lundi 24 février 2014

Nos ancêtres


Italo Calvino était un écrivain italien, né à Santiago de Las Vegas à Cuba, le 15 octobre 1923.

De retour en Italie en 1925, il reçoit une éducation laïque et antifasciste dans un pays soumis à la dictature mussolinienne.
En 1943, il abandonne ses études d'agronomie pour rejoindre les brigades Garibaldi, qui combattent contre le régime.
Proche du parti communiste, il s'en détournera après les événements de Budapest en 1956.

En 1952, il publie le premier tome de sa trilogie "Nos ancêtres", trois romans mi fable mi récits historiques qui ouvrent un large éventail de réflexions politiques, éthiques ou philosophiques.


Le Vicomte Pourfendu raconte l'aventure d'un chevalier génois du XVIII° siècle, Médard Terralba, qui, combattant contre les Turcs, reçoit un boulet de canon en pleine poitrine qui le coupe littéralement en deux. La première moitié, l'Infortuné, qui rentre chez elle, s'avère concentrer tout le côté obscur et mauvais du vicomte. L'autre partie, le Bon, qui incarne la moitié noble et généreuse du chevalier, se révèle tout aussi détestable et excessive que l'Infortuné. Ce n'est que la réunion des deux moitiés qui rendra le bonheur au brave Médard.

C'est en 1957 que parait Le Baron Perché, nous livre un autre aspect de la pensée de l'auteur :


Après une dispute avec ses parents à propos d'un plat d'escargots qu'il ne voulait pas manger, le jeune Baron Côme Laverse du Rondeau, 12 ans, grimpe au sommet de l'yeuse du jardin familial et jure de plus jamais en descendre. Il passera sa vie à interpeller les hommes sur les contraintes sociales qui les aliènent, sur le rôle oppressant de la famille et les rapports que l'homme entretient avec la nature.

Le Chevalier Inexistant, sorti en 1959, interroge le lecteur sur l'identité des individus, ce qui les fait exister non seulement socialement, mais aussi politiquement voire même essentiellement.


Alors qu'il passe les troupes en revue, Charlemagne, découvre que le Chevalier Agilulfe qui incarne toutes les vertus de courage et d'exigence morale, n'existe pas : son armure étincelante est vide. Et pourtant, il combat avec vaillance et défend les valeurs les plus élevées. Son écuyer, Torrismondo, lui existe bien mais l'ignore, au sens social du moins. Il va découvrir sa nature d'homme libre au terme d'une suite d'aventures initiatiques.

Cette trilogie est considérée comme un des classiques des lettres italiennes modernes, tant par sa profondeur masquée par l'humour et le picaresque du récit que par les qualités d'écriture de l'auteur.

Italo Calvino est mort le 19 septembre 1985 à Sienne.

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