Classé meilleur film français de tous les temps en 1995 à l'occasion du centenaire du cinéma, ce film de Marcel Carné a été réalisé entre 1943 et 1944 à Nice et est sorti en salle en 1945.
Ce classique réunit tout ce que le 7ème art de l'époque comptait de grands noms : outre Carné, le scénario et les dialogues sont signés Jacques Prévert, les décors Alexandre Trauner, la musique Maurice Thiriet et Joseph Kosma.
La distribution n'est pas en reste : Arletty, Pierre Brasseur, Jean-Louis Barrault, Maria Casarès et Marcel Herrant incarnent les rôles principaux.
Tourné en noir et blanc, le film est diffusé en deux parties : "Le Boulevard du Crime" et "L'homme Blanc".
Paris, 1828. Dans la foule présente sur le boulevard du Crime, le mime Baptiste Deburau, par son témoignage muet, sauve Garance d'une erreur judiciaire. Celle-ci, femme libre et audacieuse, intimide Deburau qui n'ose pas lui déclarer franchement son amour. Il épouse Nathalie, la fille du directeur du théâtre des Funambules, qu'il estime sans l'aimer. Garance entame une liaison avec un jeune acteur prometteur, Frédérick Lemaître, mais aime en secret Baptiste qui les invite à venir travailler au Théâtre. Garance se trouve alors injustement accusée d'un vol commis par son trouble ami Lacenaire et, pour se sauver, doit accepter la protection du comte de Montray. Quelques années plus tard, Baptiste, marié à Nathalie, obtient un grand succès sur les boulevards où il a fait de la pantomime un art reconnu et populaire. Frédérick a accédé lui aussi à la célébrité, et rêve de pouvoir monter Shakespeare. Garance, devenue depuis la compagne du comte, est revenue à Paris et assiste incognito à toutes les représentations de Baptiste. Un jour alors qu'il se présente à la demeure du comte de Montray, Lacenaire en est chassé avec mépris. Il jure de se venger de cette humiliation, ce qu'il fait en découvrant aux yeux de tous Baptiste et Garance en train de s'embrasser - il tire le rideau qui cachait les amoureux isolés sur un balcon. Mais cela ne lui suffit pas : il assassine quelques jours après le comte de Montray. Après leur première et unique nuit d'amour, Garance, qui ne veut pas détruire le bonheur du petit garçon que Baptiste a eu avec Nathalie, s'en va, au désespoir du mime.
Une intrigue romanesque, inspirée de loin par la réalité historique (Deburau, Lemaître et Lacenaire ont réellement existé), émaillée de dialogues pleins d'esprit et de poésie, illuminée par des comédiens attachants évoluants dans une reconstitution historique soignée font des Enfants du Paradis une oeuvre à part du cinéma français.
Marcel Carné abandonne ici le réalisme poétique qui a fait sa gloire avant guerre, avec "Le Jour se lève", "Quai des brumes", "Drôle de drame" ou "Hôtel du Nord".
C'est pour mieux nous plonger dans un Paris à la fois véridique et rêvé et nous faire nous interroger sur l'amour, ses affres, ses tourments et ses conséquences parfois imprévisibles...
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