lundi 22 décembre 2008

Grey Gardens

En 1975, Albert Maysles réalise un documentaire qui va secouer les Etats Unis.
Diffusé sur une importante chaîne de télévision, le film raconte l'histoire de Edith Bouvier Beale.
Bouvier, cela vous dit sans doute quelque chose : il s'agit de la cousine de Jackie Bouvier-Kennedy-Onassis !
Elle vit à Grey Gardens, une maison presque en ruines, entourée d'une cinquantaine de chats, dans une grande pauvreté. Elle s'occupe de sa mère, Edith Beale (née Bouvier), dite "Big Eddie", qui a jadis sacrifié une carrière de chanteuse pour son avocat d'affaires de mari qui l'a remerciée en la quittant le jour des fiançailles de leur fille, "Little Eddie", avec Joseph P.Kennedy...
Ruinées par les manigances de l'oncle de "Big Eddie", les deux femmes restent ensemble en dépit des tiraillements et des rancoeurs qui les animent : la fille reprochant à la mère d'avoir détruit sa vie en l'empêchant, par faiblesse et égoïsme de devenir une artiste, et la mère, convaincue que sa fille n'a aucun talent, en tout cas moins qu'elle, et qu'elle ne mérite pas faire la carrière qu'elle n'a pas pu accomplir...

Ce scénario, comme la vraie vie en produit parfois, a été adapté en comédie musicale par Doug Wright, avec des paroles de Michael Korie et une musique de Scott Frankel.

Dans l'acte 1, nous sommes en 1941 et "Big Eddie" jeune (jouée par Christine Ebersole) donne la mesure de sa condescendance pour sa fille : elle entend avoir la vedette pendant la party donnée pour les fiançailles de "Little Eddie" avec Joe Kennedy et ne concédera sa défaite qu'avec la rupture entre les amoureux, à cause du divorce annoncé entre les époux Beale.
Acte 2 : en 1973, les deux femmes partagent Grey Gardens et les rares visiteurs qui s'y aventurent encore. La jeune Eddie (jouée par Christine Ebersole) manifeste son désespoir d'avoir un jour une vie normale, mais se réconcilie finalement avec sa mère pour un duo très années 40 qui conclut la pièce.

La musique du début nous replonge fort habilement dans l'ambiance de l'avant 2nde Guerre Mondiale et les ballades du deuxième acte sont plus nostalgiques et intemporelles.
Marie Louise Wilson, en "Big Eddie" du 2ème acte et surtout, Christine Ebersole dans son double rôle des deux "Eddie", sont remarquables et ont amplement mérité leurs Tony Awards
2006.










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