samedi 28 février 2009

Lui, c'est Ralf

Ralf König, auteur allemand de romans dessinés gay...

L'auteur imitant sa créature...

The Beautiful Game

En 1976, en Irlande du Nord, c'est une équipe catholique qui remporte la championnat provincial de football.
Dans les années qui suivent, plusieurs joueurs sont morts - de mort violente -, blessés et handicapés à vie, éxilés ou croupissant en prison pour avoir rejoint l'IRA.
Prenant connaissance de cette anecdote, Andrew Lloyd Webber demande au dramaturge-scénariste et journaliste Ben Elton de lui écrire le synopsis d'une nouvelle comédie musicale sur ce sujet.
On est en 1999, et l'année suivante voit la création de "The Beautiful Game".

Les deux hommes ont composé un véritable brulôt pour l'époque : ce n'est pas encore le temps où on considère que les gens de l'IRA ne sont que des assassins mafieux, des criminels sadiques et pourris.
C'est entre deux vagues d'attentats que la pièce est créee : l'opinion ne comprend pas qu'on fasse d'un tel sujet le thème d'un musical ! C'est l'échec, le plus sévère de ALW : à peine un an à l'affiche ! Et une critique désastreuse !

Il faut dire que Ben Elton ne se contente pas de livrer une attaque en règle contre les terroristes républicains.
Il signe un portrait charge contre les supporters de football, brutes avinés, ou abièrisés, abruties et stupides, confondant le sport et la baston !
Attaquer en même temps l'Irlande et le foot : il faut un certain courage...ou une inconscience forgée par les succès précédents !

En détail :
John, Thomas et Daniel sont les joueurs vedettes de l'équipe qui triomphe au championnat.



John a des sentiments pour Mary mais il n'est pas de bon ton de les professer en public.



Après le meurtre sauvage d'un de leurs amis par des exaltés protestants, Thomas décide de s'engager dans les rangs de l'IRA. Arrêté pour avoir fait le guet lors d'une action commando, il saute le pas : il s'évade et devient un terroriste actif.



John flirte aussi avec l'Ira. Dans le même temps, il se rapproche de Mary et l'épouse. Ils auront un enfant, un petit garçon.
John se fait lui aussi enfermer par la police britannique. Pendant sa détention, Daniel visite souvent Mary pour lui soutenir le moral, en toute amitié. Comme il n'est pas militant, Thomas décide de "protéger" la femme de son frère d'armes : il blesse grièvement Daniel qui restera handicapé des jambes. Le lendemain, il est abattu par l'armée.
A sa sortie de prison, John décide de rejoindre la clandestinité pour continuer la lutte. Mary refuse de le suivre et d'admettre cette attitude

.
La pièce se termine alors que John junior va participer à sa première partie de foot d'importance.
Sa mère lui souhaite simplement d'avoir "a beautiful game"...

En 2008, Andrew Lloyd Webber et Ben Elton ont revisité leur oeuvre et l'ont remonté à Toronto sous le titre "The Boys on the Photography".
J'espère que cette ré-écriture n'aura pas trop affadit le propos original et rendu l'histoire "politiquement correcte"...
On attend pour 2009 la mise en scène à Londres et sans doute l'enregistrement de cette nouvelle version...à suivre donc !

vendredi 27 février 2009

Yvon Deschamps

En 2007, au Festival "Juste pour Rire", ce grand "monologuiste" québécois a donné sa dernière prestation :

Quelle jubilation on peut lire dans les yeux et le sourire de ce jeune homme de 72 ans qui livre son exposé si politiquement incorrect...

jeudi 26 février 2009

Birdy

Birdy est un garçon spécial : il est dévoré par une passion ! Il ne vit que pour les oiseaux !
Il les observe, les étudie et ne rêve que de les imiter : voler !
Son meilleur ami l'accompagne partout et toujours dans ses excentricités : jusqu'au jour où ils sont tous deux appelés à servir au Viet-Nam !
Lors d'une opération, Birdy craque et doit être rapatrié et interné : il ne parle plus et prostré, se comporte comme un oiseau.
Son ami Al, blessé, rentre à son tour et vient tenter de faire revenir Birdy à la vie ordinaire.
Quand il y parvient enfin, c'est pour voir son copain grimper sur le toit de la clinique et sauter dans le vide en écartant les bras...

Alan Parker a un don : il sait filmer, composer des images, non, peindre des tableaux vivants qui racontent des histoires incroyables ("Angel Hearts", "The Wall", "Evita"...) et envoutantes.
Deux comédiens, au début de leur carrière, font une création inouïe : Nicholas Cage et surtout Matthiew Modine, prodigieux ! Plus vrai mordu d'ornithologie qu'aucun écologiste ne le sera jamais ! Le rôle d'une vie !

Grand Prix spécial du jury à Cannes en 1985, "Birdy" est le seul et unique film à ce jour, que je sois allé voir deux fois au cinéma, à trois jours d'intervalle !



J'ai lu quelque part qu'Alan parker n'aimait pas la fin du roman dont il s'est inspiré et qui voit Birdy mourir...Pendant tout le tournage, il a rejeté toutes les propositions de ses assistants quant à l'immeuble qui devait servir à la scène fianle sous des prétextes divers et parfois futiles...Jusqu'à ce que, le dernier jour, l'un d'eux découvre la maison - et le toit - qui a permis de clôre cette histoire sur un sourire...

mercredi 25 février 2009

Concours Eurovision (12)

2000 : Croatie


"Kada zaspu antheli" par Goran Karan

Paroles de Nadad Nincevic, musique de Zdenko Runjic.

70 points, 9ème sur 24.

samedi 21 février 2009

Maurice B. , magicien...

...et sa muse, le grand Jorge Donn !

mercredi 18 février 2009

Concours Eurovision (11)

2005 : Lettonie



"The war is not over" par Walters et Kazha.

Paroles et musique de Martins Freimanis.

85 points, 10ème sur 25 après avoir remporté la même position en demi-finale.

Une très jolie balade de ce duo letton, inattendu en finale et qui réalisa une performance méritoire et qui aurait justement mérité un petit peu mieux...

dimanche 15 février 2009

Akhénaton

Aménophis IV, Pharaon de la XVIIIème dynastie, dit le Pharaon hérétique, car il fit mettre en veilleuse, sous son règne, le culte des Dieux traditionnels de l'Egypte pour centrer la vie religieuse sur Aton, le disque solaire.Le couple qu'il formait avec Nefertiti était l'interface entre le peuple et ce dieu unique : pas besoin de clergé pour s'adresser à Aton.
Cette révolution mystique s'accompagna d'une nouvelle vision artistique, à la fois plus réaliste dans les sujets (animaux, scène de la vie quotidienne, familiale, travaux des champs...) et plus stylisée dans la forme : Pharaon étant un être d'exception, il convenait de la représenter avec des traits hors du commun.
Mais le structure sociale demeura la même, même si les largesses du monarque amélioraient l'ordinaire des habitants de sa nouvelle capitale, Akétaton !
Sa construction et celle des nouveaux temples, accaparant tout le temps du roi, affaiblit la position de l'Empire dans le Monde antique.
A sa mort, après 17 ans de règne, ses successeurs rétablirent l'ordre ancien et n'eurent de cesse d'effacer toutes traces de cet épisode historique et y parvinrent quasiment puisque ce n'est qu'à la fin du XIXème siècle que l'existence de ce roi fut (re)découverte.

Akhénaton, révolutionnaire ? Apôtre d'un monothéisme avant l'heure ? ou illuminé fanatique qui a conduit son pays au bord du gouffre ?

Hymne à Aton

Ce chant d'amour et de ferveur, le plus vibrant que nous ait légué la littérature de l'ancienne Egypte, passe pour avoir été rédigé par Akhenaton lui-même, vers 1360 av. J.-C. Plusieurs versions avec variantes en ont été retrouvées dans les sépultures saccagées des dignitaires de Tell el-Amarna. Voici les passages essentiels de l'exemplaire le plus complet provenant de la tombe de Ay.

« Splendide est ton lever à l’horizon du ciel,
Ô vivant Aton, créateur de toute vie !
Quand tu t’es levé dans le ciel d’orient
tu emplis toute terre de ta beauté.
Tu es beau, tu es grand, tu rayonnes, haut au-dessus de la terre ;
tes rayons embrassent toutes les contrées,
autant que tu en as créé.
Tu es Rê, tu atteins leurs limites,
tu les lies pour ton fils bien-aimé.
Bien que tu sois lointain, tes rayons sont sur la terre,
On te voit mais ta route est invisible.

» Quand tu disparais à l’occident du ciel,
le monde est dans l’obscurité comme dans la mort.
On dort dans les chambres, la tête couverte,
le regard ne peut rien apercevoir.
Si bien que si l’on dérobait des biens placés sous la tête,
on ne le remarquerait même pas.
Chaque lion quitte sa tanière,
chaque serpent mord,
règne l’obscurité, la terre est dans le silence,
car celui qui l’a faite repose dans son horizon.

» La terre s’illumine quand tu te lèves sur l’horizon ;
quand tu brilles comme Aton dans le jour,
tu chasses l’obscurité ;
lorsque tu lances tes rayons
les Deux-Terres sont en fête.

[ … ]

» Tu as fait la terre selon ton désir, toi seul,
et les hommes, le bétail, petit et grand,
tout ce qui sur la terre marche avec les jambes,
tout ce qui est en haut,
qui vole avec des ailes,
le pays de Kharou [Syrie] et le Koush [Nubie],
la terre d’Egypte.
Tu as mis chaque homme à sa place,
tu pourvoies à ses besoins ;
chacun a ses biens, son temps de vie.

[ … ]

» Tes rayons nourrissent tous les champs,
quand tu brilles, ils vivent et croissent par toi.
Tu as créé les saisons afin de parfaire tout ce que tu as fait,
l’hiver qui apporte la fraîcheur, et la chaleur que tu dispenses.
Tu as fait le ciel au loin afin d’y briller,
et de voir ta création.
Car tu es seul, brillant sous l’aspect de l’Aton vivant.

» Depuis que tu as créé la terre,
tu te lèves pour ton fils qui est né de ton corps,
le Roi qui vit par Maât, Seigneur des Deux-Terres,
Néferkheperourê Waenrê,
le fils de Rê qui vit par Maât, le Seigneur des Couronnes,
Akhenaton, grand dans son temps de vie,
et la Grande épouse royale qu’il aime, la Maîtresse des Deux-Terres,
Néfernefrou-Aton Néfertiti vivante pour l’Eternité. »

d’après le texte (ca 1360 avant notre ère) retrouvé sur la tombe de Ay.

samedi 14 février 2009

Bare, a pop opera

Il y a plusieurs façons de faire un spectacle sur la jeunesse :
on gribouille un scénario débile, on fait s'agiter sur une chorégraphie formatée et navrante une troupe de post adolescents siliconés et interchangeables au son d'une musique de supermarché, on promeut le tout à grand renfort de publicité parce qu'on est un grand groupe de l'industrie du divertissement et on a l'affligeant "High School Musical 1,2,3,4,5...37,38" etc !

On peut aussi adapter courageusement une pièce de théâtre allemande de 1880, scandaleuse à son époque et encore controversée de nos jours, qui parle de l'éveil des jeunes à la sexualité (homo et hétéro) et à la cruauté du monde adulte. On fait un carton sur Broadway et c'est mérité car on a une bonne musique et de jeunes interprètes de qualité :
"Spring Awakening"
n'a pas usurpé son succès !

Enfin, et c'est ma préférée, on est un petit couple gay, issu d'une high school catholique nord américaine, et on utilise sa propre vie pour faire un "musical" original !

Si les deux créateurs, Damon Intrabartolo et Jon Hartmere ne sont plus ensemble que pour le travail artistique, c'est bien leur coup de foudre adolescent qui a servi de matière première à "Bare, a pop opera" !Synopsis :
Peter et Jason sont secrètement amants; secrètement car Jason est le leader de l'équipe de football et tient à sa réputation de séducteur...de minettes !
Peter lui, ne demande qu'à crier son amour sur les toits et à assumer au grand jour...

La jolie et peu farouche Ivy est amoureuse de Jason. Matt, un autre élève de leur classe, en pince pour Ivy !
Effrayé par l'enthousiasme de Peter, Jason, juste avant les vacances de Noël, va céder aux avances d'Ivy, alors que Peter, un soir d'alcoolisation un peu poussée, va confier la vérité à Matt...A la fin de l'année scolaire, Ivy se découvre enceinte de Jason. Matt, jaloux, crache le morceau en public : Jason est gay !Dépité par la trahison de son amant, Peter le plaque ! Jason, de son côté n'assume pas ses responsabilités et découvre en écoutant Ivy plaider son amour pour lui, que ce qu'il entend exprime précisément ce qu'il ressent pour Peter !
Avant la représentation de "Roméo et Juliette" - que la classe a répété toute l'année pour la fête de remise des diplômes - Jason demande à Peter de partir avec lui. Peter lui répond qu'il ne veut plus fuir et le repousse.
Désespéré Jason avale une dose mortelle de GHB et pendant le spectacle, embrasse Peter sur la bouche et succombe dans ses bras.La remise des diplômes est l'occasion pour tous de s'interroger sur leur rôle dans le drame et sur l'existence qui les attend...
Des esprits chagrins ont dit que l'histoire véhiculait un certain nombre de clichés :
homo refoulé, école catholique, parents inattentifs à leur progéniture, prêtre réac, nonne au grand coeur...
Ben oui, comme toutes les histoires (presque) vraies, celle ci a son lot d'idées reçues ou qui semblent telles à ceux qui n'en connaissent pas la réalité.

Bien sûr c'est une tragédie, mais je préfère y voir une parabole d'espoir : Pour vivre heureux, vivons vrais !
Ce qui tue Jason, c'est de ne pas avoir cru en la force de ses sentiments pour Peter.
Il n'a pas voulu imaginer qu'à eux deux ils pouvaient bousculer le Monde !
Il a préféré l'apparence, l'image que les autres lui renvoyaient de lui même !
C'est d'avoir cédé au conformisme, d'avoir refusé de poser le pied en dehors du chemin balisé par ses copains, sa famille et les prêtres...
D'avoir pensé que se renier est la meilleure solution pour être heureux !

Jason s'est tué d'être déjà mort !

Banal ça ? Pour des ados chez qui le conformisme est une seconde nature et l'esprit grégaire un absolu, c'est révolutionnaire !

Des textes en langage d'aujourd'hui, avec des gros mots, des fautes de syntaxe, une musique variée, qui va de la balade pop à la soul en passant par le bon vieux rock, des chanteurs frais, convaincus et crédibles, font de "Bare" une jolie peinture, intemporelle, de la jeunesse et de sa découverte de l'amour...
J'aime bien quand les créateurs font preuve d'originalité et ne se contentent pas d'adapter, même avec talent, les idées des autres...
Et si j'aime mieux que les histoires gay finissent bien, celle ci est vraiment très attachante...





vendredi 13 février 2009

C'est Claire...

Claire Bretécher, une de mes créatrice de "petits mickeys" préférée,

des Frustrés....
à Agrippine...

jeudi 12 février 2009

David Hockney

Je ne suis pas un inconditionnel de ce peintre britannique, dandy et touche à tout, au style multi forme...

Mais ces quelques toiles me plaisent bien...
Certains comprendrons aisément pourquoi...

mercredi 11 février 2009

Perth, l'autre ville du rugby

Les joueurs des antipodes ont choisi une voie différente des Stadistes pour s'afficher dans le plus simple appareil...Pas mal non plus ! Ca donne envie de faire du sport, non ?

11 février

Mon cher Frédéric,

Ca fait 49 ans aujourd'hui que tu es venu au monde.

J'ai encore devant les yeux la fenêtre de la maternité de l'hôpital de Meaux que je fixais avec émotion en tenant la main de grand mère. J'étais trop jeune pour pouvoir monter rendre visite à maman et c'est ainsi que je t'ai vu pour la première fois, dans ses bras, derrière la vitre de sa chambre.

J'ai aussi dans l'oreille les cris de Yves, notre benjamin, quand tu lui as refermé sur les doigts la chaise longue avec laquelle il voulait jouer... pour qu'il ne se fasse pas mal ! J'en ai été malade pendant trois jours !

Et cette fin d'après-midi quand tu m'as interpelé, au sortir de je ne sais plus quel garage à vélos ou local à poubelles, pour me dire que tu avais fait l'amour avec une fille pour la première fois : tu rayonnais ! Comme dit si bien Sardou, tu "avais avalé la lumière" !

Ce jour aussi, où après mon coming-out, tu m'as accompagné en voiture pour aller chercher celui qui allait partager ma vie pendant 6 ans et devenir un membre de notre famille : on n'a pas parlé de ça en chemin, mais ce non-dit valait pour moi, qui appréhendais ta réaction, tous les discours du monde !

Tes enfants, Mickaël et Jennifer. Ton chien, Stiff. Tes chats...
Et le reste...

49 ans que tu es arrivé.
Et dans huit jours, 3 ans que tu es parti !

Tu sais, j'ai un peu moins peur de devoir y aller un jour maintenant que je sais que tu m'y attends...

Bon anniversaire, frangin !

mardi 10 février 2009

The Dark Crystal

On connait Jim Henson comme le père des Muppets et ses dérivés, comme Fraggle Rock.
On sait moins qu'avec son compère Franck Oz, il a été à l'origine des décors et des costumes de Labyrinth, ave David Bowie.
On a aussi oublié qu'il a réalisé, en 1982, avec son équipe de géniaux techniciens des effets spéciaux, un des chefs d'oeuvre du cinéma d'animation.
Toutes les techniques de l'époque sont ici exploitées : aucun trucage numérique, aucune incarnation humaine; aucun dessin animé ! Rien que des automates, des marionnettes, des illusions, des artifices d'artisans...

Et tout cela au service d'un script ambitieux :
Dans un monde lointain dans le temps et l'espace, la terre est ravagée et désertique.
La faute à un accident qui a brisé le Cristal primordial, qui concentre l'énergie émise par les trois soleils et la redistribue à la surface de la planète.
La race qui porte la responsabilité de cet accident s'est trouvée scindée en deux : les Mystics, pacifiques et méditatifs et les Skekses, cruels et cupides qui règnent sans partage sur ce monde malade.
Pour assoir leur autorité, les Skekses ont massacré le peuple des Gelflins, d'où doit venir le sauveur.
Seul Jen leur a échappé et a été élevé par le Grand Maitre des Mystics.
A la mort de ce dernier, il part pour un voyage initiatique qui lui permettra de retrouver la partie manquante du Cristal, investir le Château des Skekses, guérir le coeur du monde et rendre la prospérité à la planète sur laquelle Mystics et Skekses se seront réunifiés.

Servi par une musique superbe, signée Trevor Jones, cette production, un peu méprisée à sa sortie, bien que récompensée du grand Prix du festival du Film Fantastique d'Avoriaz, mérite le statut de film culte qu'elle a acquis aujourd'hui !



Malheureusement, je n'ai pas trouvé d'extrait convenable et significatif : ce montage de photos, de qualité moyenne car non numériques, rend bien pourtant l'ensemble de l'oeuvre.

lundi 9 février 2009

Blaise Cendrars

Frédéric-Louis Sauser, 1887-1961 : écrivain et poète d'origine suisse, naturalisé français.
Romancier, journaliste et "bourligueur" impénitent...

Ses ouvrages les plus célèbres "Moravagine", "L'Or", "L'Homme Foudroyé" et ses poèmes : "Pâques à New York",

et ce quasi reportage, transfiguré et échevelé...

Prose du Transsibérien

En ce temps-là, j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J'étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance
J'étais à Moscou dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours
Car mon adolescence était si ardente et si folle
Que mon coeur tour à tour brûlait comme le temple d'Ephèse ou comme la Place Rouge de Moscou quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j'étais déjà si mauvais poète
Que je ne savais pas aller jusqu'au bout.

Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare croustillé d'or,
Avec les grandes amandes des cathédrales, toutes blanches
Et l'or mielleux des cloches...
Un vieux moine me lisait la légende de Novgorod
J'avais soif
Et je déchiffrais des caractères cunéiformes
Puis, tout à coup, les pigeons du Saint-Esprit s'envolaient sur la place
Et mes mains s'envolaient aussi avec des bruissements d'albatros
Et ceci, c'était les dernières réminiscences
Du dernier jour
Du tout dernier voyage
Et de la mer.

Pourtant, j'étais fort mauvais poète.
Je ne savais pas aller jusqu'au bout.
J'avais faim
Et tous les jours et toutes les femmes dans les cafés et tous les verres
J'aurais voulu les boire et les casser
Et toutes les vitrines et toutes les rues
Et toutes les maisons et toutes les vies
Et toutes les roues des fiacres qui tournaient en tourbillon sur les mauvais pavés
J'aurais voulu les plonger dans une fournaise de glaive
Et j'aurais voulu broyer tous les os
Et arracher toutes les langues
Et liquéfier tous ces grands corps étranges et nus sous les vêtements qui m'affolent...
Je pressentais la venue du grand Christ rouge de la révolution russe...
Et le soleil était une mauvaise plaie
Qui s'ouvrait comme un brasier

En ce temps-là j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de ma naissance
J'étais à Moscou où je voulais me nourrir de flammes
Et je n'avais pas assez des tours et des gares que constellaient mes yeux

En Sibérie tonnait le canon, c'était la guerre
La faim le froid la peste et le choléra
Et les eaux limoneuses de l'Amour charriaient des millions de charognes
Dans toutes les gares je voyais partir tous les dernier trains

Personne ne pouvait plus partir car on ne délivrait plus de billets
Et les soldats qui s'en allaient auraient bien voulu rester...
Un vieux moine me chantait la légende de Novgorod

Moi, le mauvais poète, qui ne voulais aller nulle part, je pouvais aller partout(...)

Or, un vendredi matin, ce fut enfin mon tour
On était en décembre
Et je partis moi aussi pour accompagner le voyageur en bijouterie qui se rendait à Kharbine
Nous avions deux coupés dans l'express et 34 coffres de joailleries de Pforzheim
De la camelote allemande "Made in Germany"
Il m'avait habillé de neuf et en montant dans le train j'avais perdu un bouton
- Je m'en souviens, je m'en souviens, j'y ai souvent pensé depuis -
Je couchais sur les coffres et j'étais tout heureux de pouvoir jouer avec le browning nickelé qu'il m'avait aussi donné

J'étais très heureux, insouciant
Je croyais jouer au brigand
Nous avions volé le trésor de Golconde
Et nous allions, grâce au Transsibérien, le cacher de l'autre côté du monde
Je devais le défendre contre les voleurs de l'Oural qui avaient attaqué les saltimbanques de Jules Verne
Contre les khoungouzes, les boxers de la Chine
Et les enragés petits mongols du Grand-Lama
Alibaba et les quarante voleurs

Et les fidèles du terrible Vieux de la montagne (...)

Blaise Cendrars, Le Transsiberien, premiers kilometres

Et pourtant, et pourtant
J'étais triste comme un enfant
Les rythmes du train
La "moëlle chemin-de-fer" des psychiatres américains
Le bruit des portes des voix des essieux grinçant sur les rails congelés
Le ferlin d'or de mon avenir
Mon browning le piano et les jurons des joueurs de cartes dans le compartiment d'à côté
L'épatante présence de Jeanne
L'homme aux lunettes bleues qui se promenait nerveusement dans le couloir et me regardait en passant
Froissis de femmes
Et le sifflement de la vapeur
Et le bruit éternel des roues en folie dans les ornières du ciel
Les vitres sont givrées
Pas de nature!
Et derrière, les plaines sibériennes le ciel bas et les grands ombres des taciturnes qui montent et qui descendent
Je suis couché dans un plaid
Bariolé
Comme ma vie
Et ma vie ne me tient pas plus chaud que ce châle écossais
Et l'europe toute entière aperçue au coupe-vent d'un express à toute vapeur
N'est pas plus riche que ma vie
Ma pauvre vie
Ce châle
Effiloché sur des coffres remplis d'or
Avec lesquels je roule
Que je rêve
Que je fume
Et la seule flamme de l'univers
Est une pauvre pensée...

Blaise Cendrars, Le Transsiberien, souvenirs

Du fond de mon coeur des larmes me viennent
Si je pense, Amour, à ma maîtresse;
Elle n'est qu'une enfant que je trouvai ainsi
Pâle, immaculée au fond d'un bordel.
Ce n'est qu'une enfant, blonde rieuse et triste.
Elle ne sourit pas et ne pleure jamais;
Mais au fond de ses yeux, quand elle vous y laisse boire
Tremble un doux Lys d'argent, la fleur du poète.

Elle est douce et muette, sans aucun reproche,
avec un long tressaillement à votre approche;
Mais quand moi je lui viens, de ci, de là, de fête,

Elle fait un pas, puis ferme les yeux- et fait un pas.
Car elle est mon amour et les autres femmes N'ont que des robes d'or sur de grands corps de flammes, Ma pauvre amie est si esseulée, Elle est toute nue, n'a pas de corps -elle est trop pauvre.

Elle n'est qu'une fleur candide, fluette,
La fleur du poète, un pauvre lys d'argent,
Tout froid, tout seul, et déjà si fâné‚
Que les larmes me viennent si je pense à son coeur.

Et cette nuit est pareille à cent mille autres quand un train file dans la nuit
-Les comètes tombent-
Et que l'homme et la femme, même jeunes, s'amusent à faire l'amour.

Le ciel est comme la tente déchirée d'un cirque pauvre dans un petit village de pêcheurs
En Flandres
Le soleil est un fumeux quinquet
Et tout au haut d'un trapèze une femme fait la lune.
La clarinette le piston une flûte aigre et un mauvais tambour
Et voici mon berceau
Mon berceau
Il était toujours près du piano quand ma mère comme madame Bovary jouait les sonates de Beethoven
J'ai passé mon enfance dans les jardins suspendus de Babylone
Et l'école buissonière dans les gares, devant les trains en partance
Maintenant, j'ai fait courir tous les trains derrière moi
Bâle-Tombouctou
J'ai aussi joué aux courses à Auteuil et à Longchamp
Paris New-York
Maintenant j'ai fait courir tous les trains tout le long de ma vie
Madrid-Stokholm
Et j'ai perdu tous mes paris
Il n'y a plus que la Patagonie, la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse, la Patagonie, et un voyage dans les mers du Sud
Je suis en route
J'ai toujours été en route
Le train fait un saut périlleux et retombe sur toutes ses roues
Le train retombe sur ses roues
Le train retombe toujours sur toutes ses roues

(...)

Effeuille la rose des vents
Voici que bruissent les orages déchaînés
Les trains roulent en tourbillon sur les réseaux enchevêtrés
Bilboquets diaboliques
Il y a des trains qui ne se rencontrent jamais
D'autres se perdent en route
Les chefs-de gare jouent aux échecs
Tric-Trac Billard Caramboles Paraboles
La voie ferrée est une nouvelle géométrie
Syracuse Archimède
Et les soldats qui l'égorgèrent
Et les galères Et les vaisseaux
Et les engins prodigieux qu'il inventa
Et toutes les tueries
L'histoire antique L'histoire moderne
Les tourbillons Les naufrages
Même celui du Titanic que j'ai lu dans un journal
Autant d'images-associations que je ne peux pas développer dans mes vers
Car je suis encore fort mauvais poète
Car l'univers me déborde
Car j'ai négligé de m'assurer contre les accidents de chemins de fer
Car je ne sais pas aller jusqu'au bout
Et j'ai peur
(...)

A partir d'Irkoutsk le voyage devint beaucoup trop lent
beaucoup trop long
Nous étions dans le premier train qui contournait le lac Baïkal
On avait orné la locomotive de drapeaux et de lampions
Et nous avions quitté la gare aux accents tristes de l'hymne au Tzar
Si j'étais peintre, je déverserais beaucoup de rouge, beaucoup de jaune sur la fin de ce voyage
Car je crois bien que nous étions tous un peu fou
Et qu'un délire immense ensanglantait les faces énervées de mes compagnons de voyage
Comme nous approchions de la Mongolie
Qui ronflait comme un incendie
Le train avait ralenti son allure
Et je percevais dans le grincement perpétuel des roues
Les accents fous et les sanglots
d'une éternelle liturgie

Blaise Cendrars, Le Transsiberien, J'ai vu

J'ai vu
J'ai vu les train silencieux les trains noirs qui revenaient de l'Extrême-Orient et qui passaient en fantôme
Et mon oeil, comme le fanal d'arrière, court encore derrière ses trains
A Talga 100 000 blessés agonisaient faute de soins
J'ai visité les hôpitaux de Krasnoïarsk
Et à Khilok nous avons croisé un long convoi de soldats fous
J'ai vu dans les lazarets les plaies béantes les blessures qui saignaient à pleines orgues
Et les membres amputés dansaient autour ou s'envolaient dans l'air rauque
L'incedie était sur toutes les faces dans tous les coeurs
Des doigts idiots tambourinaient sur toutes les vitres
Et sous la pression de la peur les regards crevaient comme des abcés
Dans toutes les gares on brûlait tous les wagons
Et j'ai vu
J'ai vu des trains de soixante locomotives qui s'enfuyaient à toute vapeur pourchassés par les horizons en rut et des bandes de corbeaux qui s'envolaient désespérément après
Disparaître
Dans la direction de Port-Arthur (...)

dimanche 8 février 2009

Miss Saïgon

Madame Butterfly, vous connaissez ?
Cette geisha qui tombe amoureuse d'un officier britannique, a un enfant de lui et pour le forcer à le prendre en charge, se suicide ?

Claude-Michel Schoenberg est un compositeur français, entre autre de "Les Misérables", qui a une grande culture. Il connait parfaitement l'opéra de Puccini.
De plus, une image de la guerre du Viet Nam l'a marqué : la photo d'une jeune femme qui tend à un GI quittant l'ambassade US de Saïgon, quelque jours avant sa chute, l'enfant qu'elle a eu d'un soldat.
Il a été ému qu'une mère puisse se sacrifier ainsi par amour pour son enfant, afin de lui offrir une vie"à l'américaine", existence qu'elle croit idéale...

Avec son complice, Alain Boublil, il compose une version moderne de "Madame Butterfly" en la situant au Sud Viet Nam, une semaine avant la prise de contrôle du pays par les communistes.

Kim, une danseuse-entraineuse d'un bar pour militaires, provoque un coup de foudre chez Chris, un GI qui attend d'être rapatrié. Romantique, la jeune femme tombe amoureuse. Si son partenaire d'un soir est sincère sur le moment, il quitte le pays avec ses frères d'armes et se refait une vie aux Etats Unis.
Kim, pendant ce temps a eu un enfant de Chris et après avoir tué l'homme à qui elle avait été promise par son père, pour protéger son enfant, elle fuit, avec l'Ingénieur, son ancien protecteur du bar louche, jusqu'à Bangkok.
En Amérique, John, le meilleur ami de Chris se consacre aux bâtards que les GI ont laissé en Indochine. Au cours de ses recherches en faveur de ces enfants, il découvre que Kim est en vie et le dit à Chris. Celui-ci, anéanti, décide de se rendre en Thaïlande avec sa femme pour venir en aide à son ancien amour et à son fils.
Sur place, les deux femmes s'affrontent et Kim comprend qu'elle n'a plus la place qu'elle espérait dans le coeur de Chris et pour que son fils ait la vie dont elle a toujours rêvé pour lui, elle décide de forcer la main de son père et se suicide.

Le show est crée en 1989 à Londres :
Simon Bowman
y est un émouvant Chris, sincère et dépassé par les évènements; Peter Policarpou un superbe John que la guerre a rendu généreux et noble; Claire Bloom, une Helen, la femme de Chris, compréhensive, compatissante et digne.
Reste le rôle de l' Ingénieur, gérant du club et protecteur de l'héroïne : Jonathan Pryce (qui sera le Peron d'Alan Parker dans "Evita") s'y colle avec brio et fantaisie.
Le producteur, le génial Cameron MacKintosh, veut qu'il crée aussi le rôle à Broadway.
Les syndicats américains s'y opposent et exigent que ce soit un artiste d'origine asiatique. MacKintosh tente alors LE coup de bluff du théâtre moderne : il annonce que si ce n'est pas Pryce qui joue l' Ingénieur, le spectacle sera purement et simplement annulé ! On approche de la date de la première et le producteur tient bon! Les syndicats cèdent : Pryce est sur scène le soir de la générale !
Pour ne pas apparaitre pour ce qu'il n'est pas, MacKintosh remplacera Pryce par un chanteur d'origine asiatique quelques temps plus tard, mais la volonté des créateurs aura pris le pas sur le politiquement correct !

Mais la plus belle anecdote concerne le personnage de Kim.
Schoenberg veut une inconnue : il auditionne, avec ses paroliers, des dizaines de candidates. Aucune ne semble correspondre à leurs attentes. Les auteurs voient se profiler le syndrome de Scarlett O'Harra pour le film "Autant en emporte le vent".
Un ami de Schoenberg, de retour des Philippines, lui conseille d'aller entendre une jeune chanteuse qui se produit à Manille dans différentes revues musicales.
Claude-Michel Schoenberg, Alain Boublil et Herbert Kretzmer (le parolier anglais) débarquent à Manille et tombent littéralement sous la charme de Léa Salonga.
C'est elle, leur Kim, celle dont ils ont rêvé !
Issue d'un milieu très pauvre, pour ne pas dire miséreux, de la banlieue de la capitale philippine, Léa a 18 ans et va incarner son personnage avec une telle vérité et une telle intensité qu'aujourd'hui encore, 20 ans plus tard, elle demeure LA référence absolue du rôle !

"Miss Saïgon" est pour moi, un des 10 plus grand spectacles musicaux du monde : le synopsis nous emporte dans le tourbillon de l' Histoire, qui broie les gens ordinaires en dépit des grands sentiments qui les animent.
Les chansons sont les véhicules puissants des émotions, tant dans les textes que dans la musique, truffée d'allusions classiques, et bien évidement, au travers des interprètes exceptionnels, évoqués plus haut.

10 ans de succès à Londres, 8 ans à Broadway et de multiples versions de par le monde...
La preuve que les français savent faire des "musicals" de qualité pour peu qu'on leur en donne les moyens...et que le désir de création l'emporte sur toute autre considération !


La déclaration d'amour de Kim à son fils : I'd give my life for you !


Pendant que Kim rêve de Chris, Helen veille sur son sommeil..."I still believe"


John, de retour aux USA, fait campagne en faveur des enfants naturels des GI restés au Viet Nam.


Le joli duo d'amour de Kim et Chris lors de leur rencontre...

samedi 7 février 2009

Peanuts

Le chef d'oeuvre de Charles M.Schulz est depuis longtemps ma bd favorite...

Un astucieux internaute a eu l'idée d'imaginer les personnages de cette saga à l'âge de jeunes adultes, façon manga.

Très impressionnant, non ?


Lucy, Linus et Charlie BrownFranklin, Schroeder et Crado
Charlie et la petite fille rousseLucy, Violet et Patty
Linus et Sally Brown....

La mystèrieuse Mme St Onge

Mme St.Onge est une chanteuse Québecoise des années soixante dix.
Encore aujourd’hui, on recherche des informations sur qui elle était.
Qui se cache derrière ce nom?
Des rumeurs ont prétendu qu’il s’agissait de Jacques Desrosiers, un interprète qui eu son heure de célébrité à la même époque.
En réalité, son vrai nom serait Francine Laplante et elle aurait déjà tenté de faire carrière sous le nom de Maryse Marshall.
Elle serait décédé en 2007 à l’âge de 56 ans.

Mélomanes curieux, débouchez vos trompes d'Eustache, voici la diva :

vendredi 6 février 2009

Les Choses de la Vie

Pierre est un ingénieur marié qui a une liaison avec le très jolie Hélène.
Comme cette aventure restera toujours une aparté à sa vie et qu'il en a conscience, un jour, Pierre décide de rompre avec Hélène bien qu'il l'aime comme un adolescent.
Il lui écrit une lettre de rupture la met dans sa poche et prend la route. A un carrefour, il a un accident.
Transporté à l'hôpital, il décède avant d'avoir revu ni sa femme ni sa maîtresse.
Arrivée sur place, son épouse se voit remettre la lettre de rupture par l'infirmière.
Apercevant Hélène qui accourt à son tour, et devant sa douleur à l'annonce du décès de Pierre, elle détruit la lettre...

La fable de Paul Guimard nous raconte une histoire simple, quotidienne, presque banale.
L'adaptation de Claude Sautet rend bien justice à cette fluidité et cette limpidité.
L'incarnation, car c'est plus qu'une interprètation, de Romy Schneider et Michel Piccoli, nous rend les personnages plus proches et plus touchants.

Les plus grands films ne sont pas forcement les plus chers, les plus riches en effets spéciaux qui sont les meilleurs...



Philippe Sarde a composé une petite merveille de musique que la belle Romy a enregistré sous le titre de "La Chanson d'Hélène" sur des paroles de Jean Loup Dabadie.

jeudi 5 février 2009

Concours Eurovision (10)

1995 : Suède



"Se pa mig" par Jan Johansen

Paroles de Ingela Forsman, musique de Hakan Almqvist et Bobby Ljunggren.
3ème sur 23 avec 100 points.

Favorite à mi parcours, la chanson suédoise de fait doubler par le Norvège et l'Espagne !
Moi, je la trouve sympa cette petite ritournelle scandinave et le chanteur aussi ! Pas vous ?

Concours Eurovision (9)

2002 : France



"Il faut du temps" par Sandrine François.

Paroles de Patrick Bruel et Marie Florence Gros, musique de Rick Allison.
5ème sur 24 avec 104 points.

Cette année là, on avait une bonne interprète, une musique classique certes, mais un texte fort : j'aime bien "Monsieur Ghandi est mort, est-il mort pour longtemps ?" (ce genre de paradoxe doit avoir un nom, quelqu'un le connait ?)...

mercredi 4 février 2009

Osvaldo Cavandoli

En mars 2007 j'ai appris le décès d'Osvaldo Cavandoli, le papa de La Linéa, à 87 ans !
J'ai réalisé alors que sa petite créature datait déjà de...1969 !

Bon anniversaire à la Linéa, donc !
Et un clin d'oeil à son créateur, où qu'il soit...



mardi 3 février 2009

Reine de la nuit

Beaucoup d'hommages à des personnes disparues sur ce blogue : ça ressemble de plus en plus à une nécropole !

Pour se remonter le moral, écoutons la sublime Régine interprèter, sur une musique de Michel Magne, un poème de Vahé Katcha.

lundi 2 février 2009

Fernando Pessoa


Fernando Antonio Nogueira Pessoa , né et mort à Lisbonne (Portugal), 13 juin 1888 - 30 novembre 1935.

Poète et écrivain lusitanien, il utilisa environ 30 pseudonymes différents pour signer ses oeuvres
Ce n'est qu'après sa mort qu'on put faire un inventaire exhaustif de son oeuvre et relier ces signatures variées entre elles...

Cette relative dispersion l'empêcha sans doute de recevoir les honneurs que son immense talent aurait dû lui valoir (comme le Nobel par exemple) : sa pensée unique et originale en font l'un des auteurs les plus importants de la littérature universelle.

C'est aujourd'hui l'orgueil de sa patrie et si vous vous promenez dans Lisbonne, au coin d'une rue dans le quartier du Chiado, devant le café A Brasileira, vous le verrez, assis à sa table, qui contemple la vie qui passe...

Nous sommes pour moitié ce que nous sommes
et pour moitié ce que nous pensons être.

Dans le torrent, une moitié parvient à la rive,
l'autre se noie.


J'aime...

J'aime ce que je vois parce que je cesserai
Un jour ou l'autre de le voir.
Je l'aime aussi parce qu'il est.

Dans cet intervalle placide où je suis ma propre fiction,
D'aimer, bien plus que d'être,
J'aime qu'il y ait tout et que je sois.

Mieux ne sauraient m'offrir, s'ils revenaient,
Les dieux primitifs
Car, eux non plus, ne savent rien.


Sensationnalisme

Celui qui a entendu mes vers m'a dit : "Qu'y a-t-il là de nouveau ?"
Tout le monde sait qu"une fleur est une fleur et qu'un arbre est un arbre.
Mais moi j'ai répondu : "Tout le monde ? voire..."
Car tout le monde aime les fleurs parce qu'elles sont belles, et moi je suis différent.
Et tout le monde aime les arbres parce qu'ils sont verts et donnent de l'ombre, mais pas moi.
J'aime les fleurs parce qu'elles sont des fleurs, directement.
J'aime les arbres parce qu'ils sont des arbres, sans ma pensée.



Futurisme

Je ne sais. Une sens me fait défaut, une prise
sur la vie, sur l'amour, sur la gloire...
A quoi bon une quelconque histoire,
un quelconque destin ?

Je suis seul, d'une solitude jamais atteinte,
creux en dedans, sans futur ni passé.
Sans me voir, semble-t-il, s'écoulent les instants,
mais ils passent sans que leur pas soit léger.

Je prends un livre, mais ce qui reste à lire déjà me lasse.
veux-je penser, ma conclusion d'avance me fait mal.
Le rêve me pèse avant d'être rêvé. Sentir
a terriblement l'air du déjà vu.

N'être rien, être une figure de roman,
sans vie, sans mort matérielle, une idée,
une chose que rien ne rende utile ou laide,
une ombre sur un sol irréel, un songe épouvanté...


Mer portugaise

La mer salée, combien de ton sel
Est fait des larmes du Portugal !

Parce que nous t'avons franchie,

que de mères ont pleuré !

Que d'enfants ont en vain prié !

Que de fiancées ne se sont pas mariées,

Pour que tu sois nôtre, ô mer !


Cela en valait-il la peine ? Tout vaut la peine
Si l'âme n'est pas mesquine.
Qui veut dépasser le Cap Bojador
Doit dépasser le douleur.
Dieu a donné à la mer l'abîme et le péril
Mais c'est sur elle qu'Il a reflété le ciel.



Ode maritime

Viens, Nuit extatique et silencieuse,
Viens envelopper dans la nuit manteau blanc
Mon coeur...

Sereinement comme une brise dans l'après-midi
légère,
Paisiblement, comme la caresse d'une mère,

Avec les étoiles brillant au creux de tes mains,

Et la lune mystérieuse masque sur ton visage.

Tous les sons résonnent d'une autre manière

Lorsque tu viens.


Lorsque tu entres toutes les voix s'éteignent,
Personne ne te voit entrer,

Personne ne sait que tu es entrée,

Sinon en voyant soudain que tout de recueille,

Que tout perd ses arêtes et ses couleurs,

Et qu'au firmament encore bleu clair,

Croissant parfaitement dessiné, ou cercle blanc,

ou simple lumière nouvelle qui vient,

La lune commence à être réelle.