contes, le Pentamerone, encore titré "Lo Cunto de li cunti overo Lo trattenemiento de peccerille".
Hélas pour lui, l'ouvrage ne sera publié qu'après sa mort, par sa soeur.

C'est ce livre que le réalisateur italien Matteo Garrone décide d'adapter pour le cinéma en 2015.

Il racconto dei racconti nous entraîne dans un monde fantastique où nous suivons les destinés de trois rois.

A Selvascura, la monarchie est en péril : la reine est stérile ! Le souverain va avoir recours à la magie pour assurer la postérité de son royaume. Mais faire appel aux forces occultes n'est pas sans conséquences...
A Altomonte, le roi se prend de passion pour un animal assez inattendu et même malaisant. Sa ruse pour que sa fille ne le quitte pas aura de funestes répercussions...
A Roccaforte, le jeune souverain tombe amoureux d'une femme, pas aussi jeune qu'il le croit et dont la soeur va sombrer dans la jalousie puis la folie fatale...

Ces trois histoires nous sont racontées en alternances, certains personnages faisant des apparitions dans plusieurs contes.

Les décors et les costumes ne cherchent pas le réalisme et donnent ainsi au film une atmosphère très spéciale qui convient parfaitement au caractère magique et fantasmagorique de l'histoire.

La fluidité et l'enchaînement parfait des intrigues croisées permettent aux acteurs de donner le meilleur d'eux mêmes, secondés par une musique superbe d'Alexandre Desplats.

La Reine Soleil

 

Dans l'Egypte antique, sous la XVIIIème dynastie, l'impétueuse princesse Akhésa (historiquement Ânkhésenpaaton), 14 ans, s'offusque du dessein de son père, le pharaon Akhenaton, d'épouser sa fille ainée Merytaton. Pour retrouver sa mère Néfertiti, qui s'est exilée sur l'île Eléphantine, et lui demander son aide, elle s'enfuit du palais.

En compagnie du prince Thout (hist. Toutankhamon) elle brave cent périls dans le désert, en butte au général Zannanza allié du Grand Prêtre d'Amon-Rê qui complotent pour renverser le pharaon...

Adapté partiellement d'un roman historique de Christian Jacq, grand spécialiste de l'Egypte antique, ce film d'animation, réalisé sous la direction de Philippe Leclerc, est sorti en 2007.

C'est une production "à l'ancienne", avec des dessins sur papier scannés pour l'animation, que le célèbre Didier Lockwood met en musique, apportant un plus indéniable à cette histoire palpitante.

Les Vacances de Monsieur Hulot

 

Ah les vacances ! Nous les attendons avec impatience !

Mais pouvons nous nous imaginer comment nos parents et nos grands-parents les envisageaient et les passaient ces vacances ?

Jacques Tati propose aux français, en 1953, un film qu'il a tourné 18 mois plus tôt, un portrait de ces vacanciers de l'après Seconde Guerre Mondiale : confiants dans le progrès et le productivisme, au détriment des plaisirs simples et naturels.

Avec son complice Henri Marquet, sur une musique d'Alain Romans, Tati nous emmène au bord de la mer, villégiature de rêve pour ces citadins avides de tranquillité et de détente et pourtant portés sur la compagnie de leurs semblables, aussi envahissants en vacances qu'au quotidien.

Monsieur Hulot, le héros fétiche de Tati, est ce français moyen, maladroit et bienveillant, qui va traverser son séjour en accumulant les bévues sans que rien de sérieux n'advienne et tous repartiront satisfaits que tout se soit passé au mieux.

Film au charme désuet mais pourtant porteur d'une part d'universalité intemporelle, 

Les Vacances de Monsieur Hulot est un bonbon dont on ne se lasse pas et qui de laisse re(re)garder sans problème.

Un Homme Idéal

 

A 26 ans Matthieu n'a qu'un rêve, devenir écrivain, et un écrivain connu et reconnu.

Comment faire quand on travaille comme déménageur dans l'entreprise de son oncle ? le hasard se mêle de la partie, quand notre homme découvre, dans les affaires d'un vieil homme décédé dont il vide la maison, un manuscrit qui raconte la guerre d'Algérie du défunt.

Après une brève hésitation, Matthieu s'en empare et le fait publier. C'est le jackpot ! Succès de librairie, Prix Renaudot, et en prime, l'amour : notre héros fait la connaissance d' Alice, une jeune femme qu'il admirait secrètement.

Trois ans plus tard, Matthieu connaît le syndrome de la page blanche : son éditeur lui réclame un nouveau livre et, au lieu de trouver l'inspiration, il devient la proie d'un maître chanteur qui sait tout de son usurpation...

On passera sur quelques invraisemblances et approximations qui défriseront les fondus de polars pour ne s'attacher qu'au personnage principal, superbement incarné par Pierre Niney.

Un Homme Idéal est un film réalisé et écrit (en collaboration avec Guillaume Lemans) par
Yann Gozlan et sorti en salles en 2015.

A voir lors d'un prochain passage sur les chaînes du groupe TF1, coproducteur du film.

La bande annonce :

Extrait 1 :

Extrait 2 :

Looper : Bienvenue dans la boucle !

 

En 2074, dans un monde où le crime organisé règne en maître, la Mafia a mis au point un système infaillible pour se débarrasser des individus gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, trente ans plus tôt, où des tueurs à gages, surnommés les Loopers, ont pour mission de les supprimer et de ne laisser aucune trace des corps. Un jour, Joe, l'un d'entre eux, est confronté à un sérieux problème : il découvre que la personne envoyée du futur pour être supprimée n'est autre que lui-même, plus vieux de trente ans. Mais sa cible parvient à lui échapper....

Tel est le pitch de ce film, écrit et réalisé par Rian Johnson, sorti en 2012.

Embarqué par Bruce Willis, égal à lui même, et son double plus jeune Joseph Gordon-Levitt, le spectateur se perd volontiers dans les méandres temporels, au rythme de la musique de Nathan Johnson.

La Vérité

La Vérité est un film réalisé par Henri-Georges Clouzot et sorti en 1960.

Réunissant un casting exceptionnel - Brigitte Bardot, Charles Vanel, Samy Frey, Marie-Josée Nat, Paul Meurisse - il est nommé aux Oscars en 1961 dans la catégorie "meilleur film étranger".

Le scénario original de Clouzot lui-même, inspiré par un fait divers d'après guerre, et de sa femme Véra raconte le procès d'une jeune femme libérée, accusée du meurtre de son amant.

Gilbert Tellier (S. Frey) est un jeune chef d'orchestre plein d'avenir qui tombe amoureux d'Annie Marceau (MJ. Nat), sa première violon. 

Un jour qu'il se rend chez elle, il fait la connaissance de Dominique, sa soeur (B.B.) et tombe sous le charme de cette jeune femme aussi libre qu'Annie est traditionnelle.

La relation qui s'en suit est pour chacun d'eux la révélation d'un amour passionné.

Mais Dominique hésite à s'y abandonner. Se croyant trahi, Gilbert rompt avec elle, qui, furieuse, le trompe pour de bon.

Mais l'annonce des fiançailles de Gilbert et Annie pousse Dominique, dépressive, à le revoir pour le supplier de revenir à elle. Après une dernière aventure, Gilbert avoue à Dominique qu'il ne l'aime plus.

Dévastée, elle se procure une arme pour se suicider. Résolue à se donner la mort devant son amant s'il la rejette à nouveau, Dominique se rend chez Gilbert : ce dernier la repousse violement. Dominique sort son révolver et le tue. Elle tente ensuite de se suicider, mais son chargeur est vide...Reste le gaz ! Sauvée de justesse, elle est arrêtée puis elle passe en jugement aux Assises...

Ce rôle marqua la filmographie de Brigitte Bardot : elle y révèle son talent de tragédienne et son interprétation fut saluée par la critique et valut un beau succès au film qui réunit près de 6 millions de spectateurs.

Le montage fait alterner les scènes de l'audience avec des flash-back qui éclairent les débats et permettent de comprendre la personnalité des protagonistes.

Les "seconds rôles" sont plus étoffés que de coutume : l'avocat de Dominique, Maître Guérin (C.Vanel) et celui de la partie civile, Me Eparvier (P.Meurisse) expriment magistralement tout leur talent.

Retrouvons les héros de ce drame à l'antique : La rencontre

La fausse trahison

Le face à face des soeurs

Le drame

La harangue de Dominique

Enemy, L' Autre Comme Moi

 

            Thriller mystico-fantastique franco-hispano-canadien, adapté d'un roman de José Saramago (1922-2010), 

Prix Nobel de Littérature 1998, intitulé "O homem duplicado", traduit en français                         "L'autre comme moi",

Enemy, a été réalisé en 2013 par le metteur en scène canadien Denis Villeneuve.

Adam (Jake Gyllendhaal), un professeur discret, mène une vie paisible avec sa fiancée Mary (Mélanie Laurent). Un jour qu'il découvre son sosie parfait en la personne d’Anthony, un acteur fantasque, il ressent un trouble profond. Il commence alors à observer à distance la vie de cet homme et de Helen, sa mystérieuse femme enceinte (Sarah Gadon). Puis Adam se met à imaginer les plus stupéfiants scénarios... pour lui et pour son propre couple.

Encore un film qui était passé sous mon radar et que j'ai découvert grâce à Arte !

Je vous le conseille vivement que vous soyez sensibles aux atmosphères fantastiques ou non.

Le jeu de Jake Gyllenhaal est positivement fascinant...

Patients, le film

 

Patients est une comédie dramatique, réalisée en 2017, par Fabien Marsaud - plus connu sous le nom de Grand Corps Malade - et Mehdi Idir.

Il s'agit de l'adaptation du roman autobiographique de Grand Corps Malade, paru en 2012.

Suite à un grave accident de sport dans une piscine, Ben, devenu tétraplégique incomplet, arrive dans un centre de rééducation. Il fait la rencontre d'autres handicapés, tous victimes d'accidents, ainsi qu'une personne en situation de handicap depuis sa petite enfance. Entre impuissance, désespoir et résignation, dans la lutte quotidienne pour réapprendre à bouger un doigt ou tenir une fourchette, quelques-uns retrouvent lentement un peu de mobilité tandis que d'autres reçoivent le verdict du handicap à vie. Malgré tout, l'espoir et l'amitié les aident à supporter leurs difficultés.

Avec des acteurs formidables de crédibilité, c'est un récital d'humour et de délicatesse qui évite parfaitement le pathos et refuse le sensationnalisme pour offrir un récit profondément humain et sensible sans édulcorer les situations et les propos.

A voir absolument si ce n'est déjà fait.

Eadweard Muybridge, le cinéma avant le cinéma

 

Edward James Muggeridge, dit Eadweard  Muybridge naquit le 9 avril 1830 à Kingston upon Thames, dans la banlieue de Londres et où il meurt le 8 août 1904.

Passionné par la photographie naissante, il s'attache, par la multiplication des clichés, à rendre compte du mouvement animal puis humain en le décomposant.

En 1982, le physiologiste français Etienne-Jules Marey contestait la représentation traditionnelle du galop des chevaux, tel que proposé par Théodore Géricault dans "Le Derby d'Epsom" : les quatre pattes tendues en même temps, faisant flotter l'animal hors sol.

Muybridge met en place un dispositif de 24 appareils pour photographier le mouvement des chevaux et démontre ainsi que les animaux n'ont jamais les quatre membres tendus en même temps.

Il s'intéresse ensuite au déplacement humain.

Pour y voir plus clair, il fait se mouvoir ses modèles entièrement nus. Des hommes, en particuliers, c'est plus convenable.

La Beauté du Diable

Réalisé par René Clair en 1950, La Beauté du Diable est une adaptation du roman de Johann Wolfgang von Goethe, "Faust" par le cinéaste lui même secondé par le romancier Armand Salacrou.

Au soir de sa vie, le professeur Faust (Michel Simon) en fait le bilan et n'en éprouve que des regrets.
Le Diable (Gérard Philipe) lui apparaît et lui propose un marché : la jeunesse éternelle contre son âme.
Faust accepte et entame une nouvelle existence de jeune homme (Gérard Philipe) avec la complicité de Méphistophélès (Michel Simon - ce qui tend à démontrer que le Diable peut prendre n'importe quelle apparence).
Mais les femmes (Simone Valère et Nicole Besnard) semblent occuper principalement l'esprit du savant...

Le grand intérêt du film, en dehors des performances d'acteurs des rôles principaux, réside dans la composition des images et la maestria déployée par le chef opérateur Gianni di Venanzo et le directeur de la photo Michel Kelber.

Quelques extraits pour vous inciter à vous reporter à ce long métrage que certains considèrent comme un classique indémodable et d'autres comme un bon film qui a un peu vieilli...
A vous de vous faire une opinion :

Jonas

En 2015, Jonas, brancardier à l'hôpital, est un trentenaire homosexuel porté sur la fête, les applications de rencontres et les coups de poings.  Cet homme instable et destructeur porte en lui le traumatisme secret d'un drame qu'il a vécu adolescent. En 1997, collégien timide de 15 ans, il a fait la connaissance de Nathan, un nouvel élève de sa classe très sûr de lui dont il est tombé amoureux et qui a disparu. Rongé par la culpabilité, Jonas se décide enfin à faire face aux démons de son passé...

Ce téléfilm, conçu, écrit et réalisé par Christophe Charrier en 2018 pour Arte et diffusé en novembre de cette même année à la fois en France et en Allemagne, propose une narration complètement éclatée dans le temps - entre les 15 ans du héros et sa trentaine - et s'ajuste comme un puzzle, jusqu'à la révélation (quasi) finale.

Présenté au Festival de la Fiction TV de La Rochelle 2018, "Jonas" reçoit trois prix :
Meilleur téléfilm, meilleur réalisateur et meilleure musique pour la bande originale d'Alex Beaupain.

Servi par une mise en scène précise, un montage en patchwork, une lumière qui joue son rôle dans l'atmosphère alternant entre peinture sociale et thriller psychologique, Jonas bénéficie d'une distribution sans faute : Nicolas Bauwens (Jonas ado), Félix Maritaud (Jonas adulte) Tommy-Lee Baïk (Nathan) Aure Atika (mère de Nathan) et Ilian Bergala (Léonard) rendent l'histoire crédible et nous font partager leurs émotions avec talent.

S'il vient à être reprogrammé sur Arte, n'hésitez pas une seconde, c'est une oeuvre quasi parfaite comme la télévision en produit de temps en temps et qui marquent le spectateur.

La Vieille Dame Indigne

Voilà un film qui est devenu une rareté quasi introuvable en dvd.

Réalisée en 1965 par René Allio, La Vieille Dame Indigne est adaptée d'une nouvelle de Bertolt Brecht.

Ce long métrage possède deux caractéristiques :
Il a pour vedette une actrice de 82 ans qui porte là le rôle de sa vie.
Et sa bande sonore est composée d'une chanson très célèbre "On ne voit pas le temps passer" de Jean Ferrat.

La comédienne Sylvie (Louise Pauline Mainguené, 1883-1970) est accompagnée par Malka Ribowska, Etienne Bierry, Jean Bouise et Victor Lanoux dans cette comédie de moeurs douce amère.

Mme Berthe vient d'avoir 70 ans lorsque son mari meurt. Son existence a toujours été terne et laborieuse, entièrement consacrée au travail et à sa famille. Les enfants de la vieille dame se réunissent autour d'elle et se demandent ce qu'elle va devenir. Mais Mme Berthe décide à la stupéfaction générale de changer complètement ses habitudes et de vivre une vie nouvelle. Elle se met à sortir, fréquente les restaurants et les cinémas, se lie d'amitié avec une serveuse délurée et avec Alphonse, un cordonnier anarchiste...
La vidéo est tellement rare qu'on ne trouve qu'une bande annonce du film

et cet extrait plus long, mais en allemand !
Comme les dialogues ne sont pas très fournis, je vous le livre :

La Vieille Dame Indigne a reçu le Prix Méliès en 1965 et le Grand Prix du Festival du film français de Rio de Janeiro.
En 1967, le film reçoit le prix du meilleur film étranger du National Board of Review et celui de la meilleur actrice du National Society of Film Critics.
En outre, en 1965, Sylvie se voit remettre le Prix...Marilyn Monroe !

Good bye Lenin ! un conte politique

Good bye Lenin ! est un film allemand réalisé par Wolfgang Becker  en 2003, d'après son scénario co-écrit avec Bernd Lichtenberg.

Avec
Daniel Brühl, Katrin Saß, Chulpan Khamatova

Musique originale et préexistante de Yann Tiersen.

Synopsis :
Alex, un jeune Berlinois de l'Est, apprend la chute du mur alors que sa mère est dans le coma à la suite d'un infarctus. Celle-ci a toujours été quelqu'un d'actif, participant avec enthousiasme à l'animation d'une chorale.
Les mois passent et le coma continue. La ville se transforme, les voitures occidentales sillonnent les rues, les publicités envahissent les murs. Au bout de huit mois, elle ouvre les yeux dans une ville qu'elle ne peut plus reconnaître. Alex veut absolument lui éviter un choc brutal que son coeur affaibli ne pourrait supporter.
Profitant de son alitement, avec l'aide de sa famille et de ses amis, il reconstruit autour d'elle son univers familier, convoque les jeunes chanteurs de la chorale, sollicite l'aide d'un ancien cosmonaute, reconverti en chauffeur de taxi, et s'efforce de faire revivre la RDA dans les 79 m² de l'appartement, remis aux normes socialistes.

La vie du temps de la RDA

Sortie du coma, Christiane sort dans Berlin réunifié et transformé

Alex lui fait découvrir l'Histoire qui, selon lui, est advenue pendant son coma

Basé sur l'histoire politique de l'Allemagne, Good bye Lenin ! est un conte moral plein de tendresse, filmé avec justesse, accompagnant le héros dans son projet fou avec bienveillance.

Il a remporté plusieurs prix internationaux :

9 Deutscher Filmpreis en 2003; 

Prix du meilleur Film Européen de l'année 2003, meilleur acteur à Daniel Brühl et du scénario pour Bernd Lichtenberg;

César et Goya du meilleur film européen en 2004.

Diamond Island

Présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2016, Diamond Island est un film franco-cambodgien réalisé par Davy Chou.

Le metteur en scène signe le scénario avec Claire Maugendre et nous raconte une histoire simple :

Bora, jeune cambodgien de 18 ans, quitte son village pour la capitale, Phnom Penh, où il va travailler sur le chantier de construction d'un luxueux immeuble ultra moderne sur l'île de Diamond Island.

Ce parcours initiatique est en fait une tranche de vie simple, ordinaire.
Mais elle est transcendée par la mise en scène et la composition graphique des images.
Davy Chou illumine la ville de couleurs saturées qui ponctuent habilement les sentiments des protagonistes.

Jérémie Arcache et Christophe Musset signent la musique qui enveloppe parfaitement les images.

Sobon Nuon, Cheanick Nov et Madeza Chhem sont les acteurs principaux de cette superbe peinture de la jeunesse cambodgienne d'aujourd'hui, entre tradition et modernité, avec les interrogations habituelles de tous les jeunes.

Le film a été récompensé par le prix de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques à Cannes en 2016.
Il reçoit également le Grand Prix du Festival du film de Cabourg et deux autres prix à Namur et Mumbai.