Jean Tardieu, écrivain, dramaturge et poète français, est né le 1er novembre 1903 à Saint-Germain-de-Joux et mort à Créteil le 27 janvier 1995.
Très tôt en proie à des angoisses métaphysiques, il s'oriente avant tout vers la poèsie, qui l'aide à faire face à sa part sombre.
Le théâtre, bien que primordial dans sa notoriété, ne venant qu'ensuite, en particuliers via la radio.
Grand joueur avec les mots, funambule, voire acrobate du langage, sa pièce la plus célèbre est sans doute
"Un mot pour un autre", écrite en 1951 :
Dans cette pièce en effet, les personnages sont touchés par une « curieuse épidémie » qui leur fait utiliser des mots à la place d’autres de même nature grammaticale mais n’entretenant aucun lien sémantique avec eux. Les conversations paraissent alors dénuées de sens, mais les personnages ne semblent pas s’apercevoir de cette anomalie et continuent à se comprendre parfaitement. « Bref, (…) le seul organe atteint était : le vocabulaire ». Les verbes (sauf « être » et « avoir »), les adjectifs et les substantifs de la pièce de théâtre sont donc remplacés par d’autres. Le tout reste cependant compréhensible, car le contexte et le jeu des acteurs fournissent suffisamment d’indications et que les répliques des personnages sont assez stéréotypées, attendues. Tardieu joue ainsi sur le décalage comique que peut engendrer l’attente d’un mot qui se voit, en fait, substitué par un autre – d’autant plus lorsque le mot substitué et le mot substituant ont des sonorités proches.
Extrait :
« Madame est seule. Elle est assise sur un sofa et lit un livre.
IRMA, entrant et apportant le courrier.
Madame, la poterne vient d’élimer le fourrage…
Elle tend le courrier à Madame, puis reste plantée devant elle, dans une attitude renfrognée et boudeuse.
MADAME, prenant le courrier.
C’est tronc!… Sourcil bien!… (Elle commence à examiner les lettres puis, s’apercevant qu’lrma est toujours là :) Eh bien, ma quille ! Pourquoi serpez-vous là ? (Geste de congédiement.) Vous pouvez vidanger! »
mercredi 30 novembre 2011
mardi 29 novembre 2011
La Comédie (musicale) du Pouvoir
L'inspiration des auteurs de spectacles musicaux est parfois étrange.
Bâtir un show sur des ex-chefs de gouvernement peut surprendre.
Même quand ce sont des personnalités d'exception qui ont suscité la controverse.
Les anglais adorent !
2006 : Thatcher, the musical
Paroles de Jill Dowse; musique de Mary Keith
Pour faire bonne mesure, on change de camp :
2007 : Tony Blair, the musical
Livret, textes et musique de James Lark
Aux antipodes aussi, on célèbre un politicien connu : l'Australie honore Paul Keating, Premier Ministre travailliste de 1991 à 1996.
2005 : Keating !
Livret, textes et musique de Casey Bennetto
Bâtir un show sur des ex-chefs de gouvernement peut surprendre.
Même quand ce sont des personnalités d'exception qui ont suscité la controverse.
Les anglais adorent !
2006 : Thatcher, the musical
Paroles de Jill Dowse; musique de Mary Keith
Pour faire bonne mesure, on change de camp :
2007 : Tony Blair, the musical
Livret, textes et musique de James Lark
Aux antipodes aussi, on célèbre un politicien connu : l'Australie honore Paul Keating, Premier Ministre travailliste de 1991 à 1996.
2005 : Keating !
Livret, textes et musique de Casey Bennetto
dimanche 27 novembre 2011
Conch Republic
En avril 1982, pour la enième fois, les douanes américaines bloquent la route A905 entre Monroe County et Miami Dale County à hauteur du pont n°1 qui permet l'accès aux Florida Keys Islands.
Leur objectif est de contrôler les véhicules pour lutter contre le trafic de drogue et l'immigration illégale.
Les Florida Keys forment une seule et unique municipalité, et son maire, Dennis Wardlow
est excédé de ces blocages de la circulation qui menacent le tourisme sur l'archipel.
Il estime que, puisque les autorités des Etats-Unis ont établi de facto un poste de douane entre le territoire de sa commune et le reste du pays, les Florida Keys ont été considérées comme un pays étranger et souverain. Il se trouve donc fondé à en proclamer l'indépendance sous le nom de Conch Republic, "conch", dénomination d'un coquillage local, étant le surnom de ses habitants.
Dennis Wardlow déclare alors la guerre aux Etats-Unis et capitule dans la minute suivante, en réclamant un milliard de dollars de compensation.
La sécession est surtout d'ordre folklorique et les douanes acceptent de travailler en collaboration avec la municipalité pour effectuer leurs contrôles à l'avenir.
L'histoire pourrait en rester là, mais en septembre 1995, le 478ème bataillon de l'Armée Américaine, composé de réservistes, "envahit" sans somation le territoire de la République. Les soldats ont pour missions de considérer les habitants comme des ennemis étrangers alors que personne dans l'archipel n'a été informé de cette attaque. La mobilisation générale est proclamée - ce qui se résume à une sortie de canons à eau et d'une population armée de planches à pain dans les rues et les ports. Une protestation officielle est adressée au Département de la Défense.
Le commandement du 478ème bataillon admet son erreur et convient qu'ils auraient dû référer de leur action aux autorités locales et dans une cérémonie en bonne et due forme, capitulent officiellement le 22 septembre 1995.
Quelques temps plus tard, la décision de fermer le Dry Tortugas National Park, en faillite, rallume les querelles. Les autorités locales ont réunit des fonds privés pour racheter le Parc, fer de lance du tourisme des îles, mais ne peuvent trouver d'interlocuteur compétent pour finaliser leur action. La décision est prise d'envahir les lieux par mer à l'aide de bateaux privés et des navires des marins pompiers.
Les responsables sont inculpés de violation de propriété mais l'affaire est abandonnée avant tout jugement.
Le drapeau de la Conch Republic flotte toujours sur les Florida Keys et des passeports souvenirs sont édités pour la grande joie des touristes et le profit des commerçants locaux...
samedi 26 novembre 2011
Jim Ferringer
Je pense que vous comprendrez facilement ce qui m'interpelle, comme on dit en langage intello, dans les oeuvres de Jim Ferringer,
photographe américain de 42 ans né dans l'Ohio.
L'inspiration religieuse ? Euh, oui, bien sûr !
L'amour de l'art aussi :
Mis à part la nudité masculine particulièrement bien mise en valeur - qui peut honnêtement prétendre que le corps d'un homme est moins beau à regarder que son équivalent féminin devant ces jeux de lumières sensuels et évocateurs ? - ces photos évoquent les tableaux de la Renaissance tant par l'inspiration des sujets que par la mise en scène et l'éclairage.
Et on peut encore sophistiquer tout ça avec des voilages, des grammages et des effets techniques qui accentuent le caractère onirique des scènes :
photographe américain de 42 ans né dans l'Ohio.
Le monastère |
Crime et Châtiment |
Pénitence |
L'amour de l'art aussi :
Tim au Louvre |
Le violoncelliste |
Visiteur assis |
Et on peut encore sophistiquer tout ça avec des voilages, des grammages et des effets techniques qui accentuent le caractère onirique des scènes :
Face à face |
La sièste du chat |
Charon |
Chocolat praliné |
jeudi 24 novembre 2011
Concours Eurovision (39) : Le sabir belge
2003 : Belgique
"Sanomi" par le groupe Urban Trad
Paroles et musique de Yves Barbieux.
2ème sur 26 avec 165 points.
La Belgique rate de 2 points seulement une deuxième victoire dans le Concours. C'est le dernier jury qui sacre la Turquie !
Curieuse chanson que ce "Sanomi", écrite dans une langue imaginaire, inventée par le leader et créateur du groupe, Yves Barbieux. Une façon astucieuse de ne pas avoir à choisir entre le français et le flamand...
"Sanomi" par le groupe Urban Trad
Paroles et musique de Yves Barbieux.
2ème sur 26 avec 165 points.
La Belgique rate de 2 points seulement une deuxième victoire dans le Concours. C'est le dernier jury qui sacre la Turquie !
Curieuse chanson que ce "Sanomi", écrite dans une langue imaginaire, inventée par le leader et créateur du groupe, Yves Barbieux. Une façon astucieuse de ne pas avoir à choisir entre le français et le flamand...
mercredi 23 novembre 2011
Praha
De toutes les capitales d'Europe qu'il m'a été donné de visiter, je pense que c'est celle de la République Tchèque qui a ma préférence.
Ma première rencontre avec cette ville remonte à 1979, avec une équipe de professeurs du collège Albert Camus de Meaux où j'officiais comme surveillant.
En 2003, avec le Comité d'Etablissement de mon boulot, je suis allé à la découverte d'une autre métropole.
Comme Lisbonne dernièrement, c'est bien un des lieux que je reverrais volontiers encore et encore...
Ma première rencontre avec cette ville remonte à 1979, avec une équipe de professeurs du collège Albert Camus de Meaux où j'officiais comme surveillant.
En 2003, avec le Comité d'Etablissement de mon boulot, je suis allé à la découverte d'une autre métropole.
Comme Lisbonne dernièrement, c'est bien un des lieux que je reverrais volontiers encore et encore...
Palais Royal devenu Présidence de la République |
Cathèdrale Saint Guy |
Immeuble "Ginger et Fred" |
Murée national |
Pont Charles la nuit |
Horloge astronomique |
Pont Charles |
Eglise Tyn |
mardi 22 novembre 2011
In the mood for love
Dans mon petit Panthéon perso des plus grands films de tous les temps, je place sans hésiter dans le top 10 cette merveille venue de Hong Kong : "In the mood for love".
Réalisé en 2000 par Wong Kar-wai,
le scénario nous raconte une étrange histoire d'amour. Etrange au sens de peu banale.
En 1962, à Hong Kong, Monsieur Chow, rédacteur en chef d'un journal local, emménage dans un nouvel appartement. Le même jour, Madame Chan prend possession d'un logement voisin, au même étage. L'épouse de Monsieur Chow, secrétaire, est souvent en déplacement, tout comme le mari de Madame Chan. Les deux esseulés vont bientôt comprendre que leurs époux respectifs ont une liaison ensemble. Ils vont sortir ensemble, au restaurant ou au cinéma et parler longuement devant un verre pour comprendre l'origine de l'adultère dont ils sont victimes. Les sentiments de Monsieur Chow et de Madame Chan vont évoluer et la question de passer à plus d'intimité va se poser.
Tous les ingrédients concourent à la perfection de ce film : la photographie, signée de Christopher Doyle et Mark Lee Ping-bin;
Les acteurs, Tony Leung Chiu-wai (prix d'interprétation à Cannes) et Maggie Cheung, bouleversants de retenue et d'émotion rentrée.
La musique de Michael Galasso et Shigeru Umebayashi, romantique, élégante et raffinée.
Une dernière chose : si pour vous le vrai cinéma se résume aux films d'actions, passez votre chemin, cette romance n'est pas pour vous ! Dommage...
Réalisé en 2000 par Wong Kar-wai,
le scénario nous raconte une étrange histoire d'amour. Etrange au sens de peu banale.
En 1962, à Hong Kong, Monsieur Chow, rédacteur en chef d'un journal local, emménage dans un nouvel appartement. Le même jour, Madame Chan prend possession d'un logement voisin, au même étage. L'épouse de Monsieur Chow, secrétaire, est souvent en déplacement, tout comme le mari de Madame Chan. Les deux esseulés vont bientôt comprendre que leurs époux respectifs ont une liaison ensemble. Ils vont sortir ensemble, au restaurant ou au cinéma et parler longuement devant un verre pour comprendre l'origine de l'adultère dont ils sont victimes. Les sentiments de Monsieur Chow et de Madame Chan vont évoluer et la question de passer à plus d'intimité va se poser.
Tous les ingrédients concourent à la perfection de ce film : la photographie, signée de Christopher Doyle et Mark Lee Ping-bin;
Les acteurs, Tony Leung Chiu-wai (prix d'interprétation à Cannes) et Maggie Cheung, bouleversants de retenue et d'émotion rentrée.
La musique de Michael Galasso et Shigeru Umebayashi, romantique, élégante et raffinée.
Une dernière chose : si pour vous le vrai cinéma se résume aux films d'actions, passez votre chemin, cette romance n'est pas pour vous ! Dommage...
dimanche 20 novembre 2011
Bille de Verre
En 1991, Maxime Le Forestier a écrit avec le québécois Michel Rivard une magnifique chanson, une de celles que l'on garde pour toujours au fonds de soi et qu'on fredonne de temps à autre, comme on évoque un souvenir heureux : "Bille de Verre"
samedi 19 novembre 2011
Bonjour
Je ne sais pas exactement quelle est l'origine de ces deux clips publicitaires.
Si la voix off parle français, l'incrustation finale annonçant le produit est en russe !
Alors produit fabriqué en France à destination du marché moscovite ?
Quoi qu'il en soit, ces spots donnent envie...de faire partie de l'équipe de fabrication !
Si la voix off parle français, l'incrustation finale annonçant le produit est en russe !
Alors produit fabriqué en France à destination du marché moscovite ?
Quoi qu'il en soit, ces spots donnent envie...de faire partie de l'équipe de fabrication !
jeudi 17 novembre 2011
Moshe Safdie
Lors de ma première visite à Montréal, comme tout touriste moyen, je me suis extasié devant ce complexe de logements pour le moins original,
J'ai appris qu'elle était due à l'imagination de Moshe Safdie, un architecte d'origine israélienne, installé au Canada depuis 1953.
C'est à l'âge de 27 ans qu'il remporte le concours lancé pour l'urbanisation du quai Marc Drouin pour l'Expo '67.
Cette création modulaire - chaque logement est unique - abrite des puits de lumière qui sont autant d'écrin de verdure façon serre tropicale.
Outre cet ensemble de logements révolutionnaire, Safdie a réalisé quelques édifices remarquables,
mais eu cours de mes recherches pour compléter mon article, j'ai découvert cette incroyable construction,
le Marina Bay Building de Singapour :
J'ai appris qu'elle était due à l'imagination de Moshe Safdie, un architecte d'origine israélienne, installé au Canada depuis 1953.
C'est à l'âge de 27 ans qu'il remporte le concours lancé pour l'urbanisation du quai Marc Drouin pour l'Expo '67.
Cette création modulaire - chaque logement est unique - abrite des puits de lumière qui sont autant d'écrin de verdure façon serre tropicale.
Outre cet ensemble de logements révolutionnaire, Safdie a réalisé quelques édifices remarquables,
Skirball Cultural Center à Los Angeles |
Khalsa Heritage Memorial, Anandpur Sahib au Pundjab |
Rabin Center de Tel Aviv |
le Marina Bay Building de Singapour :
mercredi 16 novembre 2011
Du grand écran à la scène : 3 - Women on the verge of a nervous breakdown
"Femmes au bord de la crise de nerfs" est un de mes films favoris de Pedro Almodovar.
Réalisé en 1988, le scénario nous entraine à la suite de 5 femmes et quelques hommes, pour une galerie de portraits déjantés :
Ivan et Pepa, deux comédiens de doublage, prêtent leur voix aux grandes stars du cinéma et se jurent chaque matin dans la pénombre du studio un amour éternel. Mais Ivan abandonne subitement Pepa. Celle-ci va mener son enquête et découvrir la double vie de l'homme qu'elle aime.
C'est une galerie de portraits : une maîtresse qui apprend tout à trac que son amant va la quitter pour une autre ; l'épouse légitime du susdit, qui purge sa déprime en clinique psychiatrique et ne songe qu'à en découdre ; la nouvelle conquête qui n'a pas envie de lâcher la bride au Don Juan en cavale ; le fils de ce dernier, bègue et peloteur ; une avocate féministe ; la compagne d'un terroriste chiite qui s'épanche à la cantonade ; une concierge membre des témoins de Jéhovah ; un chauffeur de taxi punk ; des flics complaisants ; et du gaspacho bourré de somnifère pour tout le monde.
Le compositeur David Yazbek
- déjà adaptateur de fameux "Full Monty" pour Broadway - en a fait un spectacle musical qui remporte un succès certain à New-York et qui devrait s'installer prochainement à Londres.
En voici un extrait :
On m'a fait remarqué dernièrement que la musique n'a rien d'espagnol : mais l'histoire non plus !
Les personnages sont des types universels qui, accessoirement sont hispaniques, mais c'est tout...
Réalisé en 1988, le scénario nous entraine à la suite de 5 femmes et quelques hommes, pour une galerie de portraits déjantés :
Ivan et Pepa, deux comédiens de doublage, prêtent leur voix aux grandes stars du cinéma et se jurent chaque matin dans la pénombre du studio un amour éternel. Mais Ivan abandonne subitement Pepa. Celle-ci va mener son enquête et découvrir la double vie de l'homme qu'elle aime.
C'est une galerie de portraits : une maîtresse qui apprend tout à trac que son amant va la quitter pour une autre ; l'épouse légitime du susdit, qui purge sa déprime en clinique psychiatrique et ne songe qu'à en découdre ; la nouvelle conquête qui n'a pas envie de lâcher la bride au Don Juan en cavale ; le fils de ce dernier, bègue et peloteur ; une avocate féministe ; la compagne d'un terroriste chiite qui s'épanche à la cantonade ; une concierge membre des témoins de Jéhovah ; un chauffeur de taxi punk ; des flics complaisants ; et du gaspacho bourré de somnifère pour tout le monde.
Le compositeur David Yazbek
- déjà adaptateur de fameux "Full Monty" pour Broadway - en a fait un spectacle musical qui remporte un succès certain à New-York et qui devrait s'installer prochainement à Londres.
En voici un extrait :
On m'a fait remarqué dernièrement que la musique n'a rien d'espagnol : mais l'histoire non plus !
Les personnages sont des types universels qui, accessoirement sont hispaniques, mais c'est tout...
lundi 14 novembre 2011
Ubik
Découvrez la nouvelle sauce salade Ubik, un délice pour le palais.
Ni italienne, ni française : une saveur entièrement inédite et différente.
Comme les gourmets du monde entier, sortez de votre routine en essayant Ubik !
Sans danger si l’on se conforme au mode d’emploi.
Ni italienne, ni française : une saveur entièrement inédite et différente.
Comme les gourmets du monde entier, sortez de votre routine en essayant Ubik !
Sans danger si l’on se conforme au mode d’emploi.
C'est en 1966 que Philip K.Dick rédige ce qui est généralement considéré comme son chef d'oeuvre, mais il ne sera édité pour la première fois qu'en 1969.
« Ubik » décrit une aventure baroque où les héros, engagés dans une enquête policière impossible à résumer, se débattent avec les grands thèmes de la science-fiction, du voyage temporel à la télépathie en passant par divers délires technico-sociaux. L’action se déroule en 1992 et 1939, entre Terre et Lune, entre psycho-virtualité et réalité totalitaire.
Joe Chip est un détective privé spécialisé dans la traque des délinquants psychiques, qui utilisent leurs pouvoirs mentaux pour commettre des méfaits. Parmi eux, les précogs ont le pouvoir de deviner l’avenir. Lors d’une mission, Joe et son équipe tombe dans un piège, où leur patron, Glen Runciter, perd la vie.
Mais meurt-il vraiment ?
A partir de ce moment, tout part de travers, la réalité se délite, les compagnons de Joe disparaissent un à un, et le monde semble revenir en arrière. Le temps s'en va en lambeaux. Une bouffée de 1939 dérive en 1992.
Pour se sortir de ce piège, Joe Chip peut compter sur l’aide de Runciter, maintenu en état de semi-vie neurovégétative dans une clinique suisse. Cette pratique courante permet aux mourants de partir petit à petit, et aux vivants d’accomplir un travail de deuil sur plusieurs années. La société humaine est parvenue à intercaler un état intermédiaire entre la vie et la mort. Pourtant, cette présence de purs esprits, prisonniers dans des corps immobiles maintenus artificiellement en état, peut aussi avoir des effets néfastes pour les vivants. Dans ce monde dangereux où il est impossible de se fier à qui que ce soit – ni même au décor. Et par les trous de ce décor se glissent les messages d'Ubik. Ubik qui est partout, Ubik qui est tout. Mais qui est Ubik ?
Ubik est un objet indéfini, une sorte de Graal, la panacée, le remède ultime à la détérioration de la réalité et de soi.
Ce classique de la science-fiction tient en haleine le lecteur par sa trame policière. L’univers où évoluent les héros est à la fois fascinant et terrifiant, futur proche (1992 !) construit sur le cauchemar d’une humanité dominée par les technologies qu’elle a elle-même mises au point.
Dans ce roman complexe, Philip K. Dick manipule son lecteur pour mieux développer son intrigue. Plongés dans la même incertitude que le héros, privés de repères mais conscients du danger, nous devenons avec lui des êtres en fuite, paranoïaques et schizophrènes, objets manipulés dans un monde que nous ne maîtrisons plus.Philip Kindred Dick est né le 16 Décembre 1928 à Chicago en même temps que sa sœur jumelle, Jane, qui décèdera quelque temps plus tard.
En 1952, Dick trouvant dans la Science-Fiction un univers sans limite, il commence à écrire des récits de SF.
Durant cette période, il ne peut écrire sans prendre des doses importantes d'amphétamines afin de le mettre dans un état propice à la création rapide.
Malgré tout, le public Américain reste assez perplexe devant ses romans et il trouve dans le public français une meilleure reconnaissance. Dick décèdera en mars 1982 quelques mois avant la sortie de l’adaptation cinématographique de Blade Runner par Ridley Scott.Dernièrement une compagnie américaine a réalisé un androïde à l'image de Philip Dick :
Comme le personnage énigmatique de son roman, il aurait pu dire de lui même,
Je suis Ubik.
Avant que l'univers soit, je suis.
J'ai fait les soleils.
J'ai fait les mondes.
J'ai créé les êtres vivants et les lieux qu'ils habitent ; je les y ai transportés, je les y ai placés.
Ils vont où je veux, ils font ce que je dis.
Je suis le mot et mon nom n'est jamais prononcé, le nom qui n'est connu de personne.
Je suis appelé Ubik, mais ce n'est pas mon nom.
Je suis.
Je serai toujours.
Avant que l'univers soit, je suis.
J'ai fait les soleils.
J'ai fait les mondes.
J'ai créé les êtres vivants et les lieux qu'ils habitent ; je les y ai transportés, je les y ai placés.
Ils vont où je veux, ils font ce que je dis.
Je suis le mot et mon nom n'est jamais prononcé, le nom qui n'est connu de personne.
Je suis appelé Ubik, mais ce n'est pas mon nom.
Je suis.
Je serai toujours.
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