On se dit que c'est lui, l'Artiste majuscule qui va bouleverser sa vie ! il voit tellement les choses comme vous les ressentez et il les exprime avec des mots qui pourraient être les vôtres...
C'était l'été 1973, une grève sur France Inter qui était ma radio de chevet à l'époque : musique ininterrompue, en boucle, toute la journée !
J'avais l'oreille rivée au transistor pour ne pas manquer les multiples diffusions du titre "Attends moi", qu'une voix, nouvelle pour moi, lançait sur les ondes, comme un SOS !
Cette voix, c'était celle de Michel Berger.
Il venait de se faire plaquer par son amour de jeunesse, qui se trouvait être mon artiste préférée du moment, Véronique Sanson !
Comme il exprimait sa peine, sa mélancolie du bonheur enfui...avec des mots simples, à fleur de peau, d'une sensibilité presque féminine et pourtant si virile dans sa retenue et sa pudeur.
Et par dessus tout ça, le piano qui sonne, résonne, court, s'enroule et de déploie au gré des élans du coeur...
Encore un chagrin d'amour en musique ? Oui...et non ! C'était tellement léger et profond à la fois, les éclats de la mélodie émaillaient la tristesse du discours et cette voix si douce, si triste parfois et si aérienne : Sur ce premier album "grand public", pas un titre qui vous plombe le moral, mais une succession d'airs qui vous font murmurer : "Que c'est beau! Comme c'est vrai !".C'est ça, l'art de Michel Berger de cette époque : la finesse de l'observation puisée dans le vécu alliée à une expression limpide et une partition sophistiquée et prenante...
"Pour me comprendre"
Ses femmes ont repris, trente ans plus tard, une des jolies chansons de cet album: "Je reviens de loin"
à suivre...
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