lundi 30 décembre 2019

C'est de l'eau, c'est du vent

Je ne suis pas un super fan de Claude François.

En fait, je ne retiens de sa discographie, outre son dernier single deux titres signés Roda-Gil, que le célébrissime "Comme d'habitude".

Du moins jusqu' à il y a peu.

Quand je suis retombé, au hasard d'un article, sur ce petit chef d'oeuvre.

Sur une musique d' Alice Dona, CloClo arrive à donner du relief au texte de Pierre Delanoë, et à rendre moins pénible le temps qui passe et qui chamboule nos existences.

C'est de l'eau, c'est du vent....


samedi 28 décembre 2019

PaJaMa ou le trio de l'objectif

A l'été 1937, sur la plage de Fire Island, Etat de New York, trois artistes qui commencent à se faire un nom dans la peinture, se lancent dans un exercice de photographie amateur.

Comme ce sont des artistes, leurs clichés sont tout sauf réellement "amateurs" et se révèlent des compositions tellement remarquables que tous les trois en tirerons une influence pour leurs oeuvres futures.

Ces trois personnes ce sont

Paul Cadmus (1904-1999)


Jared French (1905-1988)


et Margaret French, son épouse


Les photos mettent en scène les trois amis ainsi que des artistes gays - peintres, écrivains, danseurs - en vacances sur l'île.

Elles sont signées de l'acronyme PaJaMa pour Paul-Jared-Margaret.





















jeudi 26 décembre 2019

El Italiano

Pour ces deux jours post Noël je vous offre un extrait d'un spectacle...dont je ne sais RIEN !

J'ai téléchargé cette vidéo il y a quelques temps déjà et aujourd'hui je suis incapable de le retrouver sur la toile pour en retrouver l'origine.

Toutefois, hormis la langue italienne parlée par les acteurs, l'intrigue reste compréhensible par tout un chacun.

Faites vous une idée et si vous, vous savez de quel pièce cette scène est issue, merci de poster un commentaire... 😏


mercredi 25 décembre 2019

Joyeux Noël

En 1968, la grande Barbara nous raconta une petite histoire de circonstance...


JOYEUX NOEL à tous !

lundi 23 décembre 2019

Donovan, éternel poète


Donovan Philip Leitch est né le 10 mai 1946 dans le quartier de Glasgow nommé Maryhill.

Fasciné très jeune par des artistes comme Woody Guthrie ou Bob Dylan, il apprend la guitare à 14 ans.
Instrumentiste doué, il fait la connaissance du musicien Derrol Adams qui va lui offrir sa première participation à un show télévisé.

Mickie Most, producteur des groupes Herman's Hermits et Animals lui fait enregistrer ses premiers disques avec les plus grands instrumentistes de l'époque comme Jimmy Page et John Paul-Jones.

Auteur-compositeur (sous son nom de Leitch ) il enchaîne les succès dans les années 60 puis 70.
Proche des Rolling Stones, il élève le fils de Brian Jones à sa mort.
Il rencontre les Beatles et enseigne à John Lennon et George Harrison sa méthode de picking particulière. Il influence l'intérêt du groupe pour la spiritualité orientale et la méditation transcendantale.

Aujourd'hui, Donovan continue sa carrière mais reste en retrait du courant main stream de la musique mondiale.

Je vous propose, dans un retour en arrière fréquent sur ce blogue, de le retrouver au temps de sa splendeur, physique et artistique.

Ah, la photo au début c'est lui aujourd'hui.
En 1965, il était comme ça :


Eh oui... Putain de temps !

"Colors" avec Pete Seeger


"Jennifer Juniper"


"Mellow Yellow"


"Catch the wind" en duo avec Crystal Gayle


"Hurdy Gurdy Man"


"Sailing homeward"


samedi 21 décembre 2019

Sports insolites : 10 - Cooper's Hill Cheese Rolling

Outre l'Asie du sud-est, une des terres les plus fertiles en compétitions originales et insolites, demeure sans doute le Royaume-Uni.

C'est dans ce pays, dans le Gloucestershire, plus précisément à Cooper's Hill, près de Gloucester, que se déroule chaque année le

Cooper's Hill Cheese Rolling and Wake Race.

Du haut de la colline, on laisse rouler un fromage rond de 4 kilos de Double Gloucester Cheese.
Puis une vingtaine de concurrents se lancent à sa poursuite.
Le vainqueur est le candidat qui réussit à le bloquer. Enfin, ça c'est la théorie.
En réalité il suffit de passer la ligne d'arrivée le premier pour gagner le fromage.

Cinq courses se succèdent, selon les catégories d'âge et de sexe.

Cette cérémonie a eu lieu à l'origine chaque lundi de Pentecôte, avant d'être ensuite déplacée au Spring Bank Holiday, le dernier lundi de mai.
Deux origines possibles ont été proposées pour la cérémonie.

Le premier est dit qu'il est né d'une exigence de maintien des droits de pâturage sur la commune.

La deuxième proposition concerne les origines païennes de la coutume de faire rouler des objets le long de la colline. On pense que des bottes de broussailles brûlantes ont été roulées sur la colline pour représenter la naissance du nouvel an après l'hiver.
Liée à cette croyance est la dispersion traditionnelle de petits pains, biscuits et bonbons au sommet de la colline par le maître de cérémonie.  On dit que c'est un rite de fertilité pour encourager les fruits de la récolte.

La première preuve écrite de roulage de fromage se trouve dans un message écrit au crieur de Gloucester en 1826, même alors, il était évident que l'événement était une vieille tradition.

Chaque année, l'événement devient de plus en plus populaire, avec des concurrents venus du monde entier pour concourir, ou même simplement pour regarder.
Des accidents ont lieu régulièrement.
En 1993, quinze personnes ont été blessées, dont quatre grièvement.

Le champion toutes catégories, depuis 1979 - date du premier archivage des résultats - s'appelle Chris Anderson : il a rafflé 22 titres de 2005 à 2018 !

Pour vous faire une idée, voici des images de la compétition 2019 :

jeudi 19 décembre 2019

Gaspard de la Nuit


Gaspard de la Nuit est un recueil de 70 courts poèmes en prose.
Il a été composé par Louis Jacques Napoléon Bertrand, dit Aloysius Bertrand qui naquit le 20 avril 1807 à Ceva (Piémont).


C'est à Dijon où a été nommé son père, capitaine de gendarmerie, qu'Aloysius poursuit ses études.
De 18216 à 1832 il participe aux activités de la Société d'Etudes de la Ville.

C'est dans la revue littéraire de la Société qu'il publie ses premiers poèmes, aussi bien en vers qu'en prose.

Ayant dédié un poème à Victor Hugo, ce dernier le complimente et le jeune homme, enhardi, part pour Paris en 1828.
Bien que devenu chef de famille à la mort de son père cette même année, c'est sa tante paternelle qui subvient aux besoins de tous.

Dans la capitale, il est reçu dans tous les salons : il rencontre Hugo, Nodier ou encore Sainte-Beuve.
Honteux de son pauvre statut social, il peine à trouver sa place.
Il contracte, en 1829, une tuberculose pulmonaire qui le contraint à s'aliter.

L'année suivante, de retour à Dijon, il devient journaliste dans deux revues politiques locales.
Il collabore également à des périodiques parisiens, tel Le Mercure de France.

En 1833, après avoir enfin fait représenter une de ses pièces à Dijon (il avait essuyé plusieurs refus lors de son premier séjour parisien), il repart pour Paris où il se fait embaucher comme secrétaire du Baron Roederer, à la Manufacture Saint Gobain. Sa mère et sa soeur viennent le rejoindre.

Au printemps 1834, il tombe amoureux d'une certaine Célestine, amour qui ne semble pas complètement partagé.

Toujours aussi pauvre, Aloysius vit d'expédients et d'emprunts auprès des intellectuels qu'il a connu dans les salons. Il a même été aidé par la reine Marie-Amélie et le gouvernement, ainsi que par le sculpteur David d'Angers qui était devenu son ami.

Il retente sa chance vers le théâtre mais sans succès, en dépit de multiples remaniement de ses oeuvres.
Hospitalisé encore une fois en 1838, il pense enfin pouvoir faire publier ses poèmes. Mais cet espoir est déçu à nouveau et il est de retour à l'hôpital Necker en mars 1841.
Là il retrouve David d'Angers, par hasard en visite.
Le sculpteur le veille jusqu'à sa mort le 29 avril 1841.

La vie du poète fait écho à celle de son recueil le plus célèbre : Gaspard de la Nuit.

En 1829, les poèmes de ce jeune homme sont salués par les cercles littéraires parisiens.
Bertrand prend contact avec un éditeur qui fait faillite : les manuscrits sont mis sous séquestre !
C'est après leur levée qu'il revient à Dijon.
Lors de son retour dans la capitale en 1833, Aloysius confie ses poèmes à l'éditeur Renduel qui, s'il verse une avance, ne les publie pas. Relancé en 1836, même scénario.
En 1839, un éditeur d'Angers se montre intéressé mais Renduel détient toujours les textes.
Quand, en 1840, Bertrand s'adresse à nouveau à lui dans une ultime démarche, Renduel s'est retiré des affaires !
C'est David d'Angers, légataire universel du poète, qui fera publier le recueil en 1842 avec l'aide de Sainte Beuve.

Les écrits d'Aloysius Bertrand, un temps oubliés au XIXème siècle, ont été réhabilités par Charles Beaudelaire qui fit réimprimer l'ouvrage en 1868.
Il fut le premier à considérer Bertrand comme "l'inventeur" du poème en prose.
Plus tard Stéphane Mallarmé, Max Jacob, Pierre Reverdy, André Breton, reconnurent Aloysius Bertrand comme un précurseur de leur style et un inspirateur.

Cette suite de tableaux d'inspiration à la fois romantique, gothique et picturale, préfigure le symbolisme et offre une vision pittoresque du Moyen Âge, revisité à l'aune de la magie des visions intérieures du poète. Reconnaissant pour maîtres Hugo, Gautier, Byron et Nodier, Bertrand convoque tout un arsenal romantique (châteaux, clochers gothiques, monastères, sylphides, gnomes, fées, démons, alchimistes, aventuriers, brigands, vagabonds, sabbats, gibets, etc.) dont il donne une vision personnelle, à la fois fantasque et ironique. Souvent étranges ou fantastiques, ces tableaux pleins de magie et d'ésotérisme sont aussi influencés par le clair-obscur de la peinture.

Le clair de lune

Oh ! qu'il est doux, quand l'heure tremble au clocher,
la nuit, de regarder la lune qui a le nez fait comme
un carolus d'or !

Deux ladres se lamentaient sous ma fenêtre, un chien
hurlait dans le carrefour, et le grillon de mon foyer
vaticinait tout bas.

Mais bientôt mon oreille n'interrogea plus qu'un silence
profond. Les lépreux étaient rentrés dans leurs chenils,
aux coups de Jacquemart qui battait sa femme.

Le chien avait enfilé une venelle, devant les pertuisanes
du guet enrouillé par la pluie et morfondu par la bise.

Et le grillon s'était endormi, dès que la dernière bluette
avait éteint sa dernière lueur dans la cendre de la cheminée.

Et moi, il me semblait, - tant la fièvre est incohérente ! -
que la lune, grimant sa face, me tirait la langue comme
un pendu !


Ondine

- " Écoute ! - Écoute ! - C'est moi, c'est Ondine qui
frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta
fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ;
et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui
contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau
lac endormi.

" Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant,
chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais,
et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le
triangle du feu, de la terre et de l'air.

" Écoute ! - Écoute ! - Mon père bat l'eau coassante
d'une branche d'aulne verte, et mes sœurs caressent de
leurs bras d'écume les fraîches îles d'herbes, de nénuphars
et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc 
et barbu qui pêche à la ligne ! "


Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son
anneau à mon doigt pour être l'époux d'une Ondine, et
de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.

Et comme je lui répondais que j'aimais une mortelle,
boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa
un éclat de rire, et s'évanouit en giboulées qui
ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus.


La ronde sous la cloche

C’était un bâtiment lourd, presque carré, entouré de ruines, et dont la tour principale, qui possédait encore son horloge, dominait tout le quartier.
Fenimore Cooper.


Douze magiciens dansaient une ronde sous la grosse cloche de Saint-Jean. Ils évoquèrent l’orage l’un après l’autre, et du fond de mon lit je comptai avec épouvante douze voix qui traversèrent processionnellement les ténèbres.

Aussitôt la lune courut se cacher derrière les nuées, et une pluie mêlée d’éclairs et de tourbillons fouetta ma fenêtre, tandis que les girouettes criaient comme des grues en sentinelle sur qui crève l’averse dans les bois.

La chanterelle de mon luth, appendu à la cloison, éclata ; mon chardonneret battit de l’aile dans sa cage ; quelque esprit curieux tourna un feuillet du Roman de la Rose qui dormait sur mon pupitre.

Mais soudain gronda la foudre au haut de Saint-Jean. Les enchanteurs s’évanouirent frappés à mort, et je vis de loin leurs livres de magie brûler comme une torche dans le noir clocher.

Cette effrayante lueur peignait des rouges flammes du purgatoire et de l’enfer les murailles de la gothique église, et prolongeait sur les maisons voisines l’ombre de la statue gigantesque de Saint-Jean.

Les girouettes se rouillèrent ; la lune fondit les nuées gris de perle ; la pluie ne tomba plus que goutte à goutte des bords du toit, et la brise, ouvrant ma fenêtre mal close, jeta sur mon oreiller les fleurs de mon jasmin secoué par l’orage.


Encore un printemps

Encore un printemps, — encore une goutte de rosée qui se bercera un moment dans mon calice amer, et qui s’en échappera comme une larme.

Ô ma jeunesse ! tes joies ont été glacées par les baisers du temps, mais tes douleurs ont survécu au temps qu’elles ont étouffé sur leur sein.

Et vous qui avez parfilé la soie de ma vie, ô femmes ! s’il y a eu dans mon roman d’amour quelqu’un de trompeur, ce n’est pas moi, quelqu’un de trompé, ce n’est pas vous !

Ô printemps ! petit oiseau de passage, notre hôte d’une saison qui chante mélancoliquement dans le cœur du poète et dans la ramée du chêne !

Encore un printemps, — encore un rayon du soleil de mai au front du jeune poète, parmi le monde, au front du vieux chêne, parmi les bois !


A M. David, statuaire

Non, Dieu, éclair qui flamboie dans le triangle
symbolique, n'est point le chiffre tracé sur les lèvres
de la sagesse humaine !

Non, l'amour, sentiment naïf et chaste qui se voile
de pudeur et de fierté au sanctuaire du cœur, n'est
point cette tendresse cavalière qui répand les larmes
de la coquetterie par les yeux du masque de l'innocence !

Non, la gloire, noblesse dont les armoiries ne se
vendirent jamais, n'est pas la savonnette à vilain qui
s'achète, au prix du tarif, dans la boutique d'un journaliste!

Et j'ai prié, et j'ai aimé, et j'ai chanté, poète pauvre et souffrant ! 
Et c'est en vain que mon cœur déborde
de foi, d'amour et de génie !

C'est que je naquis aiglon avorté ! L'oeuf de mes destinées, 
que n'ont point couve les chaudes ailes de la prospérité, 
est aussi creux, aussi vide que la noix dorée de l'Égyptien.

Ah ! l'homme, dis-le-moi, si tu le sais, l'homme,
frêle jouet, gambadant suspendu aux fils des passions;
ne serait-il qu'un pantin qu'use la vie et que brise la mort ?


Chèvremorte
Et moi aussi j’ai été déchiré par les épines de ce désert, et j’y laisse chaque jour quelque partie de ma dépouille.
Les Martyrs, livre X.


Ce n’est point ici qu’on respire la mousse des chênes et les bourgeons du peuplier, ce n’est point ici que les brises et les eaux murmurent d’amour ensemble.

Aucun baume, le matin après la pluie, le soir aux heures de la rosée ; et rien pour charmer l’oreille que le cri du petit oiseau qui quête un brin d’herbe.

Désert qui n’entend plus la voix de Jean-Baptiste ! Désert que n’habitent plus ni les hermites ni les colombes !...

Ainsi mon âme est une solitude où, sur le bord de l’abîme, une main à la vie et l’autre à la mort, je pousse un sanglot désolé.

Le poète est comme la giroflée qui s’attache, frêle et odorante, au granit, et demande moins de terre que de soleil.

Mais hélas ! je n’ai plus de soleil, depuis que se sont fermés les yeux si charmants qui réchauffaient mon génie !

lundi 16 décembre 2019

Divas divines : 23 - Régine


Elle est née le lendemain de Noël 1929 à Anderlecht, en Belgique.

Elle s'appelle Régina Zylberberg.

Mais pour le show biz et le monde de la nuit, elle est Régine tout court.

La Reine de la Nuit, l'icône de la fête parisienne qu'elle exporta à travers le monde dans la vingtaine de clubs portant son nom et qui réunissait toute la jet-set internationale.

De drames personnels en faillites financières, la vie de Régine est une histoire people hors du commun.

Son premier fiancé, pendant la guerre, est arrêté par la Gestapo le jour même où il allait lui demander de l'épouser. Expédié dans un camp de concentration, il ne reviendra pas.

Le fils - unique - qu'elle eut avec son second mari Paul Rotcage, Lionel, elle eut la douleur de l'enterrer en 2006, âgé de 58 ans.

Mais outre son sens de la fête, son talent pour promouvoir les tendances qui vont marcher, outre ses piètres qualités de femme d'affaires - quatre ou cinq faillites retentissantes en témoignent - on retiendra de Régine sa générosité.
Jamais absente quand on lui demande de participer à une cause caritative, elle a fondé en 1984
SOS Drogue International, association pour laquelle elle a liquidé un grand nombre de robes, accessoires et autres souvenirs.

Elle a chanté Gainsbourg, Barbara, Aznavour, Salvador, VassiliuSerge Lama, mais aussi Jean-Loup Dabadie, Frédéric Botton, Eddy Marnay et Pierre Delanoe.

Et quelques grands écrivains - alors en devenir - ont prêté leur plume à l'artiste.

L'auteure dramatique Françoise Dorin, sur une musique de Francis Lai ,lui a écrit

"Qu'est-ce que vous voulez qu'j'en fasse"


Jean Cau, romancier et éditorialiste, qui fut le secrétaire de Jean-Paul Sartre, sur une musique de Philippe-Gérard, signa

"Je veux être celle"


Sur une musique de Frédéric Botton, un texte composé par Françoise Sagan 

"De toutes manières"



Plus surprenant, cette chanson, proposée par Patrick Modiano - futur Prix Nobel sur une musique de Hugues de Courson

"L'Aspire-à-coeurs"


Et ce touchant texte du poète Gaston Bonheur mis en notes par S. Saguy et G.Abeilhé

"Rue des Rosiers"


Certains trouveront pathétique cette vieille dame de 90 ans qui repart en tournée, mais la musique, la fête, la joie, le plaisir, c'est toute sa vie.
Une vie qui n'en fût pas toujours une, de fête....

"Un jour, je quitterai tout" du romancier libanais Vahé Katcha, musique de Michel Magne :


samedi 14 décembre 2019

Les Crevettes Pailletées


Les Crevettes Pailletées est un film de Cédric Le Gallo et Maxime Govare sorti en 2019.

Inspiré de l'histoire vraie d'une équipe de water-polo gay qui cherche à se qualifier pour les Gay Games, le scénario, signé des deux metteurs en scène, est étoffé de l'expérience personnelle de Cédric Le Gallo qui est lui même membre de cette équipe.

Le film nous raconte l'histoire suivante :

Matthias Le Goff, vice champion du monde de natation, est sanctionné par la fédération pour avoir tenu des propos homophobes à l'encontre d'un journaliste. Il va devoir entraîner une équipe de water-polo gay pendant trois mois afin de les qualifier pour les Gay Games qui doivent se tenir en Croatie.
Deux univers, deux conceptions de l'existence vont se heurter pour mieux se comprendre au final.


Les acteurs, habitués aux seconds rôles, sont tous crédibles et jouent parfaitement la partition.
On citera Nicolas Gob (Matthias Le Goff), Alban Lenoir (Jean, le leader du club), Mickaël Abitboul, David Baiot, Romain Lancry, Roland Menou, Geoffrey Couët, Romain Brau, Felix Martinez forment une équipe sympathique même si parfois caricaturale.

Car oui ce film est bourré de clichés : mais ils sont assumés comme tels, c'est toute la différence avec d'autres comédies. 
Mais ce n'est pas l'essentiel : c'est d'abord l'histoire d'une ouverture d'esprit, d'un apprentissage de la tolérance, du respect (voire de l'amitié) envers des gens différents de soi. 
C'est l'histoire d'une bande de potes qui ne prennent rien au sérieux, surtout pas leur passion commune du water-polo, perçu comme un prétexte ludique pour s'échapper du quotidien et se sentir en "famille". 
C'est aussi, par petites touches, certes - mais c'est bien là - un portrait acidulé de la "communauté" gay, qui sait se montrer intolérante (envers les lesbiennes, les hétéros) voire tyrannique en jouant de son statut de minorité pour faire preuve de mesquinerie, de lâcheté. 
Et qui se drogue pour masquer la vacuité de son existence. 
Mais qui a décidé que la vie devait avoir un sens, une valeur ? Les hétéros qui dirigent le monde ! Cette définition ne concerne donc pas les gays et nos personnages sont donc légitimes dans leurs excès ! et celui qui fuit c'est celui qui est le plus "assimilé" ! 
Et c'est ici qu'on retrouve les clichés : ceux-ci ne sont-ils pas destinés à stigmatiser ceux qui dévient de la norme ? 
Donc, les gays ne doivent pas les combattre mais les faire leurs, dans un esprit libertaire et révolutionnaire contre la société "hétéro-normée", comme on dit dans le film...


Prix du Jury au Fastival du film de comédie de l'Alpe-d'Huez en 2019, 
et Prix du Public au Festival International du film francophone de Tübingen-Stuttgart cette même année, 
Les Crevettes Pailletées ont été pressenties pour une série télévisée mais finalement, on se dirige plutôt vers une suite long métrage de leurs aventures.
En attendant, elles poursuivent, à ce jour, une carrière internationale.

jeudi 12 décembre 2019

La cabane de verre de Neile Cooper


Neile Cooper est une artiste américaine.
Elle crée des bijoux en verre et en émail.

C'est aussi une originale qui souhaitait vivre au plus près de la nature.

Aussi s'est-elle construit, tout à côté du Lac Mohawk dans le New Jersey, une cabane tout en vitraux, du sol au plafond en passant par les murs.

C'est là qu'elle réalise ses créations.
C'est le siège de sa société, la Glass Cabin Company

Mais visitons cette curiosité imaginée par une artiste qui vit dans son oeuvre :












lundi 9 décembre 2019

Concours Eurovision (59) : Liban, essai non transformé

2005

Liban

Oui, vous avez bien lu, le Liban a tenté de participer au Concours Eurovision de la Chanson.
Et cette année là tout semble prêt à Beyrouth.
Le diffuseur national est membre de l'UER, rien ne semble s'y opposer.

La chanson est sélectionnée en interne par Télé Liban :

"Quand tout s'enfuit", interprété par Aline Lahoud.

Paroles de Roméo Lahoud, musique de Jad Rahbani.


Mais, direz-vous, je ne me souviens pas avoir entendu cette chanson lors du Concours 2005 à Kiev !
Et vous aurez raisons.

Courant février 2005, les négociations entre TL et l'UER sont rompues et le Liban déclare forfait.
Pourquoi ?

La constitution du pays interdit à la télévision nationale de faire de la publicité pour un produit israélien.
Il est donc impossible pour Télé Liban de retransmettre intégralement le Concours, qui inclut la prestation d'Israël.
Et le règlement de l'UER est formel : le diffuseur DOIT proposer à son public la totalité du spectacle...!
Donc, nous ne sommes pas près de voir le Liban participer à l'Eurovision !

samedi 7 décembre 2019

ReCirquel, le cirque new look made in Budapest

Pas facile de nos jours de se lancer dans l'aventure circassienne : sous la pression du public et de diverses associations, il faut se passer d'animaux et demeurer spectaculaire tout en respectant les normes de sécurité.

C'est pourtant le pari relevé par le chorégraphe hongrois, Bence Vàgi.


Né à Budapest le 15 octobre 1981, il étudie la danse et la chorégraphie au Liverpool Institute of Performed Arts, dont il sort avec une maîtrise de direction musicale.

Bence participe à plusieurs spectacles musicaux hongrois, puis co-écrit, met en scène et chorégraphie ses propres créations.

En 2013, il fonde ReCirquel, une compagnie qui propose des spectacles mariant la danse, le cirque, la musique et le théâtre.


La troupe, composée de jeunes artistes diplômés de l'Institut National de Formation des Artistes, a son siège au Müpa, le Palais des Arts de Budapest.
C'est dans cette enceinte qu'ont lieu les créations de ReCirquel.





Les performances sont jouées un peu partout à travers le monde : Montréal, Paris, Tel-Aviv, Vicenza, New York, Edinburgh (plusieurs reprises au Fringe Festival) et sont toutes écrites, réalisées, chorégraphiées par Bence Vàgi.

Pour vous faire une idée de ce que propose la compagnie - ouvertement influencée par Le Cirque du Soleil - voici une compilation des "trailers" des différents shows :


En 2017, ReCirquel se produit lors du gala de clôture du Championnat du Monde de Natation qui se déroulait à Budapest. En voici la bande annonce :


jeudi 5 décembre 2019

Charles Demuth, peintre tous azimuts


Charles Demuth est un peintre étatsunien, né le 8 novembre 1883 à Lancaster (Pennsylvanie).

Il vit avec sa famille dans une ancienne taverne de la ville, datant du XVIIIème siècle et dans laquelle il passera la majeure partie de sa vie.

Depuis l'âge de 6 ans - suite à un accident ou une maladie- Charles a une infirmité de la hanche et doit marcher avec une canne.
Il développe également un diabète et devient le premier américain à bénéficier d'un traitement à l'insuline.

De 1901 à 1910, il poursuit des études supérieures brillantes à la Drexel University, puis à la Pennsylvanie Academy of Fine Arts de Philadelphie dont il sort diplômé et où il se lie avec le poète William Carlos Williams, qui restera son ami toute sa vie.

Il se rend à Paris à plusieurs reprises entre 1907 et 1913.
C'est là qu'il découvre le cubisme et, au cours de ses sorties dans les lieux gays de la capitale - notamment aux Bains Lafayette -, il rencontre celui qui sera son compagnon jusqu'à sa mort, son compatriote de Lancaster, Robert Evans Locher.


Après avoir rejoint le groupe avant-gardiste d'Alfred Stieglitz, il se lance dans l'illustration de romans et l'aquarelle.
A partir de 1920, ses collages, portraits et objets divers, font de Demuth, pour certains, un précurseur du Pop-Art.

De retour à Lancaster avec son amant, il s'installe dans la maison familiale qui deviendra après sa mort, le 23 octobre 1935, d'un complication diabétique, le Musée Demuth.

Charles Demuth assuma toute son existence son homosexualité et la fit figurer dans son oeuvre.
Il travailla l'art pictural dans la manière de plusieurs écoles : figurative puis cubiste puis pré-abstraite, passant de la gouache à l'aquarelle et au dessin et au collage.
Il est aujourd'hui une gloire de la ville de Lancaster.

Baie de Biarritz
Homme marchant sur la lande

And the home of the braves

Bienvenue dans notre ville

Modern Conveniences

End of the parade

Paquebot
In the key of blue


The tower

Stairs
Trees and rooftops

Dunes à Provincetown
The circus

Circus
Trois marins pissant
Soldats sur la plage

Aux bains (avec autoportrait)

Aux Bains Turcs

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Numero 5