La République d'Equateur est un pays de machos.
En 1997, le Monde entier en a eu la preuve.
Née à Cuenca, le 5 décembre 1956,
Rosalia Arteaga Serrano de Fernandez de Cordova en a fait l'amère expérience.
Ministre du Président conservateur
Sixto Duran Ballen de 1992 à 1996, elle fonde un petit parti et s'allie avec le progressiste
Abdalla Bucaram, du Parti Roldosiste pour l'élection présidentielle.
Elue comme Vice Présidente, elle prête serment le 10 août 1996.
Le fantasque
Bucaram est bientôt en butte au Congrès et le 9 février 1997, il est destitué et s'enfuit de Quito la capitale.
Arguant de sa fonction de Vice Présidente,
Rosalia prête serment comme chef de l'Etat.
Mais c'est compter sans le Président du Congrès,
Fabian Alarcon qui lorgne sur la fonction suprême depuis plusieurs années et voit enfin sa chance.
Fort du soutient des députés, il prête serment à son tour, et ayant reçu l'appui de l'armée, il contraint
Rosalia à démissionner.
Certes, la Constitution n'était pas précise quant au rôle du Vice Président et
Alarcon en a profité.
De concert avec les forces armées, il fut décidé que désormais, en cas de vacance de la Présidence, le VP assurerait l'intérim en attendant que le Congrès élise un remplaçant.
Mais tout porte à croire qu'il en aurait été autrement s'il s'était agit d'un homme, comme ce fut le cas en 1978.
Après son échec aux élections de 1998,
Rosalia Arteaga est devenue Secrétaire Générale de l'
Organisation de Coopération du Traité de l'Amazonie.