S'il y a une série télévisée que l'on peut qualifier de légendaire, c'est bien "The Prisoner" !
Créée en 1967 par George Markstein et Patrick McGoohan, elle compte 17 épisodes de 48 minutes diffusés sur la chaîne britannique ITV.
Jamais sans doute une oeuvre de télévision "grand public" n'aura fait montre d'autant d'ambition dans son propos.
Aucune autre série télévisée n'a donné naissance à autant de commentaires, d'exégèses et de clubs de fans dont les sujets de discussions sont aussi élevés.
Un agent des services secrets britanniques démissionne brusquement et rentre chez lui. Pendant qu'il fait sa valise dans son appartement londonien, un gaz soporifique est dispensé par la serrure. A son réveil, il se retrouve dans un étrange village, lieu isolé, d'apparence idyllique et esthétique, dont les habitants, vêtus de costumes chamarrés - généralement à rayures - portent tous un numéro et se saluent d'un surprenant "Be seeing you !" - traduit en français par "Bonjour chez vous !" -. Certains sont aussi des prisonniers, d'autres, indiscernables, en sont les geoliers.
Les logements sont confortables et ultramodernes (on notera les anticipations pertinentes des téléphones sans fils et portables, de la vidéo surveillance miniaturisée, de la domotique, des cartes magnétiques multi-usages ainsi que des véhicules électriques...).
Le Village est dirigé par le Numéro 2 et il entend obtenir "des renseignements" du Numéro 6, puisque c'est la nouvelle identité du héros. Celui-ci s'insurge, demande à rencontrer le Numéro 1, et se prétend "un homme libre", ne songeant plus qu'à s'évader.
Mais les "rôdeurs", bulles géantes blanches surgies des eaux pour ramener dans leur logement-prison les dissidents, veillent...
Le comédien Patrick McGoohan, qui incarne le Numéro 6, avait interprété également le personnage de John Drake, dans une série d'espionnage au succès international, "Destination Danger" (en vo "Danger Man").
Tout est fait pour laisser supposer que le personnage du "Prisonnier" est John Drake et que l'on assiste à un basculement fantastique de la réalité.
La série a été tournée en décors naturels, dans le vrai village de Portmeirion, au Pays de Galles, bâti à partir de 1925 par un milliardaire excentrique, Sir Clough Williams-Ellis.
Mais quelle est la signification du Village ?
Image d'un régime totalitaire imité de "1984" ?
Allégorie de la société, dans laquelle l'individu lutte contre le système en jouant avec ses propres règles tout en cherchant à s'en abstraire...?
Fantasmagorie de la vie elle-même, du combat du moi et du sur-moi, du bon penchant de l'âme et de son contraire, en lutte perpétuelle...?
Patrick McGoohan, principal architecte de la série, a voulu que le synopsis permette plusieurs niveaux d' interprétation, même si pour lui, le commentaire le plus pertinent a trait à la réflexion psychanalytique.
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3 commentaires:
J'ai adoré cette série et je l'adore encore. Pourtant, elle peut mettre mal à l'aise. Mais quelle réussite !
Canal + s'est procuré le remake américain ...Quel besoin de faire le remake d'un chef d'oeuvre ? Ca me dépasse !
Qui aurait l'idée de repeindre la "Joconde" ou de réécrire "Guerre et Paix" ?
Les Américains ont la sale manie de tout vouloir redigérer en partant du principe que leur peuple n'est pas capable d'apprécier ce qui n'est pas façonné selon ses standards. Il ne me semble pas que tous ces remakes aient fait des cartons, donc ils devraient peut-être revoir leurs positions ?
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