Je vous ai déjà parlé du génial auteur de science fiction écossais Iain M. Banks et de son roman "L'usage des armes".
Cet ouvrage entre dans sa série de la Culture, une civilisation interstellaire, tolérante et humaniste, pour qui l'unité est dans la diversité et l'harmonie dans la diversité. Mais aussi interventionniste quand il s'agit de se protéger ou d'intégrer de nouveaux membres.
Feersum Endjinn, a priori, est un opus hors Culture. Mais est-ce bien certain ?
Dans un futur très lointain, sur une Terre décadente, abandonnée par ses élites qui ont choisi d'essaimer dans les étoiles, la société s'organise autour du Château, énorme structure dominée par la Grande Tour dont nul ne peut atteindre le sommet et du monde virtuel parallèle de la Crypte, vaste stockage de données issus des vivants et des morts, qui permet de savoir, de s'échapper et de revivre 8 fois.
Nous y suivons les parcours croisés de quatre personnages.
Anoma, créature nouvellement créée, qui tente de comprendre le pourquoi de cette naissance et son but.
Gadfium, la scientifique au nom masculin, consciente de la catastrophe qui s'annonce, et qui complote pour forcer le destin.
Sessine, comte et général du roi Adijine, lui aussi sceptique quant à la stratégie de la Cour pour stopper la Dévoration, phénomène astral qui absorbe les étoiles et menace la Terre.
Bascule, l'adolescent Raconteur d'histoires, qui ne s'exprime qu'en phonétique mais sait dialoguer avec les animaux "augmentés" pour mener à bien sa quête : retrouver son amie, Ergates, la fourmi qui parle.
Chacun des protagonistes raconte son aventure, dans cet ordre, en 10 chapitres divisés en quatre.
Mais tous ne suivent pas la même ligne temporelle, ni la même chronologie.
Toutefois, ils convergent vers le même objectif pour sauver l'humanité.
La partie de l'humanité partie dans l'espace peut nous permettre de rattacher ce roman à la Culture en ce qu'elle peut représenter l'origine de la Culture. De même que la technologie qu'elle a laissé sur Terre, en prévision d'un éventuel cataclysme...comme la Dévoration.
Efroyabl Ange1 bénéficie de la remarquable traduction d' Anne-Sylvie Homassel, qui a magnifiquement rendu le langage si particulier de Bascule et a sut conserver un style différent pour chacun des trois autres héros.
Paru originellement en 1994, le livre n'est venu à nous qu'en 2013, peu après le décès de l'auteur.
Perçu comme n'appartenant pas au cycle de la Culture, les éditeurs rechignaient à le publier.
Construction audacieuse de la trame narrative, vocabulaire créatif, descriptions évocatrices et inventivité de l'histoire, le tout saupoudré d'humour (surtout dans le récit de Bascule), voilà l'essence même d'un roman de Iain Banks.
Cédez à la curiosité !
samedi 28 septembre 2019
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire