Félix Leclerc, chantre du Québec, poète et chansonnier, naquit le 2 août 1914 à La Tuque et s'éteignit le 8 août 1988, au coeur de sa chère Ile d'Orléans.
Père de la chanson québécoise, il avait acquis une renommée internationale dans le monde francophone.
Prière bohémienne
À tous les bohémiens, les bohémiennes de ma rue
Qui sont pas musiciens, ni comédiens, ni clowns
Ni danseurs, ni chanteurs, ni voyageurs, ni rien
Qui vont chaque matin, bravement, proprement
Dans leur petit manteau sous leur petit chapeau
Gagner en employés le pain quotidien
Qui sourient aux voisins sans en avoir envie
Qui ont pris le parti d'espérer
Sans jamais voir de l'or dans l'aube ou dans leur poche
Les braves Bohémiens, sans roulotte, ni chien
Silencieux fonctionnaires aux yeux fatigués
J'apporte les hommages émus
Les espoirs des villes inconnues
L'entrée au paradis perdu
Par des continents jamais vus
Ce sont eux qui sont les plus forts
Qui emportent tout dans la mort
Devant ces bohémiens, ces bohémiennes de ma rue
Qui n'ont plus que la nuit pour partir
Sur les navires bleus de leur jeunesse enfuie
Glorieux oubliés, talents abandonnés
Comme des sacs tombés au bord des grands chemins
Qui se lèvent le matin cruellement heureux
D'avoir à traverser des journées
Ensoleillées, usées, où rien n'arrivera que d'autres embarras
Que d'autres déceptions tout au long des saisons
J'ai le chapeau bas à la main
Devant mes frères bohémiens
La mer n'est pas la mer
La mer n'est pas la mer
C'est un gouffre sans fond
Qui avale les garçons
Par les matins trop clairs
L'amour n'est pas l'amour
C'est un faux carrefour
Où les filles entrent en chantant
En ressortent en pleurant
La vie n'est pas la vie
Mais triste comédie
Qu'il faut vite quitter
Avant que d'y goûter
Moi je sais un pays
Qui est bien loin d'ici
Où la mer et la vie
Et l'amour sont unis
Où la mer et la vie
Et l'amour sont unis.
Le tour de l'Ile
sur une somptueuse orchestration de François Dompierre :
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