mardi 9 janvier 2018

Florence Foster Jenkins, chanter malgré tout


Narcissa Florence Foster nait le 19 juillet 1868 à Wilkes-Barre, en Pennsylvanie.

Dès son plus jeune âge elle se passionne pour la musique mais ses parents refusent de lui payer des études artistiques.

Elle finit par s'enfuir avec un médecin, Frank Thornton Jenkins qu'elle épouse.
Ils divorcent en 1902, après que son mari lui ait transmis la syphilis.

En 1909, alors qu'elle gagne sa vie comme professeur de musique et pianiste, son père décède et elle hérite une fortune qui va lui permettre de réaliser son rêve : se consacrer à l'art lyrique.

Elle fonde un cercle d'amateurs éclairés, le Club Verdi. Elle se produit devant les membres de ce club et donne des récitals à partir de 1912.

A la mort de sa mère en 1926, elle est définitivement à l'abri du besoin et a toute liberté pour développer sa carrière.


Tout pourrait bien se passer si la maladie reçue de son mari n'avait gravement affecté son oreille et sa capacité à évaluer correctement ses capacités vocales.

Dépourvue du sens du rythme, dotée d'une élocution approximative et d'une tessiture limitée, elle s'entend comme une soprano et enregistre plusieurs albums.


Ses récitals s'apparentent souvent à des "dîners de cons" où la bonne société vient s'amuser à ses dépends.


Ce n'est qu'en octobre 1944 qu'elle va mesurer l'étendue du canular involontaire dont elle est la vedette ou la victime.

Elle se produit au Carnegie Hall et est éreintée et moquée par la critique.

Gravement atteinte, elle est victime une semaine plus tard d'une attaque cardiaque et décède un mois plus tard.

D'abord présentée comme un caprice de grande bourgeoise, la carrière de Florence Foster Jenkins apparaît aujourd'hui comme une émouvante volonté de vivre ses rêves et assouvir sa passion coûte que coûte, en dépit des difficultés.

De plaisanterie bouffonne, elle a été vue comme la victime d'un entourage sans scrupule, puis comme l'archétype de l'artiste contrariée et malmenée par la vie.


Sans doute grâce au film de Stephen Frears, réalisé en 2016, sur un scénario adaptée de la fin de sa vie, avec en vedette la superbe Meryl Streep.



Mais retrouvons un moment la diva elle même, telle qu'immortalisée sur pellicule dans les années 1920 :



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