Myeongseong, la dernière impératrice de Corée...
Née le 19 octobre 1851, elle a été assassinée le 8 octobre 1895.
Quel était donc son crime ?
Issue d'une famille de petite noblesse, lointainement reliée à la famille royale, elle est proposée au jeune roi Gojong (15 ans) en 1867.
Gojong est un souverain par raccroc : le précédent roi, Cheoljong, était mort sans enfant mâle et on avait recherché un prince issu d'une lignée éloignée et de la génération suivante (ainsi le voulait la loi dynastique de l'époque) pour lui succéder. C'était un garçon de 12 ans et son père, Heungseon Daewongun, exerça naturellement la régence.
Après avoir mené à bien des réformes stabilisant et assainissant le pays, Heungseon va se ranger du côté des conservateurs qui souhaitent conserver la Corée dans son isolement.
Le voisin japonais lui, s'est ouvert à l'Occident et la Révolution Meiji lui donne des ailes : le Japon fait pression sur la Corée pour qu'elle lui ouvre les portes de son commerce.
La princesse Min a compris que le temps est venu de moderniser le pays : elle commande un rapport sur l'évolution du Japon, qui se révèle accablant pour le pays du Matin Calme.
Dès lors, la lutte de pouvoir va faire rage au Palais entre Min et son mari Gojong d'une part et Heungseon Daewongun de l'autre.
Jouant habilement des puissances occidentales (dont les Etats Unis), la Chine et la Russie pour contrer le Japon menaçant, elle isole les conservateurs et entreprend de vastes réformes sociales et institutionnelles aussi bien que commerciales et industrielles.
Mais ses ennemis ne baissent pas la garde et le conflit culmine avec une tentative de putch en 1882 : le roi et son épouse doivent fuir à la légation russe d'où ils organisent le contre-coup d'Etat qui va les débarasser de l'encombrant père du Roi.
Mais les japonais continuent leurs manoeuvres et tentent toujours de contrer l'influence grandissante des européens en Corée.
Finalement, avec l'aide de quelques traditionnalistes, qui comme toujours au fil de l'Histoire, se seront alliés avec leurs pires ennemis, ils font assassiner la reine Min en 1895 et brûlent son corps avant d'en disperser les cendres.
Le Roi cesse alors de s'interesser aux affaires du Royaume et signe tous les traités que les japonais lui imposent, jusqu'à l'annexion du pays en 1910.
Rayée des tablettes, présentée longtemps comme traitre, la Reine Min est revenue en grâce après la 2nde Guerre Mondiale et en particulier dans les années 1980, quand le peuple a voulu s'emmanciper de la dictature militaire, alliée des USA.
Une comédie musicale, jouée depuis aux Etats Unis, au Canada et au Royaume Uni, a vu le jour en 1988 pour célébrer la mémoire de la dernière grande patriote coréenne.
C'est devenu un des symboles de la renaissance du pays, de son affirmation en tant que puissance émergeante, autonome du "grand frère" américain.
Yi Tae Won incarne l'imperatrice avec brio et une classe internationale : écoutez là dans le final grandiose de ce spectacle, on se croirait à l'Opéra !
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