lundi 26 janvier 2009

Poésie précolombienne

Avant l'arrivée des conquistadores, il existait bien une culture en Amérique Centrale et du Sud !

Des textes à vocation religieuse, bien sûr; des louanges des princes, évidement !
Mais aussi de joli poèmes qu'on pourrait qualifier de triviaux :

Deux exemples :

Chant de printemps

Dans la maison des livres
il commence de chanter,
il essaye le chant,
il répand des fleurs,
il réjouit, le chant.

Il résonne, le chant,
les grelots tintent,
et leur répondent
nos sonailles fleuries.
Il répand des fleurs,
il réjouit, le chant.

Sur les fleurs chante
le beau faisan,
son chant s'épanouit
tout au fond de l'eau.
Alors lui répondent
plusieurs oiseaux aux couleurs de flamme,
le bel oiseau aux couleurs de flamme
chante en beauté.

Un livre d'images : voici ton coeur,
tu es venu chanter,
tu fais résonner tes tambours,
tu es le chanteur.
Au fonds de la demeure du printemps
tu réjouis le monde.

Toi seul tu répands
les fleurs qui enivrent,
les fleurs précieuses.
Tu es le chanteur.
Au fonds de la demeure du printemps
tu réjouis le monde.

auteur : Nezahualcoyotl, 1402-1472, roi de Texcoco.

Yaravi

Ma mère, au milieu des nuages
et de la pluie, m'avait conçu,
pour me voir errer comme les nuages,
pour me voir pleurer comme la pluie.

Tu es né dans le berceau du martyre,
m'a-t-elle dit, dans sa douleur.
Quand elle m'enveloppait dans les langes,
elle a pleuré comme la rivière en crue.

Il n'est guère possible que connaisse le monde
un malheureux comme moi.
Maudite soit pour toujours
cette nuit où je naquis.

Littérature quéchua

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Passer de Chapi Chapo à la poésie précolombienne... voilà pourquoi tu nous aurais manqué !

Gérald a dit…

C'est comme la Samaritaine : on trouve tout ici ! ;-)