James Joyce n'était pas uniquement l'auteur de gros romans stylistiquement novateurs et puissants comme des courants marins...
Il a aussi produit des poèmes dont voici quelques extraits :
Chamber Music
VII
Mon Amour est légèrement vêtue
Sous les pommiers,
Où les vents joyeux ont le plus grand désir
De courir en compagnie
Là, où se tiennent les vents joyeux pour faire de l'oeil
Aux jeunes feuilles qui passent.
Mon amour va lentement, penchée sur
Son ombre dans l'herbage;
Et où le ciel est une coupe bleu pale
Sur la lande riante,
Mon amour va légère, relevant
Sa robe de ses mains mignonnes
XIV
Ma colombe, ma belle,
Prend ton envol!
La rosée de la nuit repose
Sur mes lèvres et mes yeux.
Brodent les vents parfumés
Une musique de soupirs:
Prend ton envol,
Ma colombe, ma belle!
J’attends auprès du cèdre,
Ma soeur, mon amour.
Coeur blanc de la colombe,
Ma poitrine sera ton lit.
La rosée pale repose
Comme un voile sur ma tête.
Ma belle, ma jolie colombe,
Prend ton envol!
XV
A partir de rêves emperlés de rosée, mon âme, prend ton envol,
Du profond sommeil de l'amour; comme de la mort,
Vois! les arbres sont remplis de soupirs
Dont le matin réprimande les feuilles.
Vers l'est graduelle gagne l'aurore
Où paraissent des feux se consumant doucement,
Faisant frémir tous ces voiles
De tulle grise et d'or.
Tandis que doucement, gentiment, secrètement,
Sautillent les cloches fleuries de la matinée
Et les choeurs avisés des fées
Commencent (innombrables!) à se faire entendre...
Version française de Gilles de Sèze
jeudi 19 novembre 2009
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