mardi 7 décembre 2021

Pita Taufatofua, sportif toutes saisons

 

C'est l'histoire d'un garçon qui sait se fixer des objectifs et se donner les moyens de les atteindre avec persévérance.

Tout commence le 5 novembre 1983, à Brisbane, en Australie : c'est là que nait un jeune tongien du nom de Pita Nikolas Taufatofua.

S'il commence ses études dans des établissements de l'archipel de Tonga, c'est à Brisbane qu'il obtient son diplôme d'ingénieur au Saint Peter's Lutheran College.

Le jeune Pita a 5 ans quand il débute l'entrainement au taekwondo tout en sacrifiant aux activités traditionnelles de son pays comme la culture et la récolte du manioc.

"Six jambes cassées, trois déchirures de ligaments, trois mois en fauteuil roulant, 18 mois avec des béquilles et des centaines d'heures de physiothérapie", tel est le bilan de son entrainement en vue du tournoi de qualification olympique de taekwondo d'Océanie à Port Moresby, en février 2016.

Après trois tentatives - en 2004, 2008 et 2012 -, Pita réussit enfin à se qualifier et est désigné comme porte drapeau de la délégation de Tonga pour les JO de Rio de Janeiro en août.

Il attire l'attention de toute la planète en défilant le torse nu et huilé, en pagne traditionnel, le ta'ovala.


Il est battu dans sa catégorie de taekwondo dès le premier tour par le futur médaillé d'or.


En décembre de la même année, il annonce son intention de s'inscrire aux JO d'hiver de PyeongChang de 2018 dans une épreuve de ski de fond.

Après avoir commencer à se préparer avec des skis à roulettes sur la plage, il embarque pour l'Autriche, où, en compagnie du mexicain German Madrazo et du chilien Yonathan Fernandez, il forme le groupe des "Exotiques" se partageant ainsi les frais de participation à différentes courses.
Finalement, c'est le dernier jour des qualifications qu'il réalise le temps minimum requis, dans le 15 km à Ísafjörður, en Islande.

Aux JO, il est à nouveau porte drapeau et défile dans la même tenue qu'à Rio, provoquant encore une fois la curiosité du public et des médias.


Sa course n'est pas un réel succès puisqu'il termine 114ème sur 119 concurrents.


Pour les Jeux de Tokyo 2020, Pita est de retour.


Il porte un collier traditionnel, dédié aux victimes du Covid.


Et comme à Rio, il perd au premier tour, devant le futur champion olympique.
Entre temps il est devenu une star internationale.

Nommé Ambassadeur de Bonne Volonté de l'Unicef, il se consacre aux enfants sans foyers et à leur éducation.
Il participe également à divers mouvements alertant sur le réchauffement climatique qui menace son pays.

En 2019, Pita avait annoncé son intention d'aller au Japon pour concourir en canoë-kayak, catégorie K1. Hélas, il échoua mais sa détermination reste intacte et une nouvelle tentative pourrait bien arriver pour Paris 2024.


Il a d'autres cordes à son arc d'ailleurs.
Le snowboard par exemple :


ou l'escalade...


En fait, il est toujours affuté et ne manque pas une séance de musculation


Outre ses entrainements, ses occupations caritatives, Pita mène également une carrière de mannequin depuis ses 18 ans.


Son livre de développement personnel, "The Motivation Station: An Essential Guide to Becoming Your Greatest Version" lui a valu de participer en 2018 au MIT Solve, forum présidé par Justin Trudeau sur le changement climatique.

Sportif accompli, engagé socialement et super beau gosse, Pita Taufatofua est le type même du gars qui énerve l'homme moyen.
Mais, bon, on ne va pas lui en vouloir, il a un si beau sourire !

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