Fille d’un porte-enseigne impérial, Cixi (1835-1908) est élevée par son oncle à la mort de ses parents.
En 1852, l’empereur Xianfeng la prend pour concubine. Trois ans plus tard elle donne la vie à un fils du nom de Zaichun, qui devient l’héritier du trône.
A la mort de l’empereur en 1861, elle devient impératrice douairière. Son fils Zaichun est intronisé empereur sous le nom de Tongzhi à l’âge de sept ans. Mais il meurt à dix-neuf ans à peine, en 1875. Ses ennemis l'accusent de l'avoir empoisonner pour s' accaparer du pouvoir.
Zaitian, le deuxième fils de son beau-frère, le premier prince Chun, prend sa succession à seulement quatre ans, sous le nom de Guangxu.
À sa majorité, en 1898, l’empereur se charge personnellement des affaires du gouvernement. Sous l’influence de Kang Youwei, il entreprend une réforme du système d’État et de l’administration, et transforme l'Empire en monarchie constitutionnelle. Cixi y met un terme l’année même avec le concours du commandeur Yuan Shikai et l'empereur est reconnu incapable de gouverner. Elle prend en charge la régence.
L’impératrice douairière apporte la caution impériale à la révolte des Boxers qui entend, entre 1898 et 1901, expluser les étrangers de l'Empire et restaurer les valeurs traditionnelles. Mais les huit nations qui possèdent des comptoirs en Chine matent la révolte et Cixi est forcée de fuir à Xi'an. Elle se retourne alors contre les Boxers à qui elle fait porter la responsabilité de la défaite impériale. Devant ce revirement, en 1902, elle est autorisée à retourner à la Cité interdite à Pékin.
L’empereur Guangxu meurt le 14 novembre 1908. Il aurait été empoisonné sur ordre de Cixi par un yaourt contenant de l'arsenic. Le lendemain du décès, Cixi désigne Puyi, fils du prince Chun, pour être le nouvel empereur. Le jour suivant, elle décède à son tour.
Cette version officielle de la vie de Cixi n'est pas partagée par tous les chinois. Certains estiment qu'il s'agit là de la version des puissances occidentales, des vainqueurs, qui ont humilié la Chine.
Aussi, en 2003, le Gouvernement de Singapour a demandé à la rock star Dick Lee de composer un musical sur Cixi. Sur un livret de Dick Lee et Stephen Clark - qui assura également les paroles des chansons - le spectacle fut créé au Singapore Repertory Theatre en présence des plus hautes autorités de l'Etat.
La volonté des auteurs a été de réhabiliter la mémoire de Cixi, qui apparait d'avantage comme une héroïne d'un mélodrame qui la dépasse que comme le monstre froid assoifé de pouvoir qu'on a toujours dépeint. Cixi fait ce qu'elle peut pour assurer la continuité du régime en privilegiant ses enfants ou ceux de son beau-frère contre une autre branche conservatrice de la famille royale qui anima la révolte des Boxers.
Le livret montre une jeune artiste peintre américaine, Kate Carl, qui doit faire le portrait de l'impératrice et qui est trahie par un journaliste, George Morrison, qui prétend étudier la vie de Cixi pour rétablir la vérité mais qui cédera à la facilité et au sensationnalisme pour assurer les ventes de son livre.
Au bout du compte, Cixi demeurera dépeinte comme un être cruel qui a assassiné son fils et son neveu pour satisfaire ses ambitions.
La musique de Lee est d'inspiration chinoise avec des orchestrations riches à l'occidentale.
Kit Chan est une superbe Cixi et Leigh McDonald et Andrew Halliday complètent une distribution de grande classe.
"My Only Chance"
"Stories"
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