jeudi 29 mars 2018

Charles Spencer Chaplin, des images et des notes

Ce matin de Noêl 1977 le monde se réveille avec cette triste nouvelle :
Sir Charles Spencer Chaplin s'est éteint dans sa maison de Corsier-sur-Vevey, en Suisse.

Dans la journée on apprit que l'agence soviétique Tass avait relayé l'information et en début de soirée il se confirma que l'agence de presse Chine Nouvelle s'en était faite l'écho également.
Pourtant, seule un parterre choisi de dignitaires connaissait son oeuvre et encore, principalement "Les Temps Modernes" pour sa critique implicite du capitalisme sans doute.

Quarante ans plus tard que reste-t-il de Charlie Chaplin ?

Des séquences cultes, maintes fois rediffusées à la télévision et qu'on trouve en multiples versions sur internet.

Mais ses films ? Son art de la comédie et du mime ?
Et sa musique ?

Pour se remettre en mémoire les créations de ce géant du 7ème art, retrouvons ces extraits mythiques et surtout laissons nous emporter par ses compositions, lui l'autodidacte musical, qui nous enchantent toujours :

"Les Temps Modernes" : 

La chanson non-sens


La machine à nourrir les employés


"La Ruée vers l'Or" : 

Le repas de souliers


La danse des pains


"Les Lumières de la Ville"


"Le Dictateur"

La danse du globe



Pour finir, et avant de vous replonger dans les films complets du génial Charlie Chaplin, écoutez un best of de ses musiques de films :



mardi 27 mars 2018

Richard Cayre, l'art du butô basque

Le butô est une discipline chorégraphique japonaise, née en 1960 à l'occasion d'un festival de jeunes danseurs contemporains.

Créé par Tatsumi Hijikata (1928-1986) en réactions aux arts traditionnels du nô et du kabuki, jugés incapables d'exprimer la modernité du Japon et du Monde, le butô est imprégné du bouddhisme et de la spiritualité shintô.

Le danseur et chorégraphe français Richard Cayre est un des initiateurs du butô européen.


En 1989 il fonde sa première compagnie, "Enfin le jour" puis en 2007 "La ligne de désir".
La troupe est basée au Pays Basque, à Billère (64).

Aujourd'hui le répertoire compte une quarantaine d'oeuvres qui tournent entre la France, la Belgique, la Tunisie ou le Viet Nam.

"Minotaure" (2011)


"Icare" (2013)


"Provisoire"


"O"


dimanche 25 mars 2018

Les Tarzanides, Seigneurs de la Jungle

Vous connaissez certainement Tarzan, l'orphelin de la jungle, imaginé en 1912 par Edgar Rice Burroughs.

Mais savez vous que ce héros a été décliné par des dizaines de dessinateurs de bandes dessinées du XXème siècle.

Chacun y est allé de sa variante, de son personnage aux caractéristiques voisines de Tarzan, sans être Tarzan.

Entre autres, et pour n'évoquer que ceux qui ont bercé mon enfance, Zembla dû à l'imagination de Fausto et Franco Oneta


ou Akim, dessiné par Augusto Pedrazza sur des scénarios de Roberto Renzi :


On notera que tous deux sont des produits de l'édition italienne.

Mais la saga de ces succédanés, ou Tarzanides pour les bédélogues, compte également deux personnages à la fois avant-gardistes et uniques en leur genre.


Sheena est la première et à ce jour la seule "Reine de la Jungle" estampillée héroïne de plein droit.
Issue de l'imagination de Will Eisner (dessins) et Jerry Iger (scénario), elle connut sa première aventure en 1937.

Mais un autre héros atypique a vu le jour dans une revue à l'intitulé qui choquerait les bonnes âmes aujourd'hui, "All Negro Comics".
Ce recueil, paru en 1947, présentait la particularité de ne présenter que des personnages noirs dans des histoires d'aventure, policières ou exotiques.

Pour cette dernière catégorie, le héros est Lion Man, employé des Nations-unis qui est chargé de superviser les réserves africaines et l'exploitation des ressources naturelles dans des règles écologiques avant l'heure.

Créé par les deux frères Evans, George J. Jr et Orrin C., on ne trouve que peu de trace de ce personnage sur le net.

Voici la couverture de la revue et les quelques rares pages débusquées :






D'autres sous-Tarzan ont existé bien sûr et vous pouvez en retrouver les coordonnées sur la page Wikipédia des Tarzanides.

jeudi 22 mars 2018

Méconnus célèbres : 17 - La Grande Sophie

La Grande Sophie n'est certes pas une inconnue complète mais elle ne bénéficie pas, malgré une carrière de 20 ans déjà, d'une notoriété universelle.

Sophie Huriaux est née le 18 juillet 1969 à Thionville mais elle passe son enfance à Port de Bouc et à Marseille.

Très marquée par le film musical de Jacques Demy, "Peau d'âne", elle apprend la guitare dès 9 ans et à 13 elle monte son premier groupe avec son frère et un voisin, "Entrée interdite".

Tout en continuant à écrire et composer des chansons, elle s'inscrit aux Beaux-arts de Marseille.
Elle abandonne les arts plastiques au début des années 90 pour monter à Paris.
C'est sous le nom de La Grande Sophie qu'elle débute sur scène à cette époque avec un concept musical nouveau, "la kitchen miousic".

Un premier album en 1997 passe un peu inaperçu mais elle est signée en 2001 par un grand label qui édite son deuxième opus, "Le porte bonheur".

Suivront un album tous les trois ans - ce qui nous permet d'en espérer un nouveau cette année - et quelques titres qui rencontrent enfin une audience aujourd'hui fidèle.

Quelques extraits :

"Sucrer les fraises" (2012, "La Place du Fantôme")


"Quelqu'un d'autre" (2009, "Des Vagues et des Ruisseaux")


"Ne m'oublie pas" (2012, "La Place du Fantôme")


"Je n'ai rien vu venir" (2015, "Nos Histoire")


Pour finir je vous propose deux versions de mon titre préféré, "Hanoï" extrait de "Nos Histoires".
La première, c'est le clip officiel que je trouve très joli.


Le second clip est la version concert :



mardi 20 mars 2018

La Cellule de Zarkane, canular télé-littéraire

Le 9 mai 2007, l'éditeur Florent Massot publie un thriller intitulé "La Cellule de Zarkane", signé d'un certain Joseph Lubsky.

L'accueil critique est globalement très favorable bien que personne ne connaisse l'auteur.

Aussi, c'est avec un grand intérêt que le milieu littéraire et une bonne partie de la France attend la venue de Lubsky sur le plateau de l'émission de Laurent Ruquier, "On n'est pas couché" le samedi 12 mai.

Je vous propose de revivre l'entretien.


Pendant la diffusion même, certains internautes ont des doutes sur l'identité réelle de l'écrivain.
Pendant le week-end, la supercherie est dévoilée.

Joseph Lubsky n'est autre que l'humoriste-chanteur-acteur-animateur Patrick Sébastien.
Et Laurent Ruquier était au courant.

Le samedi suivant, il convie Patrick Sébastien pour qu'il vienne s'expliquer sur ce canular.
Mais les réponses de son confrère ne seront peut être pas celles que le public attendait.


L'amuseur public serait-il plus complexe et plus profond qu'on le croyait ?
Le documentaire annoncé dans ONPC dévoilera en effet des failles et des profondeurs plus importantes que l'histrion veut bien laisser paraître.

L'affaire a pris le tour d'une mise en cause sévère de la critique littéraire.
Mais l'essentiel est à mon avis ailleurs et quand on écoute attentivement Patrick Sébastien, chez Ruquier comme dans le documentaire, on en est effectivement convaincu.

dimanche 18 mars 2018

Quand tout dérape, Ikéa est là !

Certaines journées commencent mal dès l'aube.

Les événements, les petits riens s'enchaînent de façon diabolique de telle sorte qu'on pourrait dire que le monde entier s'est ligué contre vous.

Tant et si bien qu'à la fin, vous devez reconstruire toute votre vie.

Et là, un grand magasin suédois vous attend !


jeudi 15 mars 2018

Timéo, être different c'est normal


Timéo est un spectacle musical original.

Sur un livret et des lyrics de Jean-Jacques Thibaud et une musique de Julien Vallespi, Alex Goude, le metteur en scène, nous propose une "circomédie musicale" hors normes, dans les arabesques du chorégraphe Johan Nus.

Timéo est un adolescent handicapé qui rêve, en dépit de son fauteuil roulant de devénir artiste de cirque.
Apprenant l'arrivée en ville du Cirque Diabolo et de sa star, Melody Swann, il s'invite aux répétitions.
Mais la vedette a disparue.
Timéo va mener l'enquête et découvrir que la vie circassienne n'est pas aussi tranquille qu'il l'imaginait...

Créé au Casino de Paris le 16 septembre 2016, Timéo est aussi un disque qui reprend les chansons du spectacle dont certaines sont aussi des illustrations des numéros.

Quelques clips ont été réalisés pour en assurer la promotion :

"Le rêve interdit" par Mathias Raumel et Benjamin Maytraud (les 2 Timéo en alternance)


"On n'est pas des anges" par Jérémy Charvet


On trouve sur Youtube quelques extraits du spectacle.

"Trop beau pour être faux" par Mikelangelo Loconte


"Tournez la roue"


"On est tous des artistes"


Mais le message principal du show, c'est le respect de la différence et le fait que le handicap ne doit pas être un frein à la réalisation des rêves d'un individu.

Message porté par le sous-titre du spectacle : "Etre différent, c'est normal !"


mardi 13 mars 2018

Sport insolite : 4 - Ultimate Tazer Ball


Ce sport nouveau est né de l'imagination fertile des californiens Leif Kellenberger, Eric Prum et Erik Wunsch.

Le jeu se joue avec une balle surdimensionnée de 61 cm de diamètre sur un  terrain de 61m par 26.

Les joueurs sont porteurs de tazers qu'ils ont le droit d'utiliser contre le porteur de la balle.

L'ampérage du tazer est juste suffisant pour provoquer un spasme du muscle de l'adversaire visé et, en principe, ne génère aucune blessure.

Bien que supervisé par un médecin, la pratique de ce sport semble tombée en désuétude depuis 2015.

Une petite démo, pour rire un peu ?





dimanche 11 mars 2018

Justyna Kopania, la peinture au couteau


Et non, cette charmante jeune femme n'est pas un mannequin.

C'est une artiste peintre polonaise.
Qui joue du couteau.

C'est en effet grâce à cette technique peu répandue de nos jours que Justyna Kopania a choisi de réaliser des toiles.

Des marines, des paysages en automne, des scènes de rues ou d'autres représentations entre réalisme et abstraction :















vendredi 9 mars 2018

Henry J-M Levet, poète en cartes postales


Fils et petit-fils de politiciens français, nés comme lui à Montbrison (Loire),
Henry Jean-Marie Levet (13 janvier 1974 - 15 décembre 1906)
est engagé comme chroniqueur au Courrier Français en 1895 puis à la revue La Plume.

Son père lui procure une mission en Inde en 1897 à la suite de quoi, il entre dans la Carrière (diplomatique) par goût des voyages.

Il enchaîne les postes d'Indochine à Manille (secrétaire archiviste d'ambassade) puis à Las Palmas, aux Canaries (chargé de la Chancellerie).

Il rentre en France, à Menton, pour soigner une phtisie qui l'emporte à 32 ans.

Il a publié plusieurs plaquettes de poèmes qui ont été saluées par ses pairs, comme Valéry Larbaud ou Léon-Paul Fargue.
Ce sont eux qui publieront son recueil le plus fameux, "Cartes postales".

Ces onze poèmes ont ouvert la voie des poèmes de voyages qui émailleront le XXème siècle.


Ce sont des descriptions de lieux, de sentiments, d'atmosphère, avec des mots simples et des images évidentes et nécessaires qui touchent le lecteur plus surement que des phrases précieuses et des envolées absconses.

En voici trois.
Vous trouverez les autres ici.


Afrique Occidentale

À Léon-Paul Fargue


Dans la vérandah de sa case, à Brazzaville,
Par un torride clair de lune congolais
Un sous-administrateur des colonies
Feuillette les « Poésies » d’Alfred de Musset...

Car il pense encore à cette jolie Chilienne
Qu’il dut quitter en débarquant, à Loango...
— C’est pourtant vrai qu’elle lui dit « Paul je vous aime »,
À bord de la « Ville de Pernambuco ».

Sous le panka qui chasse les nombreux moustiques
Il maudit « ce rivage où l’attache sa grandeur »,
Donne un soupir à ses amours transatlantiques,
Se plaint de la brusquerie de M. le Gouverneur,
Et réprouve d’une façon très énergique
La barbarie des officiers envers les noirs...

Et le jeune et sensitif fonctionnaire
Tâche d’oublier et ferme les yeux...

« Regrettez-vous le temps où le ciel sur la terre
Marchait et respirait dans un peuple de dieux,
Où Vénus Astarté, fille de l’onde amère... ? »


Côte d’Azur — Nice

À Francis Jourdain


L’Écosse s’est voilée de ses brumes classiques,
Nos plages et nos lacs sont abandonnés ;
Novembre, tribunal suprême des phtisiques,
M’exile sur les bords de la Méditerranée...

J’aurai un fauteuil roulant « plein d’odeurs légères »
Que poussera lentement un valet bien stylé :
Un soleil doux vernira mes heures dernières,
Cet hiver, sur la Promenade des Anglais...

Pendant que Jane, qui est maintenant la compagne
D’un sain et farouche éleveur de moutons
Émaille de sa grâce une prairie australe
De plus de quarante milles carrés, me dit-on,

Et quand le sang pâle et froid de mon crépuscule
Aura terni le flot méditerranéen,
Là-bas, dans la Nouvelle Galles du Sud,
L’aube d’un jour d’été l’éveillera... C’est bien !...


Japon — Nagasaki
À Auguste Brunet


La ville a clos ses prunelles multicolores
Et tû ses baladins, ses gongs et ses tams-tams ;
Sur l’eau calme le capitaine du port
Promène dans un sampan dont il tient les rames...

Depuis la dernière épidémie de choléra
Où sa fille lui fut brusquement enlevée,
— Il y a aujourd’hui juste un an de cela –
Le capitaine Kio-tsu a beaucoup changé.

Après l’évènement – lui si mondain naguère ! –
Il a rompu avec toutes ses relations,
Et vit dans son cottage triste et solitaire :
(Même on a craint, pendant un temps, pour sa raison...)

Son désespoir semble l’étreindre comme une cangue
Car il baisse en ramant sa tête anémiée ;
Il circule parmi les navires à l’ancre,
Les cargo-boats, les steamers, les charbonniers...

Comme le calme de cette belle nuit lui pèse !
Ah ! mais voilà soudain que le père meurtri
L’entend se déchirer, cette nuit japonaise,
Où comme en son manteau dormait Nagasaki...

Une hallucination de cet esprit malade
Lui fait ouïr les voix sinistres des sirènes
De tous les bateaux qui dorment là, dans la rade,
Pour lamenter de concert sur la mort de son Yu-len !

Oui, elles lamentent pour la jeune Trépassée
Comme les pleureuses des enterrements anciens :
Leurs hurlements de Walkyries affolées,
Le chœur de leurs clameurs stridentes et crispées,
Les sifflements lugubres des sombres traversées,
— Ah quel anniversaire pour une fille de marin !

— Voilà ce qu’entend dans sa folle douleur sans remède
Le capitaine du port de Nagasaki ;
Quand rien ne trouble cette nuit lunaire et tiède
Que la mélopée lente d’un Thériaki...


Si j'ai choisi de vous parler de Henri Levet (ou Levey, comme il signa certains de ses textes) c'est qu'un chanteur vient de le remettre à l'honneur.

Julien Clerc a mis en musique, dans son dernier album, ce très beau 

"République Argentine - La Plata"

À Ruben Dario

Ni les attraits des plus aimables Argentines,
Ni les courses à cheval dans la pampa,
N’ont le pouvoir de distraire de son spleen
Le Consul général de France à la Plata !

On raconte tout bas l’histoire du pauvre homme :
Sa vie fut traversée d’un fatal amour,
Et il prit la funeste manie de l’opium ;
Il occupait alors le poste à Singapoore...

— Il aime à galoper par nos plaines amères,
Il jalouse la vie sauvage du gaucho,
Puis il retourne vers son palais consulaire,
Et sa tristesse le drape comme un poncho...

Il ne s’aperçoit pas, je n’en suis que trop sûr,
Que Lolita Valdez le regarde en souriant,
Malgré sa tempe qui grisonne, et sa figure
Ravagée par les fièvres d’Extrême-Orient...


mardi 6 mars 2018

Divas divines : 13 - Arielle Dombasle


J'ai parfois de la peine à croire qu' Arielle Dombasle est née la même année que moi.

Le 27 avril 1953 exactement. A Hartford (Connecticut).

Actrice, réalisatrice et scénariste, c'est sur la chanteuse que je souhaite mettre l'accent aujourd'hui.

Madame Bernard-Henri Levy a commencé sa carrière lyrique en 2000.
Elle avait toutefois chanté dans des films comme "Perceval le Gallois" de Eric Rohmer.

Se définissant elle même comme "soprano dramatique", elle rencontre le succès public à chaque production d'album.

"Liberta" en 2000


"Où tu veux" en 2007


"Porque te vas" en 2011


"Rhum and Coca Cola"



"Ave Maria" avec le groupe Era en 2013


"My love for evermore" en 2015 avec le groupe The Hillbilly Moon Explosion


En 2017, avec Nicolas Ker, "Carthagena"



Le moins que l'on puisse dire c'est qu'Arielle s'attache à ne jamais reproduire deux fois le même album.
Ses collaborations successives montrent son éclectisme et sa volonté de se renouveler sans cesse.
Le tout en proposant des productions réalisées sérieusement mais sans se prendre au sérieux.
Et le public suit, alors...!

dimanche 4 mars 2018

Les univers miniatures de Catherine Nelson


Artiste plasticienne australienne, Catherine Nelson est née et vit en 1970 à Sydney.

Après des études à l'Ecole des Beaux-Arts de Sydney, elle a travaillé pour le cinéma et la télévision, entre autre pour Harry Potter et Moulin Rouge.

A partir de 2008 elle se consacre au développement de son oeuvre personnelle.

Grace à la technologie numérique, elle crée, à partir de clichés de la nature, des mondes imaginaires qui allient poésie et fantaisie.















vendredi 2 mars 2018

Boris Skossyreff, roi d'Andorre

Vous connaissez sans doute la Principauté d'Andorre et vous vous dites
" Que nous raconte-t-il avec  son Royaume d'Andorre ?"

D'abord resituons nous.


Andorre est un territoire de 468 km2 situé dans les Pyrénées, entre la France et l'Espagne.

Depuis 780, la souveraineté de ce territoire est partagée entre l' Evêque d'Urgell, en Catalogne, et le Chef de l'Etat Français (rois, empereurs puis présidents), successeurs et héritiers des Comtes de Foix.


En 1982, une nouvelle constitution est élaborée et ratifiée en 1993 par référendum : la principauté se gouvernera directement au lieu d'être soumise à une sorte de co-protectorat de deux préfets, système générateur de stagnation et de conservatisme.

En 1934, un aventurier extraordinaire fait parler de lui dans la Principauté.


Boris Mikhailovitch Skossyreff-Mavrussov, né le 12 mai 1896 à Vilnius (Empire Russe à l'époque, Lituanie aujourd'hui) fuit le Révolution Russe en 1917 et se réfugie au Royaume-Uni où il obtient un passeport Nanssen pour les réfugiés.
Il y débute une carrière de diplomate et d'espion avant de partir pour les Pays-Bas où la Reine Wilhelmine lui confère le titre de Comte d'Orange.

Il quitte le pays après des démélés sentimentaux compliqués, est expulsé d'Espagne - de Majorque plus précisément - pour troubles à l'ordre public.

Il arrive en mai 1934 à Andorre.
Il propose au Conseil général des Vallées - l'Assemblée locale - de se séparer de ses tuteurs.
Il prétend que le véritable héritier des Comtes de Foix est le Duc de Guise et que les français exercent une autorité indue sur le territoire.
Il fait miroiter une évolution du pays vers un paradis fiscal à l'image du Lichtenstein autour d'un casino comme à Monaco.
Le pays, pauvre et isolé, se laisse séduire et la population accueille plutôt favorablement la proclamation par Skossyreff, le 6 juillet 1934, du Royaume d'Andorre dont il devient le souverain sous la nom de Boris Ier.
Un nouveau drapeau est hissé.
Le Conseil ratifie le nouveau régime à l'unanimité moins une voix.


Mais cette voix dissidente va peser lourd.
Le député Cinto va en effet contacter l'Evêque d'Urgell qui alerte le Président Français.
Le 14 juillet 1934, le roi Boris est destitué et une escouade de la Guardia Civil arrête le souverain.
transféré à Madrid puis Barcelone, il est finalement exilé au Portugal.

En 1935, il quitte le Portugal pour Gênes puis Marseille.
Arrêté puis emprisonné, il est à nouveau expulsé.
on le retrouve en Espagne pendant la Guerre Civile puis, de nouveau arrêté, il est en prison à la déclaration de la Seconde Guerre Mondiale.
Libéré en 1942 pour semble-t-il servir d'interprète pour les nazis sur le front est.

On n'a pas de certitudes quant à la fin de sa vie.
Il aurait été encore arrêté à Berlin et incarcéré à la fin de la guerre, et se serait installé en Allemagne où, fait prisonnier par les troupes soviétiques, il aurait été condamné  à 25 ans de travaux forcés et expédié en Sibérie.
Libéré en 1956, il serait retourné à Boppard en Allemagne où il serait mort en 1989.

Incroyable aventurier, Boris Skossyreff mériterait un biopic cinématographique, tant pour son épopée politico-militaire que ses frasques sentimentaux.