Frédéric Botton

Mon ami Jean Marc m'a étonné l'autre jour.

Dans l'auto radio, l'animateur annonçait le téléfilm du soir sur Arte : "Château en Suède" d'après Françoise Sagan, avec feu Guillaume Depardieu, et il ajoutait :
"Ce sera également l'occasion de saluer la mémoire de Frédéric Botton, récemment disparu, qui a composé là sa dernière musique de film."

Et Jean Marc d'avouer qu'il ne connaissait pas Frédéric Botton ! Lui dont la culture musicale n'est plus à vanter et la mémoire des noms légendaire !

Frédéric Botton(5 août 1936 - 27 juin 2008) était un auteur compositeur français, qui eu ses moments de gloire dans les années 70, en particulier.

Outre qu'il composa le très kitch, et quasiment inaudible aujourd'hui, "Comé-comé comédie" pour le Concours Eurovision de la Chanson en 1972, interprété par la (si peu) regrettée Betty Mars, il compte à son actif au moins deux titres archi connus :

"La Grande Zoa" immortalisée par la géniale Régine



"Les pingouins" délicieusement chantés par la sublime Juliette Gréco
Une autre chanson, que j'adore, mais que je n'ai trouvé ni sur Youtube ni sur Dailymotion, c'est "Compartiment 23", écrite pour Mireille Darc.

De mémoire, je crois que les paroles, sur un air sautillant et guilleret, donnaient ça :

Dans l'compartiment 23
Sur le Paris-Trucmuche,
La fille tout en autruche,
C'est moi!
J'ai toujours l'même wagon-lit,
Réservé chaque samedi,
J'sais bien qu'certains se fuchent
de moi...

Dans l'compartiment 23
Sur le Paris-Tricmiche,
Si une fille vous aguiche,
C'est moi!
J'ai toujours l'même wigon-la
Et trois chats angoras
Ils portent des postiches,
Moi pas...

Dans l'compartiment 23
Sur le Paris-Trucmoche,
Si une fille vous accroche,
C'est moi!
J'ai toujours l'même wagui-lon
Avec trois édredons,
J'dis ça pour qu'on s'rapproche
De moi!

Dans l'compartiment 22
Par la f'nêtre du 23
J'apperçois des messieurs
Parfois !
C'que j'aime c'est les voir tous nus
Je n'voyage que pour ça !
Si vous êtes déçus,
Moi pas...


Il s'essaya à chanter lui même certaines de ses compositions, entre autre, ce texte absurdo-surréaliste, sur une orchestration opératique :

Attention à la grosse boule
Qui descend l'escalier
Attention à la grosse boule,
Elle va vous écraser !
Mais où vont donc ces grosses boules (bis)
Cher monsieur, ces boules
Elles roulent,
Elles ont l'droit d'prendre l'escalier !

Attention à la grosse boule
Qui descend l'escalier
Attention à la grosse boule,
Elle va vous écraser !
Mais où vont donc ces grosses boules (bis)
Cher monsieur, ces boules
Elles roulent,
Elles vous enverront bouler!

Un garçon qui ne se prenait pas au sérieux, c'est sûr, mais dont le talent mérite un petit coup de chapeau au passage...
Réécoutez les génériques de "Un crime" de Jacques Deray ou de "Camping" de Fabien Onteniente et, à la télé, celui de "Ce soir ou jamais" sur France3...