Gaël Faye a vu le jour le 6 août 1982 à Bujumbura, capitale du Burundi, d'une mère tutsie et d'un père français.
C'est d'ailleurs à ce titre qu'il est rapatrié en France avec sa soeur quand éclate la guerre civile burundaise de 1993. ils arrivent en métropole en avril 1995.
Pour se reconstruire, il découvre le rap et le hip-hop.
Après ses études au lycée Jules Ferry de Versailles, il décroche un master de finances et travaille à Londres pendant deux ans pour un fonds d'investissements.
En 2009, de retour en France, il se lance dans la musique en formant avec Edgar Sekloka, le duo
Milk Coffee & Sugar. Ils sortent un album et se font remarquer au printemps de Bourges.
Sekloka quitte le duo et Gaël fait cavalier seul, en 2013, avec un album solo,
"Pili pili sur un croissant au beurre", dans lequel figure son premier succès, "Petit Pays" :
En 2017, un EP, intitulé "Rythmes et botanique", contient ce titre :"Tôt le matin"
Un deuxième EP, "Des fleurs" sort en 2018. Y figure ce titre, "Ballade brésilienne" en duo avec
Flavia Coelho :
Après quelques collaborations (Oxmo Puccino, Ben L'Oncle Soul, Tim Dup...) il produit un nouvel album en 2020, "Lundi méchant" avec cette chanson éponyme :
ou encore "Respire" :
Pour se convaincre que la belle écriture de chansons perdure, et brillement, on peut écouter les créations de Gaël Faye. Sans modération.
Ou lire son roman, multi primé, qui raconte son histoire de jeune exilé, "Petit Pays"
On ne doit pas douter de la beauté des choses, même sous un ciel tortionnaire. Si tu n’es pas étonné par le chant du coq ou par la lumière au-dessus des crêtes, si tu ne crois pas en la bonté de ton âme, alors tu ne te bats plus, et c’est comme si tu étais déjà mort.
Plus tard, quand je serai grand, je veux être mécanicien pour ne jamais être en panne dans la vie. Il faut savoir réparer les choses quand elles ne fonctionnent plus.
Je pensais être exilé de mon pays. En revenant sur les traces de mon passé, j'ai compris que je l'étais de mon enfance. Ce qui me paraît bien plus cruel encore.
J'ai les yeux marron donc je ne vois les autres qu'en marron.
Ma mère, mon père, ma soeur, Prothé, Donatien, Innocent, les copains...ils sont tous lait au café. Chacun voit le monde à travers la couleur de ses yeux.
Bien sûr, un livre peut te changer ! Et même changer ta vie. Comme un coup de foudre. Et on ne peut pas savoir quand la rencontre aura lieu. Il faut se méfier des livres, ce sont des génies endormis.
Je n'habite nulle part. Habiter signifie se fondre charnellement dans la topographie d'un lieu, l'anfractuosité de l'environnement. Ici, rien de tout ça. Je ne fais que passer.
Nous vivons sur le lieu de la Tragédie. L’Afrique a la forme d’un revolver. Rien à faire contre cette évidence. Tirons-nous. Dessus ou ailleurs, mais tirons-nous !
Si l'on est d'un pays, si l'on y est né, comme qui dirait : natif-natal, eh bien, on l'a dans les yeux, la peau, les mains, avec la chevelure de ses arbres, la chair de sa terre, les os de ses pierres, le sang de ses rivières, son ciel, sa saveur, ses hommes et ses femmes
Nous étions tristes d'être privés de ces choses dont nous nous étions passés jusque là. Et ce sentiment nous changeait de l'intérieur. Nous détestions en silence ceux qui les possédaient.
Plus tard, quand je serai grand, je veux être mécanicien pour ne jamais être en panne dans la vie. Il faut savoir réparer les choses quand elles ne fonctionnent plus.
Je pensais être exilé de mon pays. En revenant sur les traces de mon passé, j'ai compris que je l'étais de mon enfance. Ce qui me paraît bien plus cruel encore.
J'ai les yeux marron donc je ne vois les autres qu'en marron.
Ma mère, mon père, ma soeur, Prothé, Donatien, Innocent, les copains...ils sont tous lait au café. Chacun voit le monde à travers la couleur de ses yeux.
Bien sûr, un livre peut te changer ! Et même changer ta vie. Comme un coup de foudre. Et on ne peut pas savoir quand la rencontre aura lieu. Il faut se méfier des livres, ce sont des génies endormis.
Je n'habite nulle part. Habiter signifie se fondre charnellement dans la topographie d'un lieu, l'anfractuosité de l'environnement. Ici, rien de tout ça. Je ne fais que passer.
Nous vivons sur le lieu de la Tragédie. L’Afrique a la forme d’un revolver. Rien à faire contre cette évidence. Tirons-nous. Dessus ou ailleurs, mais tirons-nous !
Si l'on est d'un pays, si l'on y est né, comme qui dirait : natif-natal, eh bien, on l'a dans les yeux, la peau, les mains, avec la chevelure de ses arbres, la chair de sa terre, les os de ses pierres, le sang de ses rivières, son ciel, sa saveur, ses hommes et ses femmes
Nous étions tristes d'être privés de ces choses dont nous nous étions passés jusque là. Et ce sentiment nous changeait de l'intérieur. Nous détestions en silence ceux qui les possédaient.
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