Vinicius de Moraes , surnommé o poetinha, était un écrivain, poète, dramaturge, scénariste, compositeur, journaliste et diplomate brésilien.
Né à Rio de Janeiro en 1913, il y est mort en 1980.
Il est, entre autre, le père de la fameuse "Garota de Ipanema" (La Fille d'Ipanema)...
et du roman qui inspira le film de Marcel Camus, "Orfeu Negro"
Billet à Baudelaire
Poète, un peu à ta façon
Et pour distraire le spleen
Que je sens venir en moi
Dans sa ronde coutumière
En te feuilletant, je ressens le rare
Délice de me retrouver
Avec ta sordidité illustre
De ta vieille photo de Carjat
Que je n'ai pas revu depuis le temps
Auquel je te lisais et relisais
Toi, Verlaine, Rimbaud
Comme le temps est passé rapidement
Comme a évolué la poésie
Comme ton visage, lui, n'a pas changé !
Sonnet d'Anniversaire
Passent jours, heures, mois, années
Mûrissent les illusions de la vie
Continuellement divisée
Entre compassions et désillusions
Devient la chair plus vile
Diminuent les biens, croissent les dommages
Vainc l'idéal de marcher sur les chemins plats
Plutôt que de braver les infructueux.
Peu à peu l'aventure vient
A mesure blanchir la tempe
Et ramollir la fibre qui était dure.
Je te dirai: mon ami, oublie...
Que grand est mon amour en la créature
Dont on voit le vieillissement mais qui ne vieillit pas.
Poétique
Le matin je sombre
Le jour je tarde
L'après-midi je me couche
La nuit je brûle
A l'Ouest la Mort
Contre qui je vis
Du Sud je suis captivé
L'Est est mon Nord
Les autres qui comptent
Pas à pas :
Je vis la veille
Je nais demain
J'avance là où il y a la place :
Mon temps est quand.
Poétique II
Avec les larmes du temps
Et la chaux de mon jour
Je fais le ciment
De ma poésie.
Et dans la perspective
De vie future
J'ai érigé en chaire fraiche
Son architecture.
Je ne sais s'il s'agit d'une maison
D'une tour ou d'un temple :
(Un temple sans Dieu)
Mais c'est grand et clair
Elle appartient à son temps
Entrez, mes frères !
Mer
Dans la mélancolie de tes yeux
Je sens la nuit s'incliner
Et j'entends les chants antiques
De la mer.
Dans les froids espaces de tes bras
Je me perds en caresses aqueuses
Et je dors, écoutant en vain
Le silence.
Et je désire ton mystérieux sein
Dans l'atonie des vagues rondes
Naufragé livré au fort courant
De la mort.
mercredi 11 août 2010
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