Je me souviendrai longtemps de la tête de mon collègue qui me demandait quel était mon film favori quand je lui ai répondu "Ex aequo, "Un Dimanche à la Campagne" et "Le Festin de Babette" ! ". Je crois qu'il n'en est pas encore revenu...
Le Festin de Babette... est un film danois, réalisé en 1987 par Gabriel Axel d'après une nouvelle de Karen Blixen.
Il a reçu l'Oscar du meilleur film étranger en 1988.
L'histoire ? Oh, elle est plutôt simple : une française, dont le fils et le mari ont été tué pendant la Commune, débarque dans une petite île danoise, dans les années 1875 et quelque.
Là, une communauté luthérienne des plus austères survit dans des conditions difficiles autour des deux filles de leur défunt pasteur. Les vieilles filles accueillent Babette, recommandée par le ténor Achille Papin, jadis amoureux déçu de l'une des deux soeurs, qui devient leur domestique moyennant simplement le gite et le couvert.
Notre étrangère, par son savoir-faire, sait améliorer sensiblement la vie quotidienne des villageois par des petits riens qui la rendent sympathique aux yeux de tous.
Son seul bien est un billet de loterie acheté à Paris, juste avant son départ précipité et quelle fait renouveler chaque année.
Un jour, on lui apprend par courrier que son billet est sorti gagnant et qu'il lui revient la somme fabuleuse de 10000 francs de l'époque.
Pour remercier ses hôtes, Babette souhaite donner un fabuleux repas à toute la communauté pour le centenaire du pasteur. Les deux soeurs acceptent.
C'est au cours de ce diner hors normes que l'on apprend qui est exactement Babette :
un général, amoureux éconduit de la seconde soeur, convié au festin, reconnait les mets qui sont servis comme étant ceux qu'inventa, il y a 15 ans, une célèbre restauratrice parisienne, Babette Harsant et qui enchantaient le Tout Paris sous le Second Empire...
La Grande Cuisine et les vins de légende dispensés ce soir là, constituent la vraie communion de la petite communauté que feu le pasteur a toujours tenté de créer.
Tout concourt à faire de ce film un authentique chef d'oeuvre : la mise en scène, tout en rigueur et en retenue, à l'image de la congrégation; l'éclairage, la froide lumière du Nord et la douceur des intérieurs; les costumes, sobres et stricts; la musique (Per Nörgaard), discrète mais omniprésente et les interprètes, enfin ! C'est à la perfection que ces acteurs scandinaves, méconnus en France, nous traduisent les affres puis les plaisirs de ce groupe de fidèles, confits dans une foi rigide, que la fête transfigure...Et notre Stephane Audran, assurément dans une de ses plus admirables compositions !
La vraie foi ne s'exprime pas dans les versets psalmodiés à mi-voix, mais dans le don de sa personne et l'abandon de ses biens matériels. Car Babette a tout dépensé dans son festin : il ne lui reste rien et elle va devoir rester au service des deux vieilles filles...par amour des autres et de son art !
Pour qui le cinéma s'écrit avec une majuscule et ne se confond pas avec les effets spéciaux, "Le Festin de Babette" est un monument du 7ème art : il perdure dans l'oeil et dans l'âme du spectateur pour toujours...
23 novembre 2016 : j'ai enfin trouvé la bande annonce de ce chef d'oeuvre ! La voici :
2 commentaires:
Ah, les cailles en sarcophage...!!!
je vous rejoins dans ma passion pour ce chef d'oeuvre absolu
quand je me prends à douter de l'humanité, je revois Le Festin de Babette dont je connais par coeur, sur le bout du coeur, chaque réplique, chaque respiration.
Oui les cailles en sarcophages, mais surtout savoir enchanter les autres par l'Art ,
Achille Papin ne s'y était pas trompé,
Oh comme vous enchanterez les anges
merci de votre passion
Fanfan qui vénère également Un Dimanche à la Campagne
et la nostalgie du beau cinéma
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