lundi 19 mars 2012

James Morrow

Né le 17 mars 1947 à Philadelphie, James Morrow est un romancier de science fiction américain.
Son registre est très particulier : il critique avec âpreté toutes les croyances et toutes les religions, y compris l'athéisme et l'humanisme quand ils sont vécus comme des absolus.
Comment choisir entre un mensonge aliénant et une réalité pathétique ? En apprenant à vivre dans l'incertitude...
Le meilleur exemple ? la Trilogie de Jehova, que voici, publiée en 1990, 1994 et 1996 :

— Non, Julie ! Pas ça ! Ne recommence jamais ça !
— Mais pourquoi, P'pa ?
Ce que Murray Katz ne dit pas à sa fille quand il la voit marcher sur les eaux de la baie d'Atlantic City, c'est qu'elle a eu un prédécesseur illustre. Qui a très mal fini... Car la fille de Murray n'est pas une enfant comme les autres. Elle lui est venue par hasard. A la banque de sperme, ils ont appelé ça une «parthénogenèse inversée». Le produit d'un spermatozoïde et... d'un ovule, mais de qui ? Murray, le petit Juif qui ne croit même pas en Dieu, en a été plus étonné que la jeune Marie devant Gabriel.
Et quand la gamine commet ses premiers miracles, Murray, pétrifié, comprend la vérité : Julie est la fille de Dieu. Pour un père célibataire, élever un enfant n'est déjà pas facile. Mais avec une mère pareille !
L'annonce en fut faite au capitaine Anthony Van Horne le jour de son cinquantième anniversaire. L'archange Gabriel se tenait devant lui, ailes lumineuses, auréole clignotante: "Dieu est mort. il est mort et il est tombé dans la mer."
Mission du capitaine : aux commandes du supertanker Valparaiso, remorquer le divin Corps (trois kilomètres de long) des eaux équatoriales jusqu'aux glaces de l'Arctique, pour Le préserver des requins et de la décomposition. Là-bas, sur la banquise, les anges Lui ont construit un tombeau...
Oui, mais ça n'arrange personne, cette histoire.
écologistes et féministes s'en mêlent. Le Vatican aimerait éviter toute publicité - on le comprend ! Bref, ils sont plus d'un à vouloir enterrer l'affaire, c'est-à-dire couler le Valparaiso... et sa précieuse cargaison !
Martin Candle, juge de son état, coule des jours paisibles à Abaddon, une petite ville proche de Philadelphie. Marié sur le tard, il adore Corinne, son épouse. Au tribunal, il rend la justice avec équité - il faut dire qu'à Abaddon, la criminalité brille par son absence : un excès de vitesse par-ci, une querelle de voisinage par-là... Oui, Martin Candle est heureux.
Jusqu'au jour où son médecin détecte un cancer de la prostate, déjà très avancé. Désespérés, Corinne et lui se rendent en pèlerinage à la Cité Céleste, en Floride. Là repose le corps de Dieu, dans un immense caisson réfrigéré. On peut visiter la divine enveloppe, qui accomplit, dit-on, des guérisons miraculeuses.
Mais le Tout-Puissant n'entend pas la prière de Martin. Pire, quelque temps plus tard, Corinne se tue en voiture. Alors Martin se révolte et fonde la Société de Job. Son but ? Passer Jéhovah en jugement auprès de la Cour internationale de justice, à La Haye. Chef d'accusation : crimes contre l'humanité...



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