mardi 9 février 2010

Urinetown

Depuis le temps que je vous présente des comédies musicales, vous avez pu constater que certaines proposent des scripts pour le moins inattendus.

Cet adjectif me semble bien approprié pour ce musical, "Urinetown, the musical" !

Greg Kotis en a eu l'idée et a co-écrit les lyrics avec Mark Hollman qui a composé la musique.
Créée en 2001, ce spectacle a été repris dans de nombreux théâtres aux quatre coins des Etats- Unis.
Il a fait l'objet d'une version anglaise, canadienne et australienne et surtout, est un des shows préférés des écoles secondaires, des universités et autres écoles de spectacle nord-américaines.

Bon, direz vous, mais que raconte ce musical ?

L'histoire commence par un préambule d'un policier qui souhaite aux spectateurs la bienvenue à Urinetown, pas la ville, le musical !
Le ton est donné : on assiste pas à des faits mais à la narration de faits.
L'action se déroule dans une petite ville dont on ne connaitra pas le nom, mais où il faut payer pour avoir le droit d'utiliser les toilettes publiques, étant entendu que les toilettes privées sont interdites. C'est la Urine Good Company qui gère ce commerce prospère et fait respecter son monopole par la force. Son président, Caldwell Cladwell, est, en effet, également le sénateur-maire de la ville. Ceux qui protestent ou contreviennent à la loi sont arrètés, jugés de façon expéditive et sont déportés à Urinetown ! C'est ce qui est arrivé au père de Bobby Strong, qui se révolte pourtant à son tour avec l'appui de Little Sally et malgré les mises en garde de la fille de Caldwell, Hope, qui le trouve à son goût et voudrait le protéger. Penny, l' impitoyable gérante des urinoirs, finit par piéger Bobby et à la faire arrèter. Les habitants, solidaires, décident de kidnapper Hope pour faire chanter Caldwell et obtenir la libération de leur héros. Le magnat reste inflexible et Bobby est condamné à partir pour Urinetown ! Les policiers l'escortent sur le toit de l'immeuble de la compagnie et là, le héros comprend qu'ils vont en fait le tuer en le jetant par dessus la rambarde. Urinetown, c'est la mort ! Apprenant la mort de Bobby, la population libère Hope et décide, avec sa complicité, de prendre d'assaut le siège de la Compagnie et y liquide la quasi totalité du staff, président-sénateur compris ! Le nouvelle administration libère la miction. Le policier revient sur l'avant-scène et dépeint ce qui suivit : une grande sécheresse a ravagé le pays suite au gaspillage d'eau qui suivit la "révolution". Les villageois regrettent la situation d'avant. Little Sally interpelle le policier en demandant "qu'est-ce que c'est que ce musical où les bons prennent enfin les choses en main et que tout part à vau l'eau" ? Le policier conclut alors, après que Sally ait ajouté "la prochaine fois, il faudra faire mieux", "Oui Sally, s'il y a une prochaine fois, on essayera de faire mieux"...

Jusqu'aux révélations du policier ont pouvait penser qu'on était en présence d'un spectacle d'une violence inhabituelle contre le système capitaliste.
Puis, on se dit que c'est une pochade qui met en garde contre les révolutions animés de bonnes intentions et qui se traduisent par une catastrophe.
Enfin, par la dernière phrase, on sait qu'on a assisté à une pièce désabusée qui questionne sur l'utilité de l'action politique...





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