jeudi 28 septembre 2017

Norodom Sihanouk, le Prince deux fois Roi

Lorsqu'il est choisi pour succéder à son grand-père sur le trône du Cambodge, le 25 avril 1941, Norodom Sihanouk, rejeton des deux lignées royales rivales, n' a pas encore 19 ans.


Son pays est alors sous protectorat français et sa marge de manoeuvre pour gouverner est limitée.

Il porte pourtant en lui la conviction qu'il sera celui qui rendra sa dignité et sa liberté à son peuple.

Contrairement à certains membres de la famille royale, il ne pactisera pas avec l'occupant japonais pendant la Seconde Guerre Mondiale quand le Cambodge est envahi.

Cela lui permet, dès 1945, de commencer à négocier avec la France pour élargir le périmètre de compétence et d'autonomie de son gouvernement.

La puissance tutélaire, empêtrée dans des combats au Viet-Nam, lâche du lest et en septembre 1953, rend sa pleine souveraineté au royaume.

Mais Sihanouk a pris goût à la politique. Et son rôle de monarque lui semble alors bien étriqué.
Ce qu'il veut c'est diriger le pays pour le faire entrer dans la modernité.

Lui vient alors une idée originale et à ce jour, sauf erreur ou omission, inédite.
Il abdique en faveur de son père, Norodom Suramarit, le 2 mars 1955.


Ayant fondé son propre parti politique, il remporte largement les élections de 1956 et dirige de-facto le pays, bien qu"il ne soit qu'à de brèves reprises à la tête du gouvernement.

A la mort de son père en juin 1960, Sihanouk décide de se faire proclamer Chef de l'Etat et de confier la régence du trône à sa mère, Sisowath Kossamak.

Il dirige en autocrate et ne ménage pas son opposition.
Ses prises de distances avec les Etats-Unis et leur politique en Asie du Sud-est ainsi que son rapprochement avec les pays communistes et non-alignés lui valent de nombreux ennemis, y compris au sein de l'armée.

En mars 1970, il est destitué par un coup d'état militaire mené par le Général Lon Nol qui avait été son Premier Ministre.

Se ralliant aux combattant Khmers rouges, il rentre dans son pays en 1975 à la chute de Phnom-Penh.
Nommé Chef de l'Etat, il démissionne bientôt devant les dérives du régime.
Toutefois, lorsqu'en 1979 l'armée vietnamienne envahit le Cambodge pour le libérer de la cruelle tyrannie de Pol Pot et sa clique, il prend la tête de la résistance en s'alliant de nouveau aux Khmers rouges.

Sihanouk restera en exil à Pékin jusqu'au retrait des vietnamiens en 1991, suite aux accords de Paris sous les auspices des Nations Unies.
Il prend le titre de Président du Conseil national Suprême avant de redevenir Roi, après l'adoption de la nouvelle constitution.


Sa santé se détériorant, il décide d'abdiquer une seconde fois le 7 octobre 2004.
Norodom Sihanouk meurt à Pékin où il était soigné, le 15 octobre 2012 à 90 ans.

Personnage controversé pendant sa période de gouvernance, il était (re)devenu l'incarnation de la nation et son portrait trône encore aujourd'hui devant de nombreux édifices publics à travers tout le Cambodge.

Mais ce qui a motivé cet article c'est surtout que ce prince se piquait d'être aussi un artiste.
Romancier, réalisateur de films et surtout compositeur.

Voici quelques morceaux dus à l'inspiration de Sa Majesté Norodom Sihanouk :

Bopha Veangchan


Sak krova


Phky sné


Phnom Penh


Et pour finir, ces musiques de ballet, chorégraphiées par le fils de Sihanouk, le prince Sihamoni, actuel souverain du Cambodge.



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