vendredi 26 janvier 2018
André Malraux, aventurier, écrivain et ministre
La gloire d'André Malraux (1901-1976) semble passée de nos jours.
Pourtant, voilà bien un drôle d'intellectuel que cet homme-là !
Militant anticolonialiste de la première heure, il se rend coupable de trafic d'antiquités au Cambodge et ne redore son blason qu'en participant à la Guerre d'Espagne du côté républicain.
Son rôle y reste controversé car Malraux aime à enjoliver les faits. Comme il l'affirmera plus tard,
"Ce n'était ni vrai ni faux, c'était vécu".
Il en sera de même avec la Résistance. Comme son influence politique vis à vis des grands de ce monde, de Mao à Nehru.
Ses romans sont unanimement salués par la critique et reçoivent un accueil très favorable du public.
Ses qualités littéraires auraient dû lui valoir le Prix Nobel, mais, de l'aveu même de certains jurés, son engagement inconditionnel aux côtés du Général de Gaulle le fit rayer de la liste des récipiendaires possibles.
Les intellectuels scandinaves ont toujours eu du mal avec notre Grand Homme : un général-président ça sonne trop junte sud-américaine !
Il sera pendant 10 ans le Ministre de la Culture du Général et véritable "numéro deux" du gouvernement.
Sa politique de grands travaux (restauration de l'Opéra de Paris, nettoyage des immeubles haussmanniens de la capitale, création des Maisons de la Culture, de l'avance sur recette du cinéma, du Centre National d'Art Contemporain, de la Biennale de Paris...)
Il n'en demeure pas moins que Malraux fut également un penseur aux fulgurances remarquables.
La preuve, ci-dessous :
L’humanisme, ce n’est pas dire : “Ce que j’ai fait, aucun animal ne l’aurait fait”, c’est dire : “Nous avons refusé ce que voulait en nous la bête, et nous voulons retrouver l’homme partout où nous avons trouvé ce qui l’écrase
Politiquement, l'unité de l'Europe est une utopie. Il faudrait un ennemi commun pour l'unité politique de l'Europe mais le seul ennemi commun qui pourrait exister serait l'Islam
Toute douleur qui n'aide personne est absurde
Si tant de vieillesses sont vides, c'est que tant d'hommes l'étaient et le cachaient.
Il ne faut pas neuf mois, il faut soixante ans pour faire un homme, soixante ans de sacrifices, de volonté, de… de tant de choses ! Et quand cet homme est fait, quand il n'y a plus en lui rien de l'enfance, ni de l'adolescence, quand vraiment, il est homme, il n'est plus bon qu'à mourir.
L'approche de la faillite apporte aux groupes financiers une conscience intense de la nation à laquelle ils appartiennent.
La culture, c'est ce qui répond à l'homme quand il se demande ce qu'il fait sur la terre.
La mort n'est pas une chose si sérieuse : la douleur, oui.
L'art est peu de chose en face de la douleur et, malheureusement, aucun tableau ne tient en face des taches de sang.
Avez-vous regardé les portraits ou les visages des hommes qui ont défendu les plus belles causes ? Ils devraient être joyeux - ou sereins, au moins...Leur première expression, c'est toujours la tristesse...
Ce n'est pas pour mourir que je pense à ma mort, c'est pour vivre.
On lui prête souvent cette phrase idiote :
Le siècle prochain sera religieux ou ne sera pas.
En fait il écrivit ceci, bien plus profond et prémonitoire :
Je pense que la tâche du prochain siècle, en face de la plus terrible menace qu'ait connue l'humanité, va être d'y réintégrer les dieux.
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