mardi 28 février 2012

Sergueï Essenine





Sergueï Essenine fut l'un des poètes phares de la Russie du XXème siècle.
Né le 21 septembre 1895 à Konstantinovo, il se distingue très tôt par son refus de l'ordre établi.
Favorable à la Révolution bolchévique il est toutefois rejeté par la Parti à cause de son indiscipline et de son individualisme.
Il mène une vie sociale échevelée et perd peu à peu ses illusions envers le nouveau régime. Il finit par sombrer dans l'alcoolisme et sa poésie devient plus noire.
Il se suicide à Leningrad le 28 décembre 1925.

Je fais un rêve. Chemin noir.
Et cheval blanc. Qui va sans voir.
En selle sur ce cheval-là,
Ma bien-aimée qui vient vers moi.
Ma bien-aimée qui vient vers moi,
Et que pourtant je n'aime pas.
Ah, bouleau russe de nos plaines !
Le chemin-sentier, large à peine.
Que vers elle, comme en un rêve,
Tes branches doucement se lève
Et comme des bras la retiennent
Au nom de la seule que j'aime.

Lune claire. Songe bleu sombre.
Le pas du cheval s'y allonge.
Dans une lumière magique,
Comme faite pour mon unique
Qui en elle a la même lumière,
Mais qui n'existe pas sur terre.

Voyou, je ne suis qu'un voyou.
Que les vers rendent ivre et fou
Mais puisque mon cœur toujours bat
Avec celle que je n'aime pas
Je vais faire la paix bientôt,
Au nom de la Russie-bouleau.




Je suis le dernier poète des villages,
Nul pont de bois dans les chants ne dit mot.
Seul je viens voir l'encensoir des feuillages
À la messe d'adieu des bouleaux.

Il brûle et croule en flammes d'or,
Le cierge dont mon corps est la cire.
Et la lune sur le cadran des arbres
Va me râler ma douzième heure.

Sur le sentier du champ bleu ciel
Bientôt surgira l'hôte de fer.
L'avoine rouge où l'aube ruisselle,
Sa main noire va la saisir.

Paumes étrangères, paumes sans vie,
En votre ère mon chant ne peut naître!
Ils restent seuls, les coursiers-épis,
Pour regretter leur ancien maître.

Le vent sucera leur hennissement
En déployant la danse funéraire.
Bientôt, bientôt les bois sur leur cadran
Me râleront ma douzième heure.

lundi 27 février 2012

Du grand écran à la scène : 5 - Ghost




Je vais être clair : je n'aime pas ce film de Jerry Zucker !

D'accord, les acteurs sont excellents, la mise en scène plaisante et astucieuse. Rien à redire non plus sur les décors et la lumière.
Alors, direz-vous ? C'est l'histoire qui me dérange !
Je n'aime pas l'idée qu'un gentil garçon, amoureux et bien dans sa peau, se fasse tuer par un salaud pour une vague histoire de fric ! Même si le méchant est puni à la fin, le mec est mort ! Et rien ne lui rendra le bonheur qu'il s'apprêtait à gouter !
C'est vous dire si j'étais réservé quand j'ai lu il y a quelques mois, que Dave Stewart (Monsieur Eurythmics) et Glen Ballard s'associaient à Bruce Joel Rubin, l'auteur du scénario pour adapter "Ghost" sur scène dans un musical dont ils signeraient la musique et les lyrics. La première eu lieu en mars 2011 au Manchester Opera House en mars 2011 avant de gagner Londres en juin


Et bien, à l'écoute des premiers titres sur Youtube, je confesse avoir senti vaciller mes certitudes...
L'achat du cd a fini de me convaincre : nous sommes bel et bien en présence d'un chef d'oeuvre !
Un de ces musicals de légende qui traversent le temps et l'espace (Broadway, nous voilà !).
Caissie Levy et Richard Fleeshman succèdent à Demi Moore et Patrick Swayze et Sharon D.Clarke à Woopi Goldberg.
Et la mise en scène, si on en croit cette bande annonce, est plus que convaincante !
Eh oui, je ne sais pas pourquoi, mais ce drame, chanté, ne me fait pas le même effet que le film !
Bref, j'adoooooooore !

samedi 25 février 2012

Curiosités baltes

Trois Pays Baltes : du nord au sud, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie.
Trois peuples qui se libèrent en même temps d'une tutelle étrangère.
Non pas en 1990, en 1918!
Trois leaders à l'origine de ce mouvement émancipateur : trois hommes d'Etat à la destiné étrangement parallèle :
Reprenons la disposition géographique et regardons d'abord l'Estonie.

En février 1918, un Comité de Libération de l'Estonie est constitué. Son principal membre est un général et s'appelle Konstantin Päts. Il va le présider pendant 14 mois.

Il sera l'animateur de la vie politique de la jeune république en dirigeant plusieurs cabinets et siégeant dans plusieurs autres.
Le 21 octobre 1933 il est à nouveau à la tête de l'Etat et en janvier 1934, il proclame l'état d'urgence, instaurant un régime présidentiel autoritaire.
En juin 1940, l'Armée Rouge envahit le pays et Päts est arrêté. Déporté en Union Soviétique, il meurt en exil en 1956.
Réhabilité dans les années 1990, il est aujourd'hui considéré comme un des pères de la nation estonienne moderne.

Un peu plus au sud, la Lettonie.


 Suite au traité de Brest-Litovsk qui mettait fin à la Première Guerre Mondiale pour la Russie révolutionnaire, la Lettonie est cédée par les bolchéviks à l'Empire Allemand. En avril 1918, un Conseil des Soviets d'Estonie, Livonie, Riga et Ösel proclame l'indépendance. En novembre de la même année, un Conseil de Régence lui est substitué et Karlis Ulmanis devient le premier chef de gouvernement de Lettonie indépendante.

Il le demeure jusqu'en mars 1919. Principale figure de la vie politique du pays pendant deux décennies, il devient pour la cinquième fois, chef du gouvernement en mars 1934. A l'expiration du mandat du Président Alberts Kviesis, en avril 36, Ulmanis cumule les fonctions de chef de gouvernement et chef de l'Etat. Son régime s'oriente vers l'autoritarisme et l'étatisme social. Lorsque l'Armée Rouge entre en Lettonie en juin 1940, Ulmanis est déposé et arrêté. Déporté au Turkmenistan, il y décède en 1942.
Depuis l'indépendance de 1990, sa mémoire est à nouveau honorée et il fait figure d'architecte de l'Etat letton moderne.

La plus septentrionale des républiques baltes, la Lituanie à présent.

De fait, c'est ici que tout commence, en décembre 1917, lorsque le Conseil National de Lituanie proclame l'indépendance et demande au Comte Wilhelm de Württemberg de ceindre la couronne.
Mais c'est finalement la république qui prévaut et en novembre 1918, Antanas Smetona devient le président du Présidium du Conseil National Lituanien.

En juin 1920 il cède la place mais la reconquiert en décembre 1926 suite à ce qui s'apparente à un complot autoritariste. Il le conserve jusqu'en juin 1940, quand il est destitué par l'Armée Rouge qui a envahi le pays. Plus chanceux que ses homologues baltes, Smetona parvient à gagner les Etats Unis où il meurt en 1944, à Cleveland.

Trois pays voisins, trois leaders qui président chacun à leur indépendance et qui en sont les derniers chefs avant la conquête soviétique.
Tous réhabilités aujourd'hui et faisant figure de héros du nationalisme local.
Que faut-il en conclure ? Je l'ignore, mais ces destinés similaires constituent pour moi, une curiosité historique remarquable...

vendredi 24 février 2012

Jonas Burgert


Jonas Burgert est un artiste peintre allemand, né à Berlin-Ouest en 1969.
Il étudie à la Berliner Hochschule der Künste de 1991 à 1996 et est aujourd'hui exposé un peu partout dans le monde.
Ses oeuvres, généralement de grandes dimensions, mêlent une abstraction partielle à des représentations oniriques proches du cauchemar où des individus, mi personnages légendaires mi citoyens lambda issus de toutes les cultures, font face à un monde en décomposition, violent mais toujours coloré, peuplé d'animaux mythiques.
Bref, une créativité unique et à vocation universelle.

Kopfshuss



Zweiter Tag Nichts

Köder

Tatsland

Selbstversuch

Staub Stolz und Nichts

Hitting every head

Blattriss

Vertauter
Lotsucht

mercredi 22 février 2012

Niagara

Je ne vous propose pas une virée au Canada pour voir une chute d'eau...!

Mais plutôt une promenade dans la fin des années '80 début des '90, avec un duo vivant alors à Rennes, et composé de Muriel Moreno (Chinon, 24 janvier 1963)  et Daniel Chenevez (Nancy, 12 juin 1959).

Niagara, puisque ce sera leur nom de scène, devient un groupe très populaire dans un premier temps (1985 avec "Tchiki Boum"), puis se sophistique de plus en plus et acquiert une aura quasi mythique, synonyme de qualité et d'originalité.
La voix et le look de Muriel joueront un rôle majeur dans la célébrité du groupe.
Mais ce sont les textes et les musiques, ainsi que les clips, de Daniel qui les feront entrer dans le panthéon des légendes du rock héxagonal.
4 albums et 15 singles vendus à 3 millions d'exemplaires plus tard, le groupe se sépare : nous sommes en 1993.

Un exemple de leurs talents : "Pendant que les champs brûlent"


mardi 21 février 2012

Deus ex machina

Découvrez les dessins de Boutanox et les scénarii d'Anton, son compère.
Excellents créateurs inspirés des aventures et mésaventures des Dieux de l'Olympe-Whalalah-Nirvana et autres résidences célestes !
Quelques planches pour l'exemple :



dimanche 19 février 2012

Célimène et le Cardinal


Le 14 janvier 1992, le théâtre de la Porte-Saint-Martin propose au public une oeuvre originale.

Le dramaturge Jacques Rampal a eu l'idée d'écrire une suite à la pièce de Molière, "Le Misanthrope".

20 ans après leur rupture, Alceste retrouve Célimène : si le féminisme de cette dernière semble s'être assagi dans une vie de mère de famille bourgeoise, la jeune femme est toujours pétillante et désireuse de plaire. Notre homme par contre est plus mur, plus sûr de lui et surtout, il est devenu un puissant ecclésiastique !
 
Créé par Ludmilla Mikaël et Gérard Desarthes, la pièce, écrite en alexandrins dans le style du XVIIème siècle, est un festival d'intelligence et de mots d'auteur.
Un grand moment de la scène française.


samedi 18 février 2012

Soumbou ya ya !

Histoire de changer d'air - à tous les sens du terme - laissons un moment nos oreilles, nos coeurs et nos âmes vagabonder vers l'Afrique.
Vers le Mali précisément.

Pour y retrouver le grand musicien Ali Farka Touré, né le 31 octobre 1939 à Kanau et décédé le 7 mars 2006 à Bamako.
On va l'écouter en compagnie de Toumani Diabaté, son cadet, né le 10 aout 1965 à Bamako.


jeudi 16 février 2012

Fredric Brown

Fredric Brown est un écrivain étasunien né le 29 octobre 1906 à Cincinnati (Ohio) et décédé le 11 mars 1972 à Tucson (Arizona).
Auteur inventif et brillant, il alterna les space operas et les récits d'anticipation plus intimistes.
Il excelle dans le genre de la nouvelle où son humour parfois corrosif fait merveille.
Quatre titres incontournables :
Quand soudain les étoiles se mettent en mouvement, est-ce un prélude à la fin du monde, ou seulement un message à destination des hommes ?
Et que feriez-vous si tout à coup votre chien, hilare, vous adressait la parole ? Si une souris nommée Mikey vous demandait son chemin ?

Enfermé dans une cabane en plein désert, Luke Devereaux, auteur de science-fiction en mal d'invention, invoque désespérément sa muse – de toute évidence retenue ailleurs – quand soudain... on frappe à la porte. Et un petit homme vert, goguenard, apostrophe Luke d'un désinvolte «Salut Toto !».
Un milliard de Martiens, hâbleurs, exaspérants, mal embouchés, d'une familiarité répugnante, révélant tous les secrets, clamant partout la vérité, viennent d'envahir la Terre.
Mais comment s'en débarrasser ?

10 juin 1954. La première tentative de lancement d'une fusée vers la Lune se solde par un échec disons... cuisant. Du moins pour Keith Winston, journaliste dans une revue de science-fiction, littéralement désintégré dans le jardin de son patron par l'explosion du projectile et... réintégré dans un univers parallèle où monstres hideux aux yeux pédonculés et femmes de l'espace en sous-vêtements sexy côtoient le commun des mortels avec le plus grand naturel, sur fond de guerre intergalactique entre Arcturus et la Terre.
Pris pour un espion arcturien, Winston ne devra son salut qu'à sa connaissance de la littérature de science-fiction. Mais trouver votre double installé dans votre appartement et votre petite amie fiancée à un autre, découvrir que les machines à coudre peuvent ouvrir la voie de l'hyperespace, voilà de quoi ébranler l'esprit le plus ouvert de cet univers en folie !
Ce fut au moment où la grosse mouche bleue pénétra dans la classe que Shorty Mac Cabe décida finalement que le cours de logique du Pr Dolohan était dépourvu d'intérêt.
Certes, il était plus passionnant de poursuivre la grosse mouche bleue partie en emportant ses mains et, par-delà le paradoxe du temps, de méditer sur l'utilisation du lance-pierre dans la chasse aux dinosaures.
Percuter à 50 km/heure une petite fille à bicyclette et n'en jamais retrouver trace, voilà de quoi préoccuper Lorenz Kane. Mais quand il eut délibérément tué une autre personne – également introuvable –, il fut convaincu qu'il était le seul à exister.
Mais ce qu'on sait moins c'est qu'il est l'auteur de la plus courte nouvelle de science fiction jamais écrite !
La voici :
"The last man on Earth sat alone in a room. There was a knock on the door..."
"Le dernier homme  sur Terre était assis seul dans une pièce. Soudain, on frappa à la porte..." 
Je vous laisse méditer...

mercredi 15 février 2012

Réclame

C'était en ces temps où la publicité s'appelait encore la réclame et les affiches ne proposaient pas de photos mais de jolis dessins...








 

lundi 13 février 2012

Tous les goûts sont dans ma nature

En 1995, le génial Jacques Dutronc propose un duo incongru avec Etienne Daho.
Ce sera le plus grand succès de son album "Brèves rencontres".
Paroles de Dutronc, musique de Daho.
Dommage que le clip soit si hétéro pour un titre pareil, on pouvait espérer plus sulfureux...


dimanche 12 février 2012

Pete & Tim


Pete Sampras est une des légendes du tennis et l'un des plus grands joueurs de tous les temps.
14 titres du Grand Schelem entre 1990 et 2002 ! Seul Roland-Garros manque à ce palmarès mythique.
Né le 12 août 1971 à Washington, DC, Petros Sampras se manifesta tout au long de sa carrière par son fair-play, son humilité, sa discrétion et son formidable jeu service-volée dont il fut le dernier représentant.
Mais ce que je veux surtout retenir de lui, c'est cet épisode, en quart de finale de l'Open d'Australie 1995.


Celui qui est son entraineur depuis 1992, Tim Gullikson, un ancien joueur de double avec son frère jumeau Tom, a été victime d'une attaque cérébrale pendant l'entrainement de son poulain et a du être rapatrié aux Etats-Unis. Sampras passe difficilement les huitièmes de finale contre Magnusson (il a été mené deux sets à zéro) et se retrouve en quart face au numéro un du moment, Jim Courrier.
Ravagé d'inquiétude pour celui qui est devenu son ami le plus proche depuis 3 ans, Pete se retrouve à disputer un cinquième set. Il fond en larmes pendants les changements de côté et même pendant les échanges.


Un spectateur lui crie "Gagne pour Tim!". Et il le fait !

Admirable attitude de Courrier qui console son vainqueur !

Il bat ensuite Michael Chang en demi mais s'incline en finale contre André Agassi.
Il dédiera néanmoins son parcours et toutes ses victoires à venir à son entraineur et ami, diagnostiqué entre temps d'un cancer au cerveau inopérable.
Tim Gullikson décédera le 3 mai 1996 à 44 ans.

Son frère Tom, fonde alors la "Tim et Tom Gullikson Foundation" qui vient en aide aux patients atteints de cancer et à leurs familles.

vendredi 10 février 2012

Architecture soviétique

On moque souvent le style de construction de l'ex- Union Soviétique.
On a souvent raison.
Toutefois, les clichés ci-dessous vont vous montrer que les architectes d'URSS pouvaient faire preuve d'originalité.
Même si le fait que les réalisations soient en béton en limite singulièrement l'esthétique...