samedi 5 février 2011

700 ème : Bienvenue sur Arrakis

Ce n'est pas à leur création que les Empires souffrent de ne pas avoir de but, mais plus tard, lorsqu'ils sont fermement établis et que les objectifs sont oubliés et remplacés par des rites sans fondements.
Le meilleur art imite la vie. S'il imite un rêve, c'est nécessairement en rêve de vie. Sinon, nous n'avons pas d'endroit où nous raccorder. Nos connexions ne sont pas compatibles.

"Dune" : quatre lettres pour nommer le plus grand roman de science fiction de tous les temps.
Et je pèse mes mots, sans doute un des livres phare de l'humanité.

Vos ennemis vous renforcent. Vos alliés vous affaiblissent.
Périodiquement, l'humanité connaît une accélération de ses activités, retrouvant ainsi la compétition entre la vitalité renouvelable du vivant et l'attirante viciation de la décadence. Dans cette course périodique, toute pause est un luxe. Alors seulement on peut se dire que tout est permis, que tout est possible.

Saga galactique commencée en 1965 par Franck Herbert (1920-1986) par le premier volume intitulé justement "Dune", elle se poursuit avec "Le Messie de Dune" (1969), "Les Enfants de Dune" (1976), "L'Empereur-Dieu de Dune" (1981), "Les Hérétiques de Dune" (1984) et enfin "La Maison des Mères" (1985).

La mémoire ne recrée jamais la réalité. Elle la reconstitue. Et toute reconnaissance modifie l'origine en devenant elle-même un cadre de référence externe obligatoirement imparfait.
La paix exige des solutions, mais nous ne parvenons jamais à des solutions vivantes, nous ne faisons qu'œuvrer dans leur direction. Une solution définitive est par définition une solution morte. Le défaut majeur de la paix est qu'elle tend à punir les fautes plutôt qu'à récompenser la valeur.


Franck Herbert avait prévu de développer encore son oeuvre : ses notes ont été reprises par son fils Brian qui, en collaboration avec Kevin J.Anderson a publié plusieurs volumes qui retracent l'histoire précédant la série originelle, "Prelude à Dune", puis "Dune - La Genèse" en attendant l'après-Dune avec "LesChasseurs de Dune" (2006) et "Le Triomphe de Dune" en 2007.

Il n'y a jamais eu d'équilibre marqué entre les sexes, car le pouvoir va avec certains rôles de même qu'il va toujours avec la connaissance.
Recherchez la liberté et devenez esclave de vos désirs. Recherchez la discipline et trouvez votre liberté.

Mais ça parle de quoi Dune ?
En vrac : d'aventure, de politique, d'amour, de sociologie, de science, d'écologie, de sociologie, d'écologie, de génétique, d'herméneutique, de morale, de linguistique, de dialectique, de l'Histoire, de féminisme, de religion, de tradition, de modernité et des tas d'autres choses encore, dans une langue d'une poésie rare et d'une invention langagière pionnière dans ce genre littéraire.

N'oublions pas qu'il existe, à la base de tout ordre social, une certaine mesure de malveillance. C'est la lutte pour l'existence d'une entité artificielle, derrière laquelle se profilent l'esclavage et le despotisme. Beaucoup de torts sont causés, d'où la nécessité des lois. La loi édifie sa propre structure de pouvoir, source de nouveaux maux et de nouvelles injustices.
« Quel nom donnez-vous à la petite souris, celle qui saute ? » demanda-t-il, se souvenant des petits bruits de pattes dans le Bassin de Tuono et mimant de la main. Des rires s’élevèrent parmi les Fremen. « Nous l’appelons muad'dib », dit Stilgar.

 « Pourrais-je porter parmi vous le nom de Paul-Muad'dib ? » « tu es Paul-Muad'dib », fit Stilgar
L'atrocité est reconnue comme telle par la victime tout autant que par celui que le perpètre, par tous ceux qui en ont connaissance à quelques degré que ce soit. L'atrocité n'a pas d'excuse, pas de circonstance atténuante. Jamais elle n'équilibre ni ne corrige le passé. Elle ne fait qu'armer l'avenir pour d'autres atrocités. Elle se perpétue d'elle-même selon une forme barbare d'inceste. Quiconque commet une atrocité commet toutes les atrocités futures ainsi engendrées.

Plus précisément, une noble famille de l'Empire Galactique, les Atréïdes, représentée par le Duc Leto, se voit confier par l'Empereur Shaddam IV la gestion de la planète Arrakis. Cette planète désertique n'est pas anodine : elle recèle l'Epice, cette substance générée par les vers des sables géants qui parcourent la planète et qui permet le voyage dans l'espace en permettant aux membres de la Guilde des Navigateurs de replier l'espace.
Mais un ordre religieux féminin aux pouvoirs paranormaux très puissants, le Bene Gesserit,  a prédit l'arrivée du Kwistaz Hadarach qui va bouleverser l'ordre du Monde. Or Dame Jessica, l'épouse du Duc, elle même membre de l'Ordre, a donné naissance à un garçon, Paul, au mépris de la tradition imposée aux Révérendes Mères du Bene Gesserit. Serait-il l'Elu ?

Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.
Le bon gouvernement ne dépend jamais des lois, mais des qualités personnelles de ceux qui gouvernent. La machine gouvernementale est toujours subordonnée à la volonté de ceux qui l'administrent. Il s'ensuit donc que l'élément le plus important de l'art de gouvernement est la méthode selon laquelle les chefs sont choisis.
On ne peut avoir une seule chose sans son contraire

Adapté au cinéma par David Lynch en 1986, le premier volume a donné lieu à une seconde version, télévisée celle là, sous forme d'une mini-série réalisée par John Harrison en 2000. Le même Harrison a adapté et produit "Les Enfants de Dune" en 2003, sous la direction de Greg Yaitanes.

 

Pour vous convaincre de la puissance de cette suite romanesque, voici un extrait d'interview de Frank Herbert dans lequel il explique un peu sa philosophie :





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