La boxe est décidément un sport riche en anecdotes de tous genres.
Insolite et valeur humaine l'illustrent parfois de façon remarquable.
Walker Smith Jr est né le 3 mai 1921 à Ailey (Georgie).
Plus connu sous son nom d'athlète,
Sugar Ray Robinson, il commence sa carrière professionnelle en alignant 73 victoires en 75 combats, 1 nul et 1 seule défaite.
C'est en 1946 qu'il grimpe pour la première fois au sommet du "Noble Art" en devenant champion du monde des welters.
Le 25 juin de l'année suivante, à Cleveland, il doit défendre son titre contre un jeune boxeur californien de 23 ans,
James Emerson Delaney dit
Jimmy Doyle sur le ring.
La nuit qui précède,
Sugar rêve que son adversaire va succomber sous ses coups. A son réveil, très mal à l'aise, il souhaite annuler la rencontre. Sur les conseils d'un prêtre, il consent à combattre.
Au 9è round, un crochet du gauche de
Robinson envoie le malheureux
Doyle au tapis.
Il ne se relèvera pas. Emporté sur une civière, il décède à l'hôpital quelques heures plus tard.
Doyle souffrait en fait de traumatismes contractés lors de précédents combats et le coup de Robinson ne fut que le choc de trop. Il n'aurait jamais dû être autorisé à boxer ce soir là. Mais il s'était forcé pour pouvoir offrir une maison à sa mère.
Très marqué,
Robinson donna ensuite six combats de gala et en remis les bourses à la mère de
Doyle pour qu'elle se paye la maison que son fils voulait pour elle.
Avant de passer dans la catégorie des moyens en 1950, il défend une dernière fois son titre des welters contre
Charley Fusari. les préparatifs sont houleux et préfigurent les pesées scénarisées que l'ont connait aujourd'hui.
Robinson l'emporte largement et verse l'intégralité de ses gains moins 1 dollar à une association de lutte contre le cancer.
Devenu champion du monde des moyens l'année suivante, il conserve le titre jusqu'en 1952, date à laquelle il se retire après l'unique ko de sa carrière.
Il se reconverti dans le show business et ouvre un club de jazz à Harlem dans lequel il joue et se montre toujours aussi généreux cette fois envers les musiciens.
De retour sur le ring fin 1954, sa carrière connait des hauts et des bas, tantôt champion (1955 à 57 puis 1960), tantôt vaincu (1958), il raccroche définitivement en 1965 après une série de "combats de trop" qui n'apportent rien à sa légende.
On ajoutera qu'il avait, dans sa jeunesse, rencontré
Henry Armstrong alors en fin de carrière.
Sugar n'avait accepté que pour permettre à son idole d'empocher un chèque dont il avait grand besoin.
Tellement généreux et menant grande vie, c'est ruiné que
Sugar Ray Robinson quitte ce monde le 12 avril 1989 à Culver City.
En 1997,
Ring Magazine le désigne meilleur boxeur des années 50 et le place en première position des pugilistes du siècle. En 2007, le site sportif
ESPN le sacre "plus grand boxeur de l'Histoire".