Et quoi de mieux pour illustrer le titre de ce blogue que de vous inviter à découvrir Damia, chanteuse réaliste de la première moitié du XXème siècle.
Je dis bien "découvrir" car je parie qu'aucun de mes lecteurs ne l'a connu.
Pour les détails sur la vie de Louise Marie Damien (1889-1978), je vous laisse consulter la page Wikipédia qui lui est consacrée.
Je préfère m'attarder sur deux points :
Damia a inventé une nouvelle façon de se produire sur scène : tenue sobre (une simple robe noire sans fioritures), éclairée par un seul spot, sans décor peint derrière elle, elle interprète ses chansons en tendant les bras ou en les croisant sur sa poitrine. Ces éléments vous semblent familiers ? C'est parce qu'ils ont été repris et popularisés par Edith Piaf quelques années plus tard.
Les chansons de son répertoire sont dites "réalistes" et on aime souvent en moquer le pathos et parfois la grandiloquence. Mais si vous tendez l'oreille et écoutez attentivement, vous constaterez qu'elles sont de très bonne tenue littéraire et certaines sur des mélodies prenantes ou entrainantes.
Bref, Damia fut une grande artiste, admirée et adulée, particulièrement entre les deux guerres. Elle est aujourd'hui oubliée et je vous invite à réparer cette injustice.
"La Veuve", de Jules Jouy (paroles) et Pierre Larrieu (musique) : peinture glaçante de la mise en place des "bois de justice" - 1927
"Les Goëlands" de Lucien Boyer ; créée en 1911, Damia la conserva à son répertoire tout au long de sa carrière.
"La Guinguette a fermé ses volets" paroles de Georges Zwingel, musique de Léon Montagne - 1930
chanson étrange qui nous invite à deviner un épisode dramatique dans un établissement mal famé.
"Sombre Dimanche" - 1936; adaptée d'une chanson hongroise de Laszlo Javor (texte) et Rezsö Seress (musique) par Jean marèze et François Eugène Gonda, elle fut interdite dans son pays d'origine car jugée "suicidogène"... Seress s'est d'ailleurs donné la mort en 1968 et sa chanson a servi de musique de fond aux USA pendant la Grande Dépression !
"Un souvenir" engregistrée pendant l'Occupation, en 1942, elle est signée Oresto Rossi (paroles) et Fernand Capitani (musique)
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